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- 816 - À la Une: le combat des femmes ukrainiennes pour la démobilisation
Le Nouvel Obs s'intéresse cette semaine aux femmes en Ukraine. Le Nouvel Obs, c'est le nouveau nom de l'hebdomadaire qui s'appelaitl'Obs depuis 2014, et qui souhaite, nous dit-on, « poursuivre son aventure éditoriale avec une ambition décuplée». C'est donc dans le Nouvel Obs que s'expriment les «femmes qui montent au front ». « Elles sont les épouses, les mères, les sœurs de soldats qui combattent depuis deux ans. Alors que la guerre s'enlise, elles réclament que d'autres hommes prennent le relais », explique l'hebdomadaire. Elles sont ainsi plus de 3 000 à manifester chaque mois, faisant valoir que «l'absence de perspectives de démobilisation est devenue insupportable pour les soldats et leur famille », alors que «d'autres ukrainiens, à l'abri des traumatismes de la guerre, poursuivent une vie normale, une carrière, une vie de famille ». « Je ne peux pas m'empêcher », raconte Anastasia, « de les soupçonner d'avoir magouillé pour éviter le recrutement ». Anna, de son côté, interroge. « Que font-ils pour leur pays à part porter un tee-shirt "Fier d'être ukrainien" ? De quel droit ces hommes, jeunes et valides, prétendent-ils jouir de notre démocratie, en laissant d'autres se battre pour la défendre ». Selon le Nouvel Obs, « un fossé de plus en plus profond, se creuse au sein de la société ukrainienne entre les proches des combattants et le reste de la population ».
Alerte rouge
C'est décidément la saison du renouvellement pour les hebdos. Marianne ne change pas de nom, mais baisse son prix, moins 90 centimes, et réduit de moitié sa pagination, espérant tout de même gagner de nouveaux lecteurs. À la Une cette semaine, Emmanuel Macron,« ce président qui craint pour sa peau », titre Marianne, qui s'interroge : «Le président pense-t-il vraiment que Vladimir Poutine souhaite s'attaquer à sa personne ? » « À l'Élysée, nous dit l'hebdomadaire,les personnels chargés de la sécurité du "PR", comme ils disent, sont passés en mode alerte rouge». « Menace réelle ou président en mode parano ? » questionneMarianne. Il y aurait, en tout cas, « un fort turn over» dans les équipes chargées de la sécurité du président. « Tout le monde se barre », dit un ancien du Groupe de sécurité de la présidence de la République, «Macron est devenu tellement insupportable ». Un président par ailleurs extrêmement attentif aux « actions de désinformation menées par des États hostiles à la France». «À l'Élysée, on nous l'assure, écrit Marianne, on constate une augmentation des attaques cyber et informationnelles, en particulier venant de la Russie. Il y a donc bien une vigilance et une mobilisation de l'appareil d'État sur le sujet».
Contagion antisémite ?
Le magazinele Points'est particulièrement intéressé au cas de Sciences-Po, prestigieuse école « dont la direction tangue depuis vingt ans sous l'influence d'une minorité radicale », assure le Point, qui revient sur l'incident survenu le 12 mars dernier, lorsque des étudiants pro-palestiniens ont refusé l'entrée d'une étudiante juive, dans un amphithéâtre rebaptisé Gaza. L'affaire a fait grand bruit, le Premier ministre Gabriel Attal s'est même rendu sur place. «Depuis quelques années, déplore le Point, la machine à fabriquer des "élites" est noyautée par une minorité de gauche radicale, bruyante, organisée et hyperactive ». Dans un second article, le Point va plus loin en titrant : «comment la gauche a basculé dans l'antisémitisme». L'hebdomadaire accuse cette gauche de « regarder sans émotion apparente les élèves à kippa disparaître des écoles publiques dans les banlieues françaises».Le Point ne décolère pas, assurant «qu'au Royaume-Uni, en Belgique et en France, le même mécanisme est à l'œuvre, et n'augure rien de bon pour la démocratie». L'hebdomadaire reproche ainsi au Premier ministre belge, Alexander De Croo, d'avoir évoqué le «massacre israélien» à Gaza, niant l'utilité d'une action militaire et appelant à un cessez-le-feu permanent. La Belgique où la Ligue contre l'antisémitisme se plaint que la vice-Première ministre a «proposé des sanctions économiques contre Israël ». Autant de propos qui peuvent donner lieu à des visions différentes, mais que le Pointrassemble sous un seul et même angle.
Raté humiliant
Les journaux du dimanche reviennent tous sur l'attentat meurtrier de vendredi soir à Moscou. «L'attentat qui fragilise la Russie», titre le Parisien-Dimanche qui parle d'un « raté humiliant » pour le pouvoir russe. Un raté «doublement humiliant», même, estime le journal, « puisque dans un tel régime, apparaître comme vulnérable est un signe de faiblesse encore plus important que dans une démocratie. Et ensuite, parce que les services américains avaient alerté du danger».Le Parisien-Dimanche remarque aussi que cette tuerie, revendiquée par le groupe État Islamique, est « la plus meurtrière depuis les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ». « Moscou face à la guerre intérieure », titre de son côté la Tribune, qui évoque «la crainte d'un renforcement de la répression » et ajoute : « dans le déni d'une faille des services de sécurité et de la revendication djihadiste, Vladimir Poutine pointe "une piste ukrainienne" ». Enfin,Le Journal du Dimanche, estime que l'attaque de Moscou, revendiquée par l'État islamique, démontre les capacités de projection des terroristes. Une menace mondiale, estimele JDD.
Sun, 24 Mar 2024 - 815 - À la Une: les faiblesses de l'armement européen et français
« L'Europe, combien de divisions ? » interroge d'emblée l'Obs, qui s'inquiète : « Les atermoiements de Washington contraignent les alliés européens de Kiev à renforcer leur soutien face à la Russie ». Et l'hebdomadaire aligne les chiffres. « Sur le million d'obus promis à Kiev, les Européens ne peuvent en livrer qu'untiers » et vont devoir en acheter 800 000 autres en urgence aux quatre coins du monde.« L'Europe est à la traîne, et laFrance aussi. Elle ne possédait que 76 canons Caesar » et « elle en a cédé 30 à l'Ukraine », selon l'Obs qui énumère les faiblesses de Paris : « plus de chaînes d'assemblage en France pour les chars Leclerc, depuis 2008. L'approvisionnement en poudre se fait en Australie depuis un an. Enfin, il faut trois ans entre la commande et la livraison d'un chasseur Rafale ». On peut ajouter à cela, poursuit l'Obs, que « contrairement à plusieurs puissances moyennes » (comme la Turquie, l'Iran et Israël), « aucun pays européen n'a développé l'industrie du drone, nouvelle carte essentielle du champ de bataille ».
Bref, l'heure est plutôt à l'inquiétude. Inquiétude que partageLe Point, qui se demande en Une « Sommes-nous prêts », sous la photo de deux militaires bardés d'équipements et en position de tir. Le Pointqui consacre 30 pages aux atouts et faiblesses de l'Europe en général, et de la France en particulier. À l'aide de petits croquis, l'hebdomadaire nous dit tout d'abord quels sont « les atouts de l'armée française », car il y en a. La « puissance navale » par exemple, ou « la force de réaction rapide ». Mais là encore, les « points faibles » ne sont que trop visibles. « Les munitions font cruellement défaut », nous dit-on, « sans même parler de réserve en cas de conflit, les chars Leclerc n'ont pas assez d'obus pour s'entraîner régulièrement au tir ».
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Une femme de pouvoir
Rachida Dati, la nouvelle ministre de la Culture choisie par Emmanuel Macron (et ancienne ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy) suscite la curiosité. « La Macronie », écrit l'Express,« découvre cet animal politique, capable de vous envoyer 100 SMS par jour avec des cœurs, puis de déchaîner sa fureur ». « Elle parle tout le temps », ajoute un ministre, « elle a un avis pour tout et pour tout le monde ».
Mais le profil et les humeurs de la ministre n'amusent pas l'Obsqui s'emploie cette semaine à montrer la part d'ombre de Rachida Dati, qui, on le rappelle, est mise en examen pour « corruption passive » et « trafic d'influence passif dans l'affaire Renault ». Ce qui n'a pas empêché Emmanuel Macron de la prendre pour ministre. « Dans l'affaire Renault », raconte l'Obs, « les enquêteurs l'interrogent sur les 900 000 euros qu'elle a perçus entre 2010 et 2012, alors qu'elle exerçait parallèlement un mandat de députée européenne ». Elle est soupçonnée d'avoir fait du lobbying pour le groupe automobile, « chose interdite pour un eurodéputé » rappellel'Obs qui ne s'arrête pas là et qui évoque aussi les liens privilégiés de Rachida Dati avec le Qatar ou l'Azerbaïdjan, estimant que « ses intérêts privés auraient croisé et recroisé en permanence son activité d'eurodéputée ». « Une histoire qui dessine un affairisme de tous les instants », accuse l'hebdomadaire.
Sahara occidental
Marianne est partie à la rencontre des sahraouis, « chassés de leurs terres en 1975, et qui se sont réfugiés en Algérie où, nous dit l'hebdomadaire, ils luttent pour leur survie, dans le silence assourdissant de la communauté internationale ». « En 2023, le HCR, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, a réduit de 20 % son action dans les camps », poursuit Marianne, alors que « la population dépend à 91 % de l'aide humanitaire ». Et la question du Sahara occidental, ne se joue pas à armes égales.« En face », explique l'hebdomadaire, « le Maroc opère un lobbying agressif auprès des instances internationales ». « Le Marocgate, ou la corruption de plusieurs figures politiques au Parlement européen par Rabat, en est la flagrante illustration ». En 2022 encore, « 10 000 sahraouis se sont réfugiés en Algérie », fuyant les attaques du Maroc sur le Sahara occidental.
Divisions entre féministes
« Des polémiques ont émaillé les deux dernières marches féministes » à Paris, rappelle le Parisien-Dimanche, « Certaines militantes craignent que les divisions idéologiques ou politiques, ne finissent par nuire à leur combat initial : la cause des femmes ». Ainsi, lors d'une manifestation organisée le 8 mars à Paris pour la Journée Internationale pour les Droits des Femmes, « des heurts ont éclaté entre manifestants pro-Palestine, et trois collectifs de femmes juives venus réclamer la reconnaissance des viols perpétrés par le Hamas, le 7 octobre ». Deux « causes », qui devraient être compatibles, estime la sénatrice et militante féministe Laurence Rossignol. Pour elle, « Refuser de reconnaître ou de dénoncer le viol de masse, arme de guerre du Hamas, au motif qu'il faut soutenir la cause palestinienne en fermant les yeux sur le Hamas, n'est pas entendable ».
Sun, 17 Mar 2024 - 814 - À la Une: élections européennes: l'extrême droite aux avant-postes
En France, c'est le Rassemblement national (RN) qui fait la course en tête dans les sondages, dont celui de la Tribune Dimanche, qui donne le candidat du RN, Jordan Bardella, largement vainqueur avec près de 30% des voix, loin devant la liste de la majorité présidentielle créditée de 17% des suffrages. « Pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, le Rassemblement national aborde une élection majeure en situation de grand favori », remarque le Point, qui fait sa Une sur Jordan Bardella, « charismatique et populaire », et dont « la base électorale est solide et mobilisée », nous dit l'économiste et éditorialiste Nicolas Baverez, qui accuse ni plus ni moins Emmanuel Macron d'être « le fossoyeur de la démocratie », pour avoir « détruit les forces modérées », et créé « le vide politique dans lequel s'engouffre et prospère l'extrême droite ».
Le Point s'attarde aussi sur l'image de Jordan Bardella, image « lisse », le jeune homme est « poli », mais il a un gros défaut, il brille par son absence au Parlement européen. Il ne « s'est jamais impliqué dans le fonctionnement de son groupe », nous dit-on. Mais son statut de député européen lui offre « un bon salaire, 7 300 euros plus 4 950 euros de frais sans justificatif ». « L'Union européenne est bonne fille », conclut le Point.
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Héritage et RSA
« Rassemblement national, l'imposture sociale », titre, de son côté, Marianne. Pour l'hebdomadaire, « le parti de Marine Le Pen bénéficie depuis des années d'une image de représentant des intérêts des classes populaires largement exagérée au regard du contenu de son programme ». Marianneen veut pour preuve « les projets favorables aux plus riches, qui écornent l'image d'un "RN social", comme cette promesse d'une baisse des droits de succession en ligne directe, qui a tout de la démagogie », s'indigne l'hebdomadaire. « Ultra impopulaire, cet impôt sur l'héritage des parents n'est en réalité payé que par les 10 à 15% de Français les plus nantis ».
Autre exemple, les aides sociales. Il y a un an, les députés du Rassemblement national se sont opposés à l'extension, aux moins de 25 ans, du RSA (le revenu de solidarité active), une mesure proposée par la gauche. Selon un député RN, cette aide constituerait même « le summum de l'assistanat ». Et ce n'est pas tout, poursuit Marianne. « Très volontariste sur le plan social en 2017, le RN a depuis lâché beaucoup de lest. Outre la sortie de l'euro et de l'Union européenne, Marine Le Pen a également abandonné la retraite à 60 ans et la remise en cause de la loi Travail ».
Femme, vie, liberté
« Un an et demi après la mort de Mahsa Amini, la République islamique a fini par juguler l'immense vague de manifestations lancée par les iraniennes », constate l'Obs, qui se veut toutefois optimiste, estimant « qu'une bonne partie de la population veut désormais se débarrasser du régime ». L'Obs a choisi de donner la parole à « sept iraniennes en quête de liberté ». « La plupart ont connu la prison, plusieurs ont été contraintes à l'exil », précise l'hebdomadaire, qui livre tout d'abord le témoignage de Narges Mohammadi, prix Nobel de la Paix 2023, détenue dans la prison d'Evin, à Téhéran. Selon elle, « l'heure est venue de criminaliser l'apartheid de genre ». Et elle énumère, en une vingtaine de points, ce que veut dire cet « apartheid de genre » en Iran. Par exemple, « le témoignage d'un homme devant un tribunal vaut celui de deux femmes », ou encore « les hommes ont le droit de divorcer si leur épouse souffre d'un handicap. Les femmes ne jouissent pas de ce droit ».
Et puis, il y a bien sûr la question du voile. « Le non-port duhijabislamique est passible de 74 coups de fouets ». Et ce n'est pas seulement de la théorie. L'Obspublie le témoignage d'une « activiste kurde de 34 ans, Roya Heshmati », qui a reçu 74 coups de fouet pour avoir publié, sur les réseaux sociaux, une photo d'elle sans voile. « Je n'ai pas compté les coups, raconte la jeune femme,je chantais tout bas : "Au nom de la femme, de la vie, le voile de la soumission sera arraché, notre nuit se transformera en aube" ».
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Une famille originale
C'est M, le supplément du Monde, qui nous présente cette famille. Elle a la particularité de compter 27 demi-frères et sœurs, ils sont français et sont tous nés par PMA (procréation médicalement assistée) après un don de sperme anonyme. Anonyme, certes, mais cela ne les a pas empêchés de se retrouver, en faisant des tests ADN en ligne. Plusieurs d'entre eux « se sont rencontrés » et « certains ont même l'impression d'avoir trouvé une nouvelle famille », précise M. Ils sont toutefois taraudés par une question. « Ils s'interrogent sur une énigme », l'identité de leur père biologique. « Certains veulent absolument la découvrir ». « Moi, je l'ai surnommé Spermator », dit Maude, l'une des « demies ». « Parce qu'on a des origines espagnoles ».
Une certitude révélée par les tests ADN, qui toutefois ne dissipent pas le mystère sur le donneur anonyme et particulièrement généreux. Une scientifique avance l'hypothèse « d'un donneur itinérant, qui se serait lancé le défi de donner dans le plus d'endroits possibles », à une époque (les années 80 et 90), où les principes éthiques étaient non « contraignants ». Certains parlent d'un « serial-donneur » qui pourrait bien être le père de dizaines d'autres enfants.
Sun, 10 Mar 2024 - 813 - À la Une: l’actualité au Proche-Orient au cœur de l'actualité
L’Obs et Paris Matchsont allés à la rencontre de ces Gazaouis qui ont pu trouver refuge sur le Vieux Continent. En photo et en Italie pourMatch qui est allé au port de La Spezia. C’est là qu’ont débarqués 14 rescapés palestiniens, âgés de 1 à 16 ans. Des enfants « lourdement malades ou blessés». À Gaza, ils étaient condamnés, raconte le magazine.
En France, alors que leurs proches sont toujours sous les bombes de l’armée israélienne, d’autres réfugiés racontent àl’Obs leurs vies brisées. Omar notamment, qui a quitté Gaza quelques semaines après le 7 octobre. Pourtant habitué aux guerres avec Israël, il ne s’attendait pas à ce que celle-là soit « aussi épuisante, aussi effrayante ».
Omar raconte sa chance àl’Obs. Celle d’avoir reçu un matin de novembre un appel du consulat français de Jérusalem. Il est placé sur la liste des personnes qui peuvent quitter Gaza. Une liste où ne figure en revanche aucun autre membre de sa famille. « Si on ne peut en sauver qu’un et que c’est toi, pars», lui glisse alors sa mère.
Le Figaro magazine donne la parole à Amos Gitai. Le cinéaste israélien né à Haïfa, pour qui «cela peut paraître inimaginable aujourd’hui, dit-il, mais après la guerre, il faudra aider les palestiniens à se reconstruire». Pour lui, « une approche reposant uniquement sur la force conduira à une surenchère de la violence ». Et quand le journaliste constate que l’actualité montre que des murs s’érigent entre les peuples. Réponse du cinéaste, architecte de formation : «Le travail d’un architecte, c’est de construire des ponts, pas de les bombarder. J’ai tenté de travailler dans ce sens. »
«On a poussé l’humanité dans le vide», s’écrie Dominique Eddé dansl’Obs. La romancière libanaise plaide pour « un réveil des consciences sur la situation à Gaza, à commencer par les plus décisives : celles des Israéliens ». Elle dresse le bilan de la guerre dans le territoire de 360 km2 : 50 à 60% de bâtiments détruits, un nombre incalculable de cadavres sous les décombres. Des milliers de blessés privés d’hôpitaux, amputés sans anesthésie, parfois sur les trottoirs. Elle cite des médecins de tous les pays pour qui il ne s’agit pas d’une guerre, mais « d’un projet d’anéantissement».
Paralysie de l’ONU
«Un gardien de la paix désarmé», constatele Figaro magazine. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres constatait lui-même en février que « le monde entre dans une ère de chaos» et appelle à une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU. Un organe frappé de paralysie à cause de deux de ses États membres permanents, souligne le Figaro. D’un côté, les États-Unis qui opposent leur veto à toute résolution visant Israël, de l’autre, la Russie, belligérante en Ukraine, qui brandit le sien à chaque occasion.
Et l’Expressnote qu’un acteur régional s’impose depuis le 7 octobre : l’Iran. Une « bombe à retardement », selon le magazine qui en fait sa Une, avec l’œuvre du dessinateur iranien Kianoush Ramezani. On y voit un globe terrestre enfermé dans une cage que surplombe l’ayatollah Khamenei, regard sévère derrière sa barbe et ses lunettes, vêtu d’une grande cape noire. Dans son dos émergent d’un côté une kalachnikov, de l’autre, des missiles. L’Expresspropose une enquête sur «les véritables intentions du régime des mollah et sur ses fragilités ».
Les médias du groupe Bolloré à la Une de l’Obs
«Reac Info, pourquoi les médias Bolloré inquiètent», titre le magazine qui cite les têtes de gondole qui écument les médias du groupe : Pascal Praud, Laurence Ferrari, Geoffroy Lejeune ou encore Cyril Hanouna. Avec ces dizaines de vedettes présentes sur CNews, Europe 1 et C8, mais aussi dans Paris Matchet le JDD, la galaxie médiatique bâtie par Vincent Bolloré est passée à l’offensive, constate l’Obs. Ses médias « fabriquent un récit réactionnaire teinté de catholicisme conservateur» avec toujours les mêmes sujets d’angoisse, constate l’Obs : « Immigration, violence, perte d’identité, déclin national. » Désormais réuni dans le même immeuble, « ce regroupement immobilier permet à Vincent Bolloré de parfaire sa stratégie industrielle en important dans l’information une formule éprouvée dans l’agroalimentaire ou des usines produisent une seule sauce tomate débitée sous des marques différentes».
Dossier sur la forêt du bassin congolais
«Le poumon du monde presque à bout de souffle», constate le magazine Marianne. Une forêt «exposée à deux menaces au moins : celle de l’accroissement démographique exponentielle et celle de la déforestation. Ce poumon vert qui s’étend sur six pays d’Afrique centrale perd chaque année la superficie d’un département français ». Le magazine pointe notamment la Chine du doigt. Pékin est accusée d’y faire de la déforestation à l’échelle industrielle.
Le Figaro magazinemet un coup de projecteur sur une exposition de Nick Brandt. Dans Sink/Rise, le photographe américain a réalisé sans trucage ni montage des mises en scènes au fond de l’océan pour alerter sur la montée du niveau des mers. Mises en scène de la vie quotidienne réalisées avec des habitants des iles Fidji, menacés par la montée des eaux dans l’océan Pacifique.
Sun, 03 Mar 2024 - 812 - À la Une: la mort d'Alexeï Navalny et le 2ème anniversaire de la guerre en Ukraine
«Il faut faire payer Poutine, l'assassinat de Navalny ne doit pas rester impuni », clamel'Express en Une, L'Express qui consacre un long dossier à la mort de l'opposant russe et aux deux ans de guerre en Ukraine. L'hebdomadaire part du principe que la Russie n'est pas aussi forte qu'il y paraît. «L'Occident ne doit pas être dupe des fanfaronnades du Kremlin», nous dit-il, « La Russie est plus affaiblie qu'on pourrait le croire ». « L'armée russe n'est pas invincible », ajoute l'hebdomadaire, « et l'économie du pays n'est pas florissante». L'Express reconnaît toutefois que «la croissance ne s'est pas effondrée, flirtant même avec les 3 % en 2023 et 2024». Mais il ajoute aussitôt «en réalité le potentiel de croissance de la Russie est durablement affaibli. La fuite en avant de Poutine dans une économie de guerre n'est pas soutenable dans la durée». Quant à la mort d'Alexeï Navalny, elle est, pourL'Express, « le symbole d'une Russie fébrile. Le décès de l'opposant fait resurgir les fissures d'un régime en perte de légitimité».
Un opposant devenu martyr
Paris Match publie cette semaine de nombreuses photos : Navalny souriant, en famille, avec son épouse et leurs deux enfants, Navalny arrêté lors d'une manifestation pour la libération d'un journaliste, en 2019. Navalny, encore, souriant derrière les barreaux, lors d'une audition à distance, devant ses juges, à la veille de sa mort. Enfin, la photo de son épouse, Ioulia Navalnaïa, les yeux plein de larmes, annonçant son décès. Paris Matchrevient notamment sur les conditions de détention d'Alexeï Navalny. « En 2023, mis à l'isolement pour 6 mois, il note : Même les psychopates et les tueurs en série condamnés à perpétuité ont droit à des visites. Moi pas ». Mais il ne regrette rien. « A l'écoute des discours imposés de Poutine », poursuit l'hebdomadaire, « il lui arrive de s'endormir heureux ».Il écrit :je me dis : « Tu as bien fait. Mieux vaut être en prison que se soumettre à ce pouvoir ». Pour Paris Match, « Un opposant est mort, un martyr est né ».
Espionnage et désinformation
La Russie et avant elle, l'URSS, il en est aussi question dans Le Point. « De Staline à Poutine, ces Français au service de Moscou », titre, en Une, Le Point. Ce sont « les archives des services de Prague », qui ont parlé. Le journaliste Vincent Jauvert s'y est intéressé de près. D'où il ressort que «l'hexagone fut un terrain bien perméable au KGB et qu'au moins 35 journalistes ont eu des accointances tarifées (...) Certains ont trahi par conviction, d'autres pour l'argent, certains par naïveté ou goût du risque», raconte L'Express, qui cite notamment le cas de Gérard Carreyrou, lequel «aurait accompli ses missions de renseignement avec zèle ». «L'ancien patron de l'info sur TF1», aujourd'hui à la retraite, aurait informé son agent traitant sur le parti socialiste et l'Elysée, dans les années 80. Gérard Carreyrou dément fermement, dans une interview. Et assure : « cela faisait partie du métier, de sortir, de rencontrer des gens, de déjeuner». Quoi qu'il en soit, la Russie reste très active. Témoin celui que Le Point appelle « le troll russe », Mikhail Gamandiy-Egorov, «agitateur lié au renseignement russe», «un spécialiste de la désinformation» qui, nous dit-on, «grenouille en Afrique francophone où la Russie diffuse une violente propagande anti-France». « On le voit d'ailleurs poser» sous un portrait du président de la Guinée Equatoriale, Teodoro Obiang Nguema, alors que le chef de l'État vient d'être réélu avec 95 % des voix. «Mikhail Gamandiy-Egorov a même réussi à s'introduire à l'Ecole Supérieure de Journalisme à Paris, où il enseignait, (interdit de rire) » se moque l'Express « la lutte contre les fake news, l'influence des discours médiatiques ou encore l'impact des réseaux sociaux sur l'opinion ».
Une nouvelle tête de liste pour les élections européennes
Le temps presse avant les élections européennes qui auront lieu début juin. Pourtant le camp présidentiel n'a toujours pas annoncé le nom de son candidat, mais ce n'est visiblement plus un mystère. Selon la Tribune Dimanche, « ce sera officiel dans les jours qui viennent ». Ce sera une candidate, Valérie Hayer, une eurodéputée de 37 ans, fille d'agriculteurs. « Une inconnue du grand public » qui aura fort à faire, rappelle La Tribune Dimanche, alors que « dans les sondages, la liste de la majorité est passée sous les 20% et est très largement devancée par celle du Rassemblement National ». Le Journal du Dimanche, est moins affirmatif, sans doute pris de vitesse, le JDD estime que Valérie Hayer « fait figure de candidate naturelle », mais ajoute-t-il, « la macronie procrastine ». Si l'on en croit la Tribune Dimanche, le camp présidentiel lui fait pourtant confiance, car « elle est solide. Elle n'improvisera pas ». Quant à son « déficit de notoriété », il ne serait « pas insurmontable » selon les macronistes, qui rappellent « qu'avec l'élection présidentielle, les européennes sont la seule élection où les candidats ont leurs visages affichés sur tous les murs de France ».
Sun, 25 Feb 2024 - 811 - À la Une: la planète face à de multiples conflits
« Qui veut la guerre partout ? » s'interroge Marianne, qui fait un tour du monde des conflits, carte à l'appui. Selon les calculs de l'hebdomadaire, 48 % de la population mondiale se trouverait actuellement en état de guerre « déclarée, larvée ou civile ». Conséquence, poursuit Marianne, « l'idée d'une paix généralisée n'a jamais paru aussi lointaine ». Prédictions annoncées alors que l'on s'approche du 2ᵉ anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, « le camp de la "négociation avant tout" semble manquer d'arguments pour minimiser le danger d'un axe composé de la Chine de la Russie, de l'Iran et de la Corée du Nord »,nous dit Marianne qui ajoute : « de prime abord, les intérêts propres de cet axe entrent en contradiction avec ceux de plusieurs pays occidentaux, sinon avec le bloc occidental dans son ensemble ». L'hebdomadaire en veut pour preuve l'expérience de la France « dans son ancien pré-carré africain (en Centrafrique, au Mali, au Burkina Faso ou au Niger) d'où la Russie s'est évertuée à la déloger, non par les armes, certes, mais en usant d'une diplomatie parallèle ultra-agressive ».
Des avions et des oiseaux
À la Une également, la guerre en Ukraine, qui entrera bientôt dans sa 3ᵉ année. « Une guerre sale, sinistre, sanglante », déplore l'Obs. « Une guerre de prédation massive », ajoute l'hebdomadaire, qui a décidé de donner la parole à des écrivains ukrainiens, à commencer par Andreï Kourkov, l'un des plus connus à l'étranger. Il explique que lorsqu'il était enfant, « il aimait regarder les avions ». « Ces dernières années », poursuit-il, « quand je rêve que la guerre se termine, je ne lève plus les yeux pour chercher des avions dans le ciel. J'y cherche les oiseaux. Leurs chants, leurs cris. C'est par leur voix que parle la nature. Celle-ci nous rappelle constamment que la guerre n'est pas un phénomène naturel ». Un peu plus loin, le témoignage d'un autre écrivain, Artem Chapeye, qui s'est « engagé dès le lendemain de l'attaque russe », nous ditl'Obs. Il raconte : « Le plus dur, c'est le matin. Je me réveille après une nuit de sommeil et la guerre est toujours là. Nous ne pouvons pas nous rendre. Nous sommes obligés d'épuiser la dictature par nos propres souffrances ». Il raconte aussi sa rencontre avec un autre soldat, auquel il demande s'il « a tué beaucoup de gens ». « Les yeux de l'homme, âgé d'une cinquantaine d'années, se remplissent de larmes ». « Ce sont des gens comme nous »,dit-il,« on les a jetés sur nous comme des chiens. Si ce n'est pas moi, ce sera d'autres gars ».
Opération de déstabilisation
Là où Marianne parle de « diplomatie parallèle ultra-agressive de la Russie », le Point parle « d'usines à mensonges ». Selon lui, la France est en effet « la cible d'une vaste opération de déstabilisation menée par Moscou ». Menée notamment par un présumé site d'information qui annonce, par exemple : « Emmanuel Macron annule son voyage à Kiev, il a peur des bombes ». Ou encore, plus anodin : « il sera bientôt interdit d'utiliser son téléphone portable dans les rues de Paris ». Les réseaux sociaux ne sont pas en reste, bien sûr... Comme cette « annonce » « sur un compte officiel X » datant de début février, selon laquelle « 60 mercenaires français seraient morts dans un bombardement à Kharkiv ». Objectif, nous ditle Point : « fragiliser la position française, à la veille d'un sommet européen, face à des pays comme la Hongrie, qui veulent interrompre les aides à l'Ukraine ». « En septembre 2023 », ajoute le Point, « Viginum, la cellule de veille créée par la France en 2021, a détecté un flux anormalement élevé d'informations qui circulent sur les réseaux, la plupart du temps totalement fausses, dont l'objectif est de décrédibiliser la politique du gouvernement français ». Un petit jeu auquel Paris refuse de se livrer, du moins officiellement. Selon l'hebdomadaire, « la France s'interdirait d'utiliser les mêmes armes que ses ennemis, en diffusant des fakes ou en créant à son tour de faux sites d'information ».
Un ancien patron de Frontex au RN
Il s'appelle Fabrice Leggeri et il a dirigé, pendant sept ans, Frontex, l'agence de l'Union européenne chargée du contrôle des frontières. Or, nous apprend le Journal du Dimanche, il rejoint le Rassemblement national et sera en 3ᵉ position sur la liste de Jordan Bardella aux élections européennes. C'est « un gros coup » pour le RN, nous dit le JDD, qui donne la parole à l'ancien haut fonctionnaire. Lequel affirme « avoir voulu contrôler l'immigration, mais avoir subi des pressions et ressenti un abandon général ». Ce qu'il veut, dit-il, « c'est mettre fin à la submersion migratoire ». Une expression chère à l'extrême droite, et au JDD, selon lequel l'ancien haut fonctionnaire est « un atout de plus pour la crédibilité du RN sur la question de l'immigration ».
Sun, 18 Feb 2024 - 810 - À la Une: les craintes des pays baltes face aux ambitions de Vladimir Poutine
Sur la Une du Point, la photo montre un homme que le monde entier connaît, visage patibulaire, regard presque menaçant : le président russe. Avec ce titre : « Si Poutine gagne. » À l'approche du deuxième anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, le 24 février, le Point échafaude des scénarios. Vus d'un pays où l'on redoute plus que toute l'hégémonie russe : la Lituanie, qui partage l'une de ses frontières avec la Biélorussie, alliée de Vladimir Poutine. « Un document du ministère allemand de la Défense a fuité il y a quelques semaines, raconte le Point. Il détaille le déroulé d'une offensive terrestre russe dans le sud de la Lituanie et l'extrême nord est de la Pologne, appelé corridor de Suwalki. Des territoires particulièrement vulnérables, car pris en étau entre la Biélorussie et l'enclave russe de Kaliningrad, où sont massées troupes, missiles hypersoniques et têtes nucléaires. »
Ce n'est bien sûr qu'un scénario, mais il amène le Pointà poser cette question : « L'alliance Atlantique se porterait-elle au secours des pays Baltes en cas d'invasion russe ? » L'hebdomadaire a interrogé Zygimantas Pavilionis, ancien ambassadeur lituanien aux États-Unis, qui se montre modérément optimiste. « Il redoute par-dessus tout de voir Donald Trump revenir à la Maison Blanche. Même en cas de réélection de Biden, il estime que l'Europe aurait tort d'y voir une assurance-vie. » Et il précise : « Le président américain pense que pour dissuader nos adversaires, il suffit de faire de beaux discours et de sourire comme Chamberlain. Le Premier ministre britannique qui, précise le Point, avait mis en place une politique d'apaisement avec Hitler. »
Inquiétude pour le Sénégal
« Quand le Sénégal, phare démocratique, vacille, titre l'Express. Le report de l'élection présidentielle, initialement prévue ce 25 février, plonge le pays dans l'inconnu. C'est la première fois, ajoute l'hebdomadaire,depuis l'instauration d'un régime présidentiel en 1963, qu'une élection est repoussée dans ce pays considéré comme un pôle de stabilité en Afrique de l'Ouest(...)Entre chaos et risque de dérive autoritaire dans un pays jusqu'ici épargné, l'avenir du Sénégal paraît soudain très sombre. »
Plus pessimiste encore, l'Obs estime que « puisque Macky Sall a décidé de se maintenir au pouvoir au-delà de la fin de son mandat, le Sénégal pourrait connaître un scénario à la malienne où, après des élections contestées et des manifestations, l'armée a pris le pouvoir. Triste perspective pour la dernière démocratie d'Afrique de l'Ouest », ajoute l'Obs. Enfin, pour le Figaro Magazine, il ne s'agit pas « à proprement parler d'un coup d'État comme en ont connu ces dernières années le Niger, le Mali ou le Gabon, mais c'est en tout cas une grave dérive autoritaire, comme en République centrafricaine », estime l'hebdomadaire qui ose la comparaison avec ce pays en proie à la plus grande insécurité.
Guerre de positions
M, le supplément du Monde, titre sur « la guerre de positions dans les familles juives. En France, le conflit entre Israël et le Hamas s'est invité jusqu'au sein des foyers juifs, révélant des points de vue antagonistes sur l'État hébreu et des manières différentes de vivre sa judéité. ExempleavecElie, un ingénieur de 26 ans, qui, ne se sent pas"émotionnellement impliqué"par ces évènements qui se déroulent à 5 000 kilomètres de Paris, au Proche-Orient. Il se désole de la mort de 1 200 victimes innocentes, bien sûr, mais ni plus ni moins que si l'attentat s'était produit dans une autre contrée éloignée. "Ma mère était outrée, scandalisée", se souvient-il. Même chose face à la "riposte" de l'État hébreu, qu'il considère comme une réponse disproportionnée, alors que sa famille soutient le droit de l'État hébreu à se défendre ». Finalement, Elie n'aborde plus la question en famille. Même chose pour Ava, 34 ans, qui « dès le soir du 7 octobre, apprend que de proches amis de la famille, en Israël, des réservistes, ont quitté leur foyer pour rejoindre l'armée."Il y a une vraie bascule à cette date",dit-elle."J'ai arrêté d'essayer de leur expliquer ma manière de voir. J'ai compris que le discours de la paix n'était tout simplement plus entendable" ».
À la Une de la Tribune Dimanche, Édouard Philippe, avec cette déclaration : « La compétition ne me fait pas peur. » L'ancien Premier ministre, nous dit la Tribune Dimanche, est « bien décidé à être candidat en 2027 ». Le Journal du Dimanche de son côté, fait sa Une sur Mayotte, et parle de « submersion migratoire », à l'occasion de la visite sur place du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Enfin,le Parisien Dimanche donne la parole à Gabriel Attal, le nouveau Premier ministre, selon lequel « il n'y aura"aucun temps mort" » dans sa gestion des affaires.
Sun, 11 Feb 2024 - 809 - À la Une: un village russe nommé Paris
Il s'agit bien d'un village et non de la capitale française. Paris, village russe de l'Oural, compte 1 700 habitants, et M, le supplément du Monde, a voulu savoir comment la population de ce village vivait la guerre en Ukraine. « Elle y paie un lourd tribut », nous dit-on, « quatre hommes qui s'étaient portés volontaires sont morts, et seize autres sont actuellement mobilisés sur le front, à des milliers de kilomètres de chez eux. Autant de familles et de voisins endeuillés ou rongés par l'inquiétude (...) pourtant, l'heure n'est toujours pas à la contestation du pouvoir, mais à la résignation : "puisqu'il le faut"... disent-ils... », Vera Fiodorova, dont le neveu a été mobilisé, résume plus ou moins le sentiment général : « On voudrait la paix, on voudrait que les relations avec l'Ukraine reviennent comme elles étaient avant. Mais s'il le faut... ». Et Vera Fiodorova ajoute : « Nous, nous regardons la télévision, nous écoutons le commandant en chef (comprendre Vladimir Poutine). Ce n'est pas notre travail de décider ». Conclusion de l'envoyé spécial deM : « Ceux qui, en Occident, espéraient que la guerre, le retour des cercueils finiraient par pousser les Russes "à se réveiller" (...) ne se sont pas trompés. Seulement, le réveil n'est pas celui qu'on attendait. Faute de tout autre récit concurrent, on serre les rangs derrière le président, dont la figure se confond totalement avec celle de l'état ».
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Présidence à vie au Burkina Faso ?
« Ibrahim Traoré, capitaine terreur », titre L'Express, pour qualifier celui qui a pris le pouvoir au Burkina Faso en septembre 2022. Il apparaît en treillis, béret rouge et regard presque hostile vers le photographe. « Depuis le coup d'État, nous dit l'hebdomadaire, la propagande tourne à plein régime. Face aux violences djihadistes quasi quotidiennes, il faut "glorifier" ceux qui les combattent, martèle le capitaine Traoré, "soit vous êtes avec la patrie, soit vous êtes contre la patrie" ». Et cela ne va pas sans excès... « Les réquisitions de personnes ayant critiqué le régime se multiplient. Parmi elles, des journalistes, des leaders d'opinion et des hommes politiques ». « Les partisans du régime, poursuit l'Express, vont, eux, jusqu'à comparer le capitaine Traoré à un messie et réclament déjà une "présidence à vie". Alors que le régime se durcit, la perspective d'élections, théoriquement prévues en 2024, s'éloigne et la situation de la population se dégrade »,conclutl'Express.
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Grand écart
« Les facs d'élite dans la tourmente ». C'est le titre choisi par l'Obs, qui revient sur la démission de deux présidentes d'universités américaines, dont celle de Harvard. Elles paient ainsi leurs déclarations « désastreuses », nous dit-on, sur fond de guerre au Proche-Orient. Interrogées par une commission parlementaire en ces termes : « Appeler au génocide des juifs viole-t-il le règlement sur le harcèlement de votre établissement, oui ou non ? » Aucune des deux présidentes d'université n'a répondu fermement. Mais l'affaire ne s'arrête pas là, elle est « plus compliquée », estimel'Obs. « Les présidentes des institutions incriminées se sont retrouvées dans une position délicate : elles ont tenté de faire un impossible grand écart entre la liberté d'expression et la sécurité sur leur campus, entre la colère des étudiants, majoritairement pro-palestiniens, comme la plupart des jeunes Américains, au nom de la défense des opprimés, et la pression des politiques et des donateurs les sommant de soutenir Israël ». Et l'Obs voit derrière cette affaire la main des républicains. Ce que résume ainsi la présidente de l'Association américaine des universités, Lynn Pasquerella : « Cette mascarade de l'audition au Congrès avait moins pour but de s'attaquer à l'antisémitisme croissant dans les campus, qu'à obtenir la mise au pas d'institutions perçues comme des bastions du progressisme ».
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Sujet hautement sensible
L'Équipe Magazine propose un dossier d'une douzaine de pages sur... les fesses. Oui, vous avez bien entendu : un dossier sur les fesses des sportifs. « Muraille défensive au foot, point de repère au rugby, capteur sensoriel en pilotage, mais aussi panneau publicitaire et objet de culte esthétique, les fesses n'ont jamais autant occupé le devant de la scène », s'enthousiasme l'Équipe Magazine, qui prend pour exemple le football. « Les fesses, c'est l'arme secrète dont personne ne parle vraiment », assure l'ex-footballer Yaya Touré. Et il ajoute : « lorsque vous utilisez correctement vos fesses, vous avez plus de temps pour récupérer le ballon ». En rugby, ajoute le magazine, « les fesses servent de repère pour caler son épaule dans la mêlée ». Imaginez alors leur utilité en équitation ! Sachez enfin que l'Équipe Magazine va jusqu'à nous faire un joli croquis, différenciant petit, moyen et grand fessier. Bref, rien ne devrait nous échapper désormais sur ce sujet hautement sensible.
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Sun, 04 Feb 2024 - 808 - À la Une: les derniers survivants de la Shoah et le massacre du 7 octobre
« Je ne croyais pas revivre cela, je pensais que c'était terminé ». C'est en Une duPoint, l'amertume de Marie Vaislic, 93 ans, ancienne déportée. L'hebdomadaire a décidé de donner la parole aux « survivants », « ils témoignent face au retour de la barbarie », nous dit-on. Ils ont 93 ans, 95, 100 ans... « Je pensais que c'était terminé » explique donc Marie Vaislic. Et elle ajoute aussitôt : « On ne s'attaque pas à des bébés, des femmes : les terroristes du Hamas ont fait comme les nazis. Va-t-on en finir avec l'antisémitisme, avec cette manière d'accabler les juifs de tous les maux ? » Malgré son âge, Marie Vaislic, continue de témoigner, dans les écoles, sur la déportation. Mais elle ne cache pas son pessimisme. « Aujourd'hui, on assassine un professeur parce qu'il montre une caricature de Mahomet,dit-elle... On fuit ce pays et je crois qu'on a raison, j'ai deux petits enfants qui vivent à Londres et à Washington, j'en suis très contente. »
Quitter la France pour « un havre de paix », une « atmosphère insouciante » c'est justement ce qu'ont fait, ces dernières années, Rivka, Elie ou encore Yaël... qui avaient choisi Montréal, au Canada. « Ils pensaient avoir trouvé un refuge où poser définitivement leurs valises », raconte M, le supplément du Monde. « Mais l'embrasement au Proche-Orient, après le massacre perpétré par le Hamas en Israël, a allumé des feux jusqu'au cœur du Québec ». Il y a eu des « coups de feu contre deux écoles juives montréalaises », « des cocktails Molotov contre une synagogue et deux centres associatifs juifs ». « Mais ce sont les mots et les slogans scandés dans les rues à chaque manifestation organisée en soutien au peuple palestinien qui ont heurté le plus profondément les juifs de Montréal », précise l'hebdomadaire... Notamment les appels publics d'un imam à « l'extermination du peuple juif ». Et ce n'est pas tout. « Dans les grandes universités montréalaises », poursuit M, « intimidations, harcèlement et insultes se sont multipliés ». Certains juifs de Montréal songent de nouveau à partir. « J'ai besoin de réfléchir à un plan B », explique Rivka, « chercher un endroit perdu où ma famille et moi pourrions vivre paisiblement »....
Un homme en campagne pour les prochaines élections européennes
Cet homme, c'est Raphaël Glucksmann qui conduira la liste du Parti socialiste. « Peut-il créer la surprise ? », s'interroge l'Obs qui semble tout acquis à sa cause et pour qui Raphaël Glucksmann « reprend le flambeau de la gauche progressiste et européenne, mais aussi clairement anti-mélanchoniste. Sa percée récente dans les sondages dit bien l'attente d'un électorat qui a soif de représentativité ». Mais Raphaël Glucksman, fils du philosophe André Glucksmann, est malmené par ses adversaires, tel François Ruffin, de La France Insoumise, qui le « dépeint en candidat des élites ». Réponse de l'intéressé : « Je ne suis pas sorti de Sciences-Po pour aller au Forum de Davos. Je suis allé au Rwanda, en Géorgie, en Ukraine. Je ne suis l'obligé d'aucune classe sociale, ni d'aucune cause politique ». Mais même dans son camp, on lui rappelle ses origines. Un député PS juge ainsi « qu'il est trop bien né, depuis tout petit. Il est beau, intelligent, riche, il a tout. C'est un enfant gâté de la politique. Son défaut, c'est qu'il ne joue pas assez collectif ».
Crise agricole en France
« Agriculteurs, demain le siège de Paris ? s'interroge le Journal du Dimanche, qui est allé à la rencontre d'agriculteurs "excédés" nous dit-on. Excédés, mais populaires. « On est applaudis de tous les côtés », s'étonne Florian, qui veut y croire. « Si ça bouge, je pense qu'il y a énormément de choses qui vont changer en France. C'est peut-être le moment ».La Tribune Dimanche de son côté, préfère traiter la crise sous l'angle politique, avec en Une, la photo de Gabriel Attal, dans une cour de ferme. Pour la Tribune Dimanche, c'est déjà « l'heure de vérité » pour le Premier ministre.
La princesse de Galles en Une de Paris Match
Kate est hospitalisée depuis plusieurs jours, et l'hebdomadaire ne cache pas sa préoccupation... Parlant d'un « mal inquiétant ». « Même si Kensington a précisé qu'il ne s'agissait pas d'un cancer, l'opération de la princesse de Galles soulève des questions » nous dit Paris Match, qui publie la photo du couple princier, William et Kate, et du couple royal, Charles et Camilla tout sourire, en décembre dernier. Or le roi, vient, lui aussi, de subir une intervention chirurgicale.« Aujourd'hui, seule Camilla peut honorer ses engagements », remarque Paris Match. L'hebdomadaire ajoute, avec semble-t-il une pointe de regret, que « les tabloïds britanniques, qui seraient sans doute capables de briser le secret, n'essaient même pas de spéculer ». Un secret royal décidément bien gardé.
Sun, 28 Jan 2024 - 807 - À la Une: derniers soubresauts après le remaniement ministériel en France...
« À quoi joue Macron ? Le roi s'amuse », raille le Point, qui a choisi de faire sa Une sur Rachida Dati, la nouvelle ministre de la Culture, venue de la droite, comme plusieurs autres poids lourds du nouveau gouvernement. « Le macronisme est mort, vive le sarkomacronisme », ironise l'hebdomadaire, allusion à l'ancien président Nicolas Sarkozy, dont la nouvelle ministre est proche. « Rachida Dati, une grenade au gouvernement », titre Le Point, selon lequel Emmanuel Macron est « las de ces ministres de la société civile ou de la haute fonction publique, qui, selon lui, ne savent pas défendre son action avec suffisamment d'emphase ». Le président « est persuadé qu'il lui faut des ministres sans état d'âme. Rachida Dati est là pour ses punchlines et sa répartie. Elle n'a pas besoin de stage d'observation ».
Là où Le Point voit une « grenade » au sein du nouveau gouvernement, l'Obs parle du « retour de la tata flingueuse ». « Son sens du drama, de la répartie et surtout sa mise en examen pour corruption font déjà tousser les milieux culturels », remarque l'hebdomadaire qui parle « d'une opération diversion, alors que le chef de l'État peine à relancer son quinquennat et redoute une débâcle aux européennes ». Mais Rachida Dati, c'est aussi un parcours : « enfance en HLM et débrouillarde ascension sociale, de la chancellerie jusqu'à la mairie de l'arrondissement le plus chic de Paris » souligne l'Obs... « Pour ceux qui se demandent si j'ai lu des livres, qu'ils sachent que j'y ai eu accès dans ma cité par le bibliobus. Je n'ai pas honte de le dire »... affirme Rachida Dati. Un parcours donc, et une popularité enviable : « supérieure à 65 % chez les français non diplômés », souligne l'Obs.
À la Une de L'Express, Jordan Bardella
« Que dissimule l'image lisse du « président du Rassemblement national ? » Interroge L'Express... À 28 ans, Jordan Bardella conduira la liste du Rassemblement national aux prochaines élections européennes. « Jeunesse, sourire et affabilité ouvrent grand les portes des émissions télévisées », remarque L'Express, qui souligne que Jordan Bardella « tape plus dur et plus fort que Marine Le Pen ». « S'épanche sur « le remplacement de la population en cours », sur le déclin « civilisationnel » auquel la France ferait face », multiplie les déclarations criardes et parfois hasardeuses sur les chiffres de l'insécurité ».« Toutefois, le Bardella show en lasse quelques-uns », précise L'Express, qui cite un élu frontiste selon lequel le président du RN, « n'a jamais discuté avec un vrai électeur plus longtemps que pour faire un selfie ».
Marianne sans pitié
À la Une de l’hebdomadaire : une photo d'Emmanuel Macron entouré du nouveau Premier ministre Gabriel Attal et de Rachida Dati, encore elle... Mais ce qui intéresse Marianne, ce sont les perdants. Ceux que l'hebdomadaire appelle vulgairement « les cocus ». Exemple : Olivier Dussopt, l'ancien ministre du Travail, qui a porté la réforme des retraites. « Traité de vendu par ses anciens camarades socialistes, et d'imposteur et d'assassin », par un député de La France Insoumise, rappelle Marianne. « Olivier Dussopt a servi, il est cramé, autant s'en débarrasser », aurait déclaré un stratège de Renaissance, le parti présidentiel. Et que dire de l'ancienne Première ministre Elisabeth Borne ? « Dix jours après son éviction, c'est comme si tout le monde l'avait déjà oubliée » s'exclame Marianne qui enfonce le clou : « Emmanuel Macron avait décidé de « confier le sale boulot » à cette fidèle, dont la fiabilité compensait l'absence d'éclat ». « Le charisme limité de cette technocrate devenue Première ministre ne l'a pas aidée à rester dans les mémoires »... conclut Marianne... non sans une certaine cruauté.
Le gouvernement de Gabriel Attal face à ses deux premières crises
« Paysans, la colère en marche » titre en Une La Tribune Dimanche, qui parle, avec une certaine condescendance, de « jacquerie ». « Le plus jeune Premier ministre est bien loin de ses bases », ajoute le journal, qui voit là « un sujet explosif, dont les multiples raisons (...) seront difficiles à démêler ». « Cinq mois avant les élections européennes », poursuit la Tribune Dimanche, « le Rassemblement National est aux aguets. Marine Le Pen et Jordan Bardella soufflent grossièrement sur les braises et veulent surfer sur une colère agricole qui se répand dans toute l'Europe ».
Autre crise, à laquelle est confronté le gouvernement : l'école privée, au centre du débat depuis que la nouvelle ministre de l'Éducation Nationale, Amélie Oudéa Castéra, a confié avoir scolarisé ses enfants dans le privé, en raison, disait-elle, du trop grand nombre d'heures non remplacées dans le public. Une déclaration pour le moins inattendue venant de celle qui est censée défendre l'école publique. Mais le Journal du Dimanche, ne le voit pas de cet œil. Il dénonce « l'acharnement de la gauche médiatique ». Et part en croisade pour défendre l'école Stanislas, celle où Amélie Oudéa Castéra avait inscrit ses enfants. Le JDD cite de nombreux parents et anciens élèves qui s'insurgent contre les critiques émises dans un rapport administratif dénonçant des « dérives homophobes et sexistes » dans cette école.
Sun, 21 Jan 2024 - 806 - À la Une: le Rwanda, 30 ans après le génocide des Tutsis
Génocide qui a commencé le 6 avril 1994, c'était il y a presque 30 ans. À cette occasion, l'historien Vincent Duclerc, publie La France face au génocide des Tutsis et répond aux questions du magazine le Point. Il dénonce ce qu'il appelle « le grand scandale de la Ve République ». Autrement dit, le soutien de la France, et plus particulièrement de François Mitterrand au régime « raciste, corrompu et violent » de Juvénal Habyarimana. « Le Rwanda », a été dit-il, « une conquête personnelle de François Mitterrand. Ce qui est accablant, ajoute Vincent Duclerc, c'est que cette phase de préparation du génocide se réalise au moment où la France est massivement présente (...) elle était en mesure d'arrêter ce processus. (...) Elle ne l'a pas fait, c'est une incitation. »
Et ce n'est pas tout, l'historien rappelle que la France a « déclenché une opération militaire (Turquoise), en théorie pour protéger des ressortissants, mais en réalité pour soutenir le régime d'Habyarimana ». En la matière, le cas de Bisesero est édifiant. C'est un village d'altitude où des milliers de rescapés se sont réfugiés. Le Point a rencontré deux des rares survivants, Edmond et Faustin. Ils racontent les massacres commis par les miliciens hutus qui « chaque matin partent "travailler" autour de Bisesero, traquer et découper les survivants » auxquels l'armée française ne viendra pas en aide. Faustin explique qu'il ne fait « aucune différence entre les tueurs et les Français de cette époque-là, ils étaient ensemble, ils cherchaient des rebelles. (...)Pourquoi sont-ils venus ici sans arrêter le génocide, pourquoi ? », se désole-t-il.
Gabriel Attal, nouveau Premier ministre
Le nouveau Premier ministre français est partout ou presque. Et les hebdomadaires commentent sa nomination avec plus ou moins de complaisance. Pour l'Express, « par sa jeunesse, par son parcours, par ses récentes décisions au ministère de l'Éducation nationale, Gabriel Attal incarne les prémices, le fameux élan réformateur qui, au fil des quinquennats, n'a eu de cesse de se cogner aux crises et aux freins qu'elles induisent ». Le Pointvoit en lui un « dauphin » et publie des photos de Gabriel Attal, enfant, ou avec ses frères et sœurs, grimaçant et riant dans un photomaton. Des clichés sans aucun doute fournis par le principal intéressé. Le Pointqui va jusqu'à décrypter, le « style » du Premier ministre : la mèche de cheveux du « gendre idéal », la montre du papa trop tôt décédé, l’iPhone dont le fond d'écran est une photo de famille.
Aucune nouveauté selonl’Obs
Pour l'hebdomadaire, il s'agit, ni plus ni moins, que de « faire du vieux avec du neuf ». Car « Gabriel Attal, fidèle parmi les fidèles, parfaite incarnation du macronisme, n'est le gage d'aucun changement de cap, mais bien d'une continuité totale ». Et l'Obs enfonce le clou : « La marge de manœuvre de Gabriel Attal, condamné par la toute-puissance macronienne à tenir le rôle d'un super porte-parole, apparaît quasi-nulle. Aucun ministre, si dynamique fût-il, ne peut changer la donne politique : un président empêché par son absence de majorité et une extrême droite en embuscade, à l'affut d'une démocratie qui s'affaiblit. »
Une tête d’affiche nommée Rachida Dati
Le Journal du Dimanche s'interroge. « Coup de com ou changement de cap ? » Mais Gabriel Attal n'est pas l'unique centre d'intérêt. Une femme lui vole la vedette. Rachida Dati, la nouvelle ministre de la Culture. Selon le JDD, le nouveau Premier ministre n'est pour rien dans sa nomination. Il n'en aurait été informé « qu'au cours d'un déjeuner en tête-à-tête avec le président ». Rachida Dati, ex-ministre de la Justice sous Nicolas Sarkozy, fait la Une duParisien Dimanche. « Je montre à une partie de la France que tout est possible », assure celle qui est restée très proche de Nicolas Sarkozy. « On ne peut pas se désespérer d'avoir un gigantesque problème d'intégration en France, et regretter une nomination comme la mienne à la Culture. » Elle balaie d'un revers de main, les sarcasmes à son encontre et raconte : « J'ai même entendu,"a-t-elle déjà lu un livre ?" J'attends désormais la prochaine question : "Sait-elle lire ?" »
S'il y en a une en tout cas qui est prête à lui savonner la planche, c'est bien son ennemie intime, la maire de Paris, Anne Hidalgo qui s'exprime dans la Tribune Dimanche.À la question : « Êtes-vous surprise par l'entrée de Rachida Dati dans le gouvernement Attal ? Elle répond :"Comme tout le monde, mais peut-être moins que les acteurs de la culture, à qui du fond du cœur, je souhaite bon courage". Les deux femmes s'opposent depuis des années au Conseil de Paris, où Anne Hidalgo accuse Rachida Dati d'avoir "fait entrer l'injure, l'insulte, la provocation permanente". "Ce qui est désormais en marche", accuse la maire de Paris, "c'est la trumpisation de la culture et de l'audiovisuel public, un beau programme pour 2026". » Allusion aux prochaines élections municipales où les deux femmes pourraient s'affronter dans la conquête de Paris.
Sun, 14 Jan 2024 - 805 - À la Une: Donald Trump, la menace
C'est l'hebdomadaire lePoint, qui brandit cette menace et qui a choisi une photo de l'ancien président, les poings fermés, apparemment en plein discours, semblant vociférer... Ce qui inquiète particulièrement l'hebdomadaire, c'est ce qu'il adviendra de l'Europe, « si Donald Trump est élu en 2024, à la présidence des États-Unis».
« Tous les désespoirs sont permis, assure le Point, non seulement pour l'Ukraine, qu'il abandonnera à son sort, mais pour le reste de notre continent qu'il laisserait volontiers, en partie, à Poutine, le mini-tsar russe, ou, accessoirement à Erdogan, le néo-sultan ottoman. » Trump a dit qu'il « mettrait fin à la guerre en Ukraine en un jour », poursuit l'hebdomadaire qui sur ce point interroge Michael O'Hanlon. Pour cet expert de la stratégie de défense des États-Unis, Donald Trump «bluffe. Je ne crois pas qu'il sache comment il négocierait une paix équitable. Il surestime peut-être sa capacité à influencer Poutine(...) grâce à leur lien amical».
Autant de points de vue qui ne sont pas à même de remonter le moral des soldats ukrainiens, que le Point a rencontrés près du front est, et qui se sentent abandonnés à leur sort, dans l'hiver et la boue où viennent s'échouer leurs tanks. Un jeune commandant résume : « Pas de matériel, pas de munitions, des troupes en sous-effectifs, des hommes épuisés, certains prêts à déserter ou à se mutiner, un commandement déficient au niveau de la brigade. Oui, la situation est urgente. »
Élection présidentielle à Taïwan
C'est M, le supplément du Monde, qui nous emmène dans cette île où les Taïwanais s'apprêtent à élire, pour la première fois, le 13 janvier, leur président. «Un scrutin sur lequel plane l'ombre de la Chine. » L'envoyée spéciale de Ms'est plus particulièrement attachée aux «jeunes, moins politisés mais aussi plus éduqués que leurs aînés, et qui n'ignorent pas les menaces d'annexion du puissant voisin». C'est le cas de cette étudiante, Wen Hsu, 19 ans, pour qui « la violente répression des aspirations démocratiques de Hong Kong, en 2019, a eu l'effet d'un électrochoc. » Elle raconte : « Je n'oublierai jamais la première grande manifestation du 9 juin 2019(...) on a compris ce qui risquait de nous arriver, si la Chine prenait le contrôle de Taïwan. » C'est pourquoi elle s'est engagée au sein de l'Association de la jeunesse taïwanaise pour la démocratie. Toutefois tous les jeunes de Taïwan, ne sont pas sur la même longueur d'onde. C'est le cas de Lee Jiayan, 18 ans, que la Chine n'inquiète pas particulièrement. Ce qu'elle en voit sur les réseaux sociaux, c'est surtout «beaucoup de nourriture, qui a l'air succulente ». Mieux, alors qu'elle s'apprête à rejoindre l'armée, « elle écarquille les yeux quand on lui demande si c'est pour défendre son pays en cas d'agression chinoise(...) elle avoue ne pas avoir pensé à cela. »
Remaniement ministériel en vue
«Macron veut un fidèle à ses côtés », titre le Journal du Dimanche.Alors que la Tribune Dimanche, parle de la «tentation du chambardement». Mais tous les deux misent sur les mêmes hommes, dont ils affichent la photo : Julien Denormandie, ex-ministre de l'Agriculture, et Sébastien Lecornu, actuel ministre de la Défense. Selon leJDD, Julien Denormandie est «loyal, capable de s'engager jusqu'à épuisement», ce que confirme la Tribune Dimanche qui voit en lui « un macroniste historique». Quant à Sébastien Lecornu, c'est le « bon soldat », nous dit le Journal du Dimanche,alors que la Tribune Dimanche évoque un « politique jusqu'au bout des ongles». Quant à l'actuelle Première ministre, Élisabeth Borne, dont on se dispute donc le fauteuil, « elle veut y croire jusqu'au bout», nous dit le Parisien Dimanche. « Elle est dans le déni total, elle ne voit rien venir», assure un ministre qui ne semble pas la porter dans son cœur.
« Dry January » dans l’Obs
Dry January ou, en bon français, « janvier sec », comprendre sans alcool. Une initiative née en 2013, en Grande-Bretagne et « visant à questionner sa consommation et pourquoi pas à la diminuer, voire à l'arrêter», nous explique l'Obs. Rien que de très louable, à l'heure où l'effet néfaste de l'alcool sur la santé n'est plus à démontrer. Et pourtant, ce Dry January, se déroule une fois de plus, en France, « sans aucun soutien officiel, ni du ministère de la Santé, ni des agences sanitaires. À croire, nous dit l'hebdomadaire, que peu importe si tous les ans, 41 000 décès sont liés à l'abus de boisson et si la France se positionne au 3e rang des plus gros buveurs de l'OCDE». Mais ces arguments, le lobby du vin, très actif, les écarte d'un revers de main. « La bonne santé n'a rien à voir avec l'alcool», assure ainsi Vin et Société, « vitrine de la filière viticole », dont l'une des anciennes lobbyistes est devenue conseillère du président Emmanuel Macron. Un président qui confiait en 2018, boire du vin «le midi et le soir», suggérant que le vin n'est pas un alcool comme les autres.
Sun, 07 Jan 2024 - 804 - À la Une: Israël-Palestine, «la tragique histoire d’une terre promise»
L'Obs revient sur les racines du conflit à Gaza, à travers plusieurs cartes et une grande frise chronologique de trente-trois dates, comprises de -1200 avant JC au 7 octobre 2023, date du raid meurtrier du Hamas.
De quoi remettre en perspective la guerre avec l'historien Vincent Lemire. Pour parvenir à la paix, l'auteur de la BDHistoire de Jérusalem préconise la solution « un territoire, deux États », soit la coexistence parallèle de deux administrations, deux citoyennetés en Palestine.
Un souhait de l'auteur contredit, selonL'Obs, par les bombardements à Gaza ainsi que l'accélération de la colonisation en Cisjordanie, qui laissent penser qu’Israël tente d’imposer un État unique aux Israéliens comme aux Palestiniens.
À écouter aussi«Histoire de Jérusalem» en bande dessinée
Jérusalem, la clef du conflit israélo-palestinien ?
L'Express se demande si la ville « trois fois saintes n'est pas une malédiction ».
L'historien Simon Sebag Montefioré répond : « La question du statut de Jérusalem a ruiné les processus de paix », malgré la volonté des Nations unies de placer la ville sous tutelle spéciale de l'ONU en 1947 ou, plus récemment, la proposition d'Ehud Olmert en 2008.
L'ex-Premier ministre israélien travailliste offrait à l’époque une administration partagée de la Vieille Ville entre Saoudiens, Jordaniens, Palestiniens, Américains et donc Israéliens.
Pour Simon Sebag Montéfioré, seule la solution à deux États reste une voie vers la paix, à condition que le Hamas soit dispersé et que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou soit écarté du pouvoir.
La question d'une administration commune de Jérusalem doit également être discutée d’après l’auteur de « Jérusalem, une biographie ».
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Une éclaircie pour l’Ukraine en 2024
Le Point voit le soleil se lever à l'est avec le processus d'adhésion à l'Union européenne ouvert à Kiev le 14 décembre dernier.
Selon l'hebdo, « seule cette promesse d'avenir européen peut convaincre Kiev d'accepter les sacrifices nécessaires pour parvenir à un règlement du conflit avec Moscou ».
Autre raison d’espérer à un règlement du conflit : l'affaiblissement de la Russie, affectée par les sanctions économiques et par le poids de la guerre dans les finances. Environ 30% du budget russe est consacré à l'armée, selon Le Point.
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La Russie tente de saper le soutien français à l'Ukraine
Le Washington Post révèle comment le Kremlin compte entretenir la discorde en France à travers les réseaux sociaux, des hommes politiques d'extrême droite et des leaders d'opinion. Le journal américain se base sur des documents de l'administration russe datés de l’année 2022. Cette dernière entend propager des éléments de langage pour installer l'idée que les sanctions contre Moscou accentuent la crise économique en France, mais aussi que les exportations d'armes vers Kiev laissent l'Hexagone sans défense.
Pour expliquer cette stratégie, le Kremlin note d'une part que le soutien à la Russie reste plus fort en France que dans le reste de l'Europe... et d'autre part, que 40 % des Français ne font pas confiance à la couverture médiatique de la guerre en Ukraine.
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La mafia à Taïwan, cinquième colonne chinoise
La Tribune Dimanche est partie à la rencontre de « Tyran de Fer ». Derrière ce surnom, se dresse le patron d'Alliance Céleste, le plus grand cartel mafieux taïwanais.
Cigare aux lèvres et entouré de ses hommes de main, le parrain assure au journal avoir des hommes dans tous les partis politiques et les médias… mais reste muet au sujet de ses liens avec Pékin. Depuis des années, le gouvernement chinois tolère les activités de la pègre taïwanaise sur son territoire en échange de quelques services.
Aujourd'hui, les autorités de Taïpei redoutent qu'une partie de l'argent sale de la mafia soit investi pour favoriser des partis pro-Chine. Les élections générales se dérouleront le 13 janvier prochain à Taïwan.
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L’odyssée congolaise de L’Obs
L’hebdo remonte le fleuve Congo pour mesurer l'importance de l'immense forêt équatoriale de RDC, dont la destruction pourrait aboutir à un cataclysme climatique.
L'Obs part ainsi de l'embouchure du fleuve, dans la localité de Banana où l'exploitation pétrolière et la production de charbon de bois hypothèquent l'avenir du parc national des Mangroves. Le pétrole et le charbon nécessaires à la vie des Congolais alors que le potentiel hydroélectrique du Congo et de ses affluents reste sous-exploité.
Le périple se termine sous la canopée de la province de l'Équateur... C'est là que la communauté pygmée batwa est encouragée à préserver la tourbière géante du bassin du fleuve Congo. Cette zone humide de 165 000 km² (l’équivalent de la Tunisie ou d’un tiers de la France) renferme l'équivalent de 30 milliards de tonnes de CO2. Un stock de carbone capable à lui seul de faire monter les températures mondiales de 2 à 3 degrés s'il est relâché dans l'atmosphère.
Problème : la reprise de l'exploitation du bois dans la région pourrait dégoupiller cette grenade écologique. Dans ces conditions, comment lutter contre la déforestation ?L’Obs interroge un chef de village fataliste : « Nous voulons protéger cette zone, mais il faut que cela nous rapporte quelque chose ».
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Sun, 31 Dec 2023 - 803 - À la Une: pas de répit dans le conflit qui oppose Israël et le Hamas
Les analyses et les commentaires ne tarissent pas... C'est le cas notamment dans le Point, l'hebdomadaire consacre plusieurs pages aux services secrets israéliens, le Mossad et le Shin Beth, sous ce titre : « Netanyahu et les espions, les coulisses d'un divorce. » On le sait, les services secrets israéliens sont dans l'œil du cyclone pour n'avoir rien vu venir... « Un document de 40 pages provenant du Hamas a pourtant circulé pendant des semaines l'an passé, rappelle le Point. Intitulé Mur de Jéricho, il détaillait le déroulé précis de l'attaque des kibboutz, les prises d'otages, les massacres, dans les moindres détails. »
Ce qui fait dire à un ancien officier de renseignement de l'armée israélienne : « Les services ont des yeux, mais ils ne voient rien. Ils ont des oreilles, mais ils n'entendent rien.» Cela n'a pas empêché le Premier ministre Benyamin Netanyahu de clamer :« Jamais, en aucune circonstance, je n'ai été alerté sur les intentions belliqueuses du Hamas. »Mais plusieurs anciens responsables du Mossad sont aussitôt montés au créneau... « Reviennent en boucle, nous dit le Point, les mots"incompétence",et"corruption". Un ancien député de la Knesset accuse, lui aussi :"Bien sûr les services ont failli. Mais le vrai responsable c'est Netanyahu. C'était lui, le patron, le responsable de la sécurité du pays." »
« La fuite en avant » de Benyamin Netanyahu
« Jusqu'où ira Israël ? », s'interroge l'Obs, affichant en Une, une photo du Premier ministre israélien, aux traits tendus. Après son aveuglement face à une attaque imminente, c'est ici, la violence de la réplique sur la bande de Gaza, qui est mise en cause. L'Obs parle« de la fuite en avant »du Premier ministre israélien. « Au grand dam de tous les observateurs qui dénoncent la destruction planifiée de tout un territoire, la catastrophe humanitaire en cours et l’effroyable addition des victimes civiles qui constituent l’essentiel des 18 000 morts et 49 500 blessés comptabilisés par le Hamas. Selon le quotidien de droiteIsrael Hayom, nous dit l'Obs, l’objectif serait de « réduire la population au minimum» en poussant le plus grand nombre possible de Gazaouis à l’exil. Comme une deuxième Nakba, le catastrophique exode palestinien de 1948. Un projet d’épuration ethnique dont Netanyahu aurait déjà informé ses relais au Congrès américain… »
Dans ces conditions, les scénarios pour la paix au Proche Orient, n'engagent pas à l'optimisme. L'Express, en fait la liste, cinq scénarios, cinq hypothèses. De la plus pessimiste« une guerre qui s'éternise, une longue et éreintante bataille dans les ruines et les tunnels parsemant l'enclave palestinienne», à la plus optimiste, « une solution à deux états, le seul moyen d'assurer la sécurité à long terme du peuple israélien et du peuple palestinien», selon les propres mots du président américain Joe Biden.
La libération des otages
Paris Match, a interrogé l'un des principaux médiateurs, le ministre des affaires étrangères du Qatar, Mohamed Al-Khulaifi. Il a servi d'intermédiaire entre Israël et le Hamas, pour la libération des otages pendant la trêve de sept jours. Il répond prudemment à chaque question. Les négociations sont-elles au point mort ? « Depuis la trêve de 7 jours, nous échangeons directement avec les deux parties. Il est regrettable qu'elle n'ait pas été prolongée, mais pour autant, le dialogue n'est pas rompu. »
Quel est le poids des Etats-Unis ? « Ils sont un partenaire stratégique avec lequel nous échangeons quasi quotidiennement. » Quel rôle pour la France ? « Chaque pays en capacité d'influer sur l'une ou l'autre des parties devrait agir. La France, avec laquelle nous sommes en relation constante peut parler au gouvernement israélien et peut être le convaincre d'aller vers une désescalade. » Le ministre des Affaires étrangères du Qatar qui ne se berce pas d'illusions : « Le Qatar n'est pas le conseil de sécurité. Nous faisons ce que nous pouvons à l'échelle de nos possibilités, mais nous ne sommes pas en mesure d'arrêter le conflit. »
Politique française et sondages
La Tribune Dimanche, déroule le tapis rouge pour Gabriel Attal... Le jeune ministre de l'Éducation, qui faisait déjà la Une de plusieurs hebdomadaires la semaine dernière est désormais, selon un sondage, la personnalité politique préférée des français. Il n'en fallait pas plus à laTribune Dimanche pour lui consacrer sa Une ainsi que quatre pleines pages, et même lui prédire un avenir présidentiel, le comparant à l'ex-président Nicolas Sarkozy, tout en reconnaissant, « bien sûr, Gabriel Attal en est loin ».
De son côté, le Journal du Dimanche, publie un sondage sur les Français et l'immigration. D'où il ressort que les sondés penchent pour une politique très droitière. Ils sont favorables à 73% à ce qu'en matière d'expulsion « la sécurité de la France prime sur les droits individuels des étrangers » ou encore 65% à estimer qu'il faut « freiner l'immigration du travail en France ». Alors que le gouvernement peine à faire passer sa nouvelle loi sur l'immigration, le JDD entend peser dans la balance, en assurant que les Français ne veulent pas seulement d'une « loi d'ajustement », mais d'une « révolution ».
Sun, 17 Dec 2023 - 802 - À la Une: Gabriel Attal «omniprésent médiatiquement» pour sa réforme du collège
Cet homme, c'est Gabriel Attal, le ministre français de l'Éducation, « l'intrigant Monsieur Attal», annonce l'Express, alors que l'Obs entend détailler la « stratégie du bon élève » ... de ce « ministre omniprésent médiatiquement (...) qui entre dans le dur en annonçant une profonde réforme du collège : création de groupes de niveau, brevet devenant un examen d'entrée au lycée, retour du redoublement ». Un « électrochoc », reconnaît lui-même Gabriel Attal. « Une potion d'inspiration libérale », estime de son côtél'Obs, qui ajoute : « même si le ministre s'en défend, on retrouve là le choix de privilégier d'abord les premiers de cordée, au risque d'institutionnaliser un collège à plusieurs vitesses ». L'hebdomadaire qui pense avoir percé le secret de la popularité de Gabriel Attal : « Du flair, une parole claire, une fermeté affichée qui plaît à l'air du temps et une maîtrise des codes des médias traditionnels, comme des réseaux sociaux».
Bref, un portrait plutôt flatteur, « du plus jeune ministre de l'histoire de la Vᵉ république», précise de son côté l'Express, qui évoque « le petit prince de la macronie »... Et qui fait la liste de ses qualités, initiatives, ambitions... On cherchera en vain une voix discordante. Députés et ministres lui tressent des lauriers, et certains voient d'ores et déjà en lui un potentiel « successeur du Président de la République. »
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Les attaques du 7 octobre et la guerre à Gaza, à présent, dansl'Obs et le Point...
Le Point a rencontré Ehud Barak, ancien chef d'état-major de l'armée israélienne et ancien premier ministre travailliste, qui n'a pas de mots assez durs pour qualifier le pouvoir israélien. « Le défi est XXL et nos dirigeants sont de taille M », accuse-t-il. Il revient sur la journée du 7 octobre : « Si seulement les services de renseignement avaient donné l'alerte, ne serait-ce qu'à 4 heures du matin, se désole-t-il (...)le chef des services secrets a averti le commandant des forces armées. Il lui a dit qu'il voyait quelque chose. Ils en ont discuté. Puis, ils ont décidé de continuer leur conversation à 8 heures du matin ». Pourtant, tout indiquait une attaque imminente. « Ce n'était pas un secret que le Hamas jouait avec ses petits paramoteurs », ajoute Ehud Barack, « mais cela a été ignoré en raison d'une certaine arrogance quant aux capacités de l'adversaire. Et ce, en dépit des voix qui alertaient sur la préparation d'une attaque massive».
La paix aura-t-elle une chance un jour au Proche-Orient ? Comme d'autres avant lui,l'Obs a pensé à Marwan Barghouti, « le leader palestinien, qui croupit dans les geôles israéliennes depuis deux décennies, régulièrement cité comme un interlocuteur pour d'éventuelles négociations de paix », ajoute l'hebdomadaire qui précise que l'ancien dirigeant du Fatah n'est pas un « jusqu'au-boutiste de la lutte armée. Au contraire. Fin connaisseur de la société israélienne, parfait hébraïsant, il est un ardent partisan des accords d'Oslo (...) qui prévoient la coexistence de deux états, palestinien et israélien ».« Selon son fils, Arab, "sa détermination est intacte". Et "il est temps de le libérer". Libérer celui que l'on compare parfois à Nelson Mandela… », nous rappelle l'Obs.
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Elle, aussi, porte un combat pour l'avenir de son pays : l'Iranienne Narges Mohammadi
Narges Mohammadi, prix Nobel de la Paix 2023, qui ne pourra recevoir ce prix en main propre ce dimanche à Oslo, rappelle le Journal du dimanche. Et pour cause, elle est en prison où elle a « souffert une grande partie de sa vie ». Elle a été récompensée pour « sa lutte contre la répression des femmes en Iran ». Un prix qui, a-t-elle dit, va la « rendre plus résistante, plus déterminée, plus optimiste et plus enthousiaste ». Narges Mohammadi, pleine de courage, malgré ce qu'elle considère comme « l'un des châtiments les plus insoutenables » : être privée de ses deux enfants qu'elle n'a pas vus depuis 8 ans.
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L'histoire des « petits voleurs du Trocadéro »
« De Paris, certains ne connaissaient bien souvent que la Tour Eiffel », raconteM. Après avoir traversé la Méditerranée pour tenter leur chance en France, des dizaines de mineurs marocains livrés à eux-mêmes sont tombés aux mains d'un groupe de jeunes adultes algériens se présentant comme leurs protecteurs : « Gavés de psychotropes, parfois battus, les enfants étaient ensuite envoyés détrousser les passants du Trocadéro ». Dans quelques jours s'ouvrira à Paris le procès de six ressortissants algériens, accusés de « traite d'êtres humains aggravée ». La plus jeune de leurs victimes avait 8 ans au moment des faits. Des victimes souvent muettes... Les enquêteurs témoignent : « les enfants ne parlent pas, ne dénoncent pas et se méfient des adultes ». Mais grâce à la médiation d'une association s'occupant des enfants des rues, « certains ont parlé, et se sont portés partie civile ». Ils ont ainsi obtenu que leur soit reconnu le statut de victimes. Pour autant, ils n'assisteront pas au procès de leurs bourreaux... L'un est mort, « à la suite d'une chute sur les voies du métro parisien ». D'autres sont en prison. D'autres sont partis à l'étranger, en Italie, en Allemagne ou en Belgique. Parfois, on a perdu leur trace. « Certains», tout de même, « sont en voie de réinsertion, mais ils ont trop peur de ces adultes pour témoigner contre eux en leur présence ». Autant dire que leur passé traumatique continue de les poursuivre.
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Sun, 10 Dec 2023 - 801 - À la Une: l’enlisement de la guerre en Ukraine
Les combats restent intenses, mais peu d’avancées majeures ont été revendiquées ces derniers mois en Ukraine. M, le magazine du Monde, s’intéresse à une conséquence du conflit : les tournages sont à l’arrêt et pour cause, le monde du cinéma est sur le front.
Les professionnels du cinéma ont souvent tourné des scènes de guerre, mais rien à voir avec la réalité, comme le raconte Vladislav Mandrouk, cascadeur : « j'ai joué une scène où des soldats échappaient à un blindé en courant [...], mais dans la vraie vie, nous serions tous devenus des steaks hachés. À la guerre, pas de deuxième prise. Personne ne crie « coupez !» » Les cascadeurs sont donc devenus fantassins, les pyrotechniciens artificiers… un jeune acteur est désormais sniper, parce que, pour les besoins d'un film, il a « répété un rôle avec des soldats et des tireurs d'élite ». Une expérience que l'armée lui a demandé de mettre à profit au front.
« Hyperviolence », « ultraviolence » … inquiétudes sur le climat actuel en France
« France : les guerres de sécession », écrit L'Obs dans un édito, qui regrette que « les responsables politiques se précipitent pour choisir leur mort : Nahel ou Thomas ». La mort de Nahel, adolescent franco-algérien tué par un policier blanc lors d'un contrôle routier, a lancé une vague d'émeutes urbaines l'été dernier. La mort de Thomas, 16 ans, tué lors d'une fête de village à Crépol dans la Drôme, en novembre 2023, a provoqué des violences de groupes d'ultra-droite. La mort de Thomas « est devenue une crispation entre deux France », résume Le Point. La Tribune Dimanche se demande quant à elle « combien de temps avant que Crépol bascule dans le vote Le Pen ? »
L'Obs, de son côté, publie une longue enquête sur « les nouvelles recrues du trafic de drogue », avec des adolescents qui acceptent de « tuer un homme pour une grosse enveloppe », pour une somme à cinq chiffres. Les autorités constatent « un rajeunissement de la criminalité organisée », une « main d'œuvre jetable », « inexpérimentée », recrutée sur les réseaux sociaux. Une sorte « d'ubérisation des meurtres », résume l’hebdomadaire.
L’âpre concurrence dans les hautes sphères de l’IA
Le Point fait sa Une sur « la bataille pour contrôler nos cerveaux ». Il revient sur le feuilleton Sam Altman, patron d'OpenAI, à l’origine de ChatGPT. Il a été remercié puis réintégré quatre jours plus tard dans l’entreprise… peut-être pour être mieux surveillé. Le Point explique que Sam Altman a indirectement travaillé « avec les Chinois pour mettre en place [une] puce concurrente du Californien Nvidia... alors même que la Maison Blanche lui interdit de vendre ses microprocesseurs les plus avancés à Pékin, de peur de voir l'Empire du Milieu prendre un coup d'avance dans l'IA ! »
Le Figaro magazine, fait justement un gros plan sur Nvidia. L’entreprise fabrique des puces ultra-technologiques vendues « 40 000 dollars l'unité ». Des puces qui « éduquent les IA », elles leur donnent leur intelligence avec une « compilation d'une quantité astronomique de donnés pour entraîner à donner de bonnes réponses ». Pour l'heure, la compétition entre Google, Microsoft, Amazon, etc. « se fait au bénéfice de cette entreprise toujours méconnue du grand public », conclut Le Figaro. Une concurrence ardue, un « nouveau western » pour Le Point… et Sam Altman se sent bien dans ce décor, lui qui passe ses week-ends, nous dit-on, « sans toucher à son portable dans son ranch de Napa Valley en Californie ».
Imane Ayissi importe l’Afrique dans la haute-couture
Le magazine Sphères dresse le portrait du créateur camerounais Imane Ayissi, un quinquagénaire longiligne, tout de noir vêtu, « porte-étendard de la couture africaine ». Il présente une collection par an, depuis 30 ans. Une assiduité remarquable pour cet homme parti de rien, arrivé en France sans-papier et qui crée ses premiers vêtements dans sa chambre de bonne. Les « robes chamarrées » qu'il présente sur le podium s'inspirent largement du continent : « raphia, kita de Côte d'Ivoire, bogolan du Mali ou encore faso dan fani du Burkina » …
En 2020, il devient « le premier créateur d'Afrique subsaharienne à intégrer le calendrier officiel de la haute-couture », rapporte Sphères dans son numéro spécial mode. « J'ai eu la sensation de faire entrer toute l'Afrique dans le domaine du glamour », glisse-t-il, sans cacher sa fierté, ni le fait qu’il a « versé quelques larmes » ce jour-là. « J'avais ce besoin de montrer que l'Afrique ne se résumait pas qu'à la pauvreté. Qu'elle avait aussi droit au luxe et à la beauté, qu'elle possédait des matières d'exception et un savoir-faire unique », poursuit-il. Son seul regret, peut-être, est de n'avoir « jamais reçu un message d'encouragement de la part du Cameroun », son pays natal.
Sun, 03 Dec 2023 - 800 - À la Une des hebdomadaires: le Proche-Orient...
M, le supplément du Monde, a eu l'idée de mettre en vis-à-vis deux portraits, deux familles, les Weissmann, et les Redwan. Les premiers ont «échappé au massacre du Hamas et sont réfugiés chez des proches près de Tel Aviv », les seconds vivent en Cisjordanie et pleurent leurs grands-parents, morts sous les bombes à Gaza. Pour Yaakov Weissman, 83 ans, arrivé en Israël en 1959, « l'horreur toujours peut ressurgir. Encore et encore».«Mais, dit-il, la différence avec les siècles d'agression et de traques qui nous ont précédés, c'est que nous avons désormais un pays. C'est le seul asile sûr pour les juifs du monde entier et il doit à tout prix le rester». Une certitude que le 7 octobre ne semble pas avoir ébranlé. « Un peuple palestinien ? » Il se souvient de son arrivée en Israël, et assure que « cela ne voulait rien dire. Il n'y avait pas d'identité palestinienne, dit-il. Des gens de toutes sortes, essentiellement des pays arabes alentour, s'étaient installés sur ce petit territoire, mais ce n'était en aucune façon un pays».
Comme en écho, la famille Redwan raconte son histoire. Celle des grands-parents, « chassés de leur foyer en 1948, installés un temps en Arabie saoudite, ils n'ont jamais cessé de cultiver leur identité palestinienne », souligne le supplément du Monde. Des grands-parents, «tués dans un bombardement israélien à Gaza, le 10 octobre»... «La belle maison orange et le jardin où le patriarche avait planté des fèves et de la vigne ne sont plus qu'un tas de ruines ». Leur fille Reem, « apaise sa douleur en se disant qu'ils sont morts en martyrs (...) elle croit qu'une place spéciale leur est réservée au paradis ». « J'ai vécu dans cinq maisons différentes à Gaza», raconte-t-elle,«elles ont toutes été bombardées. Je suis une éternelle réfugiée ». Reem et ses filles vivent désormais à Ramallah, en Cisjordanie, et elles ne peuvent pas en sortir. Le père, lui, est «coincé à Khan Younès, dans le sud de la Bande de Gaza ».
La Cisjordanie en ligne de mire
Le Point a enquêté sur un phénomène resté en arrière-plan, éclipsé par les bombardements sur Gaza, et l'inquiétude pour les otages israéliens... « Depuis le 7 octobre, explique l'hebdomadaire, les extrémistes israéliens multiplient les actions punitives» en Cisjordanie. Selon le ministère de la Santé, à Ramallah, plus de 220 Palestiniens auraient été tués en un mois par l'armée israélienne et les colons, en Cisjordanie. Le Point a rencontré Morsi et Akram, deux frères pour lesquels «la saison des olives a tourné au cauchemar». Le 11 novembre, alors qu'ils réalisent les premières récoltes dans le champ familial, ils sont menacés par des hommes armés, qu'ils identifient comme des colons. « L'un d'eux», raconte Morsi, m'a tenu en joue avec son fusil M16, et m'a lancé : «je vais te descendre. Si tu oses sortir à nouveau, je te brûlerai vif». « Depuis ce jour, précise Le Point, Morsi et Akram ne sortent plus de chez eux, où ils se sont cloîtrés avec femme et enfants ».
Donald Trump, le retour ?
« Au secours, Trump revient» s'alarme l’Express... parlant d'une hypothèse « vraisemblable», qui provoque des « sueurs froides dans le monde entier». Car l'ex-président « tient la corde dans les sondages», face à Joe Biden, en vue de l'élection présidentielle l'année prochaine. Trump vainqueur ? Une perspective qui est loin de concerner les seuls États-Unis... « Trump pourrait, nous dit-on, utiliser son pouvoir exécutif pour ralentir ou même arrêter le soutien à l'Ukraine approuvé par le Congrès américain ». Et ce n'est pas tout, poursuitl'Express, «le retour de Trump aux affaires impacterait aussi le Moyen-Orient avec, d'une part, une position plus dure que celle de Biden vis-à-vis de l'Iran, le Hamas et le Hezbollah et d'autre part, un ' soutien total à Israël ', comme il l'a déjà annoncé ». L'Express a aussi interrogé Françoise Coste, historienne du Parti Républicain. À la question « À quoi ressemblerait Trump 2 » ? Elle répond « ce serait Trump 1, mais en pire, parce qu'il sera plus aguerri et que désormais il connaît les institutions». « Il a déjà annoncé, ajoute Françoise Coste, qu'il poursuivra en justice Joe Biden et ses conseillers. On ignore dans quel but, ce serait une simple vendetta ».
Enfin, un portrait sans complaisance dans l'Obs...
Portrait de Patrick Pouyanné, le patron de Total, « le roi du pétrole », ironise l'Obs,selon lequel «il freine la transition énergétique ». «Il est tellement en confiance» ajoute l'hebdomadaire, «qu'il peut annoncer sans gêne que son groupe prévoit d'accroître, de 2 à 3 % tous les ans, sa production de pétrole et de gaz, d'ici à la fin 2028 ». De son côté, l'ONG Greenpeace a «calculé que Total prépare 33 projets si émetteurs de CO2 qu'on peut les qualifier de "bombes climatiques ». Quant aux réunions de travail avec Patrick Pouyanné, elles virent souvent au « jeu de massacre», nous dit l'Obs... Un familier de ces réunions raconte les invectives : «c'est nul», «vous n'avez rien compris», « c'est n'importe quoi ». « Le patron de Total ne fait confiance à personne » conclut l'hebdomadaire.
Sun, 26 Nov 2023 - 799 - À la Une: les otages français du Hamas
C’est à la Une du Parisien Dimanche : les photos des huit Français otages du Hamas. On les voit souriant, enfants, adolescents et jeunes adultes, posant pour la photo à une époque heureuse. « Ne les oublions pas », s'exclame le Parisien Dimanche qui veut « mener le combat contre l'oubli ». Qui sont-ils ? « La plupart étaient des militants pour la paix », explique Roy Zichri, dont le petit frère Ohan, 9 ans, a été enlevé avec sa mère et ses grands-parents. « Nous ne demandons rien d'autre que de retrouver nos proches, témoigne-t-il. Il le sait, ajoute le journal, à l'étranger, les images de Gaza sous les bombes ont éclipsé l'attention portée aux otages. » Pour donner de la chair, à ces photos de disparus, le Parisien Dimanche a écrit quelques lignes sur chacun d'entre eux. L'un est « un enfant merveilleux », l'autre « une adolescente sensible avec une âme d'artiste »,un autre encore un « passionné de football ».
Les otages français, il en est aussi question dans le Journal du Dimanche, qui a interrogé Sébastien Lecornu, le ministre des Armées de retour d'une tournée qui l'a mené « au Caire, à Abu Dhabi, Ryad, Doha et Tel Aviv ».
« Il a tenté, explique le JDD, de peser de tout le poids de la France, pour obtenir la libération de nos otages. Avez-vous des bonnes nouvelles ? », lui demande le journal. Mais le ministre est, évidemment, sur la réserve, expliquant : « Nous nous devons d'être efficaces, et vous comprendrez donc l'indispensable discrétion à adopter sur le contenu exact de mes différents échanges. »
À la Une de l’Express : Élisabeth Badinter
La philosophe fait la Une de l'hebdomadaire, avec cette phrase : « Pour la première fois depuis 1945, beaucoup de Français juifs ont peur au point de se cacher. » Et elle accuse : « Nous avons laissé l'islamisme prospérer, faire de l'entrisme à l'école, dicter sa norme dans certains quartiers et impressionner les esprits partout. Les islamistes radicaux ont été plus malins que nous. Et aujourd'hui on a peur. » Face à l'augmentation des actes antisémites, notamment en France, la philosophe n'est guère optimiste lorsqu'on lui demande s'il est encore temps de reprendre la main, elle répond : « J'ai peur qu'il ne soit trop tard, mais ce n'est pas une raison pour baisser les bras. »
Un pessimisme qui contraste avec l'espoir, si ce n'est l'optimisme, de Zeruya Shalev, « grande voix de la littérature israélienne, précise l'Obs. Elle vit à Haïfa, et a donné rendez-vous à l'envoyé spécial de l'hebdomadaire, dans un restaurant tenu par une Palestinienne, Rola, qu'elle serre dans ses bras. Après le 7 octobre, raconte Zeruya Shalev, tout a volé en éclat. Mais nous sommes nombreux, néanmoins, à vouloir la paix en Israël. Il faut poursuivre le dialogue. Je continue à avoir de l'espoir ». Même si elle n'a aucune confiance dans le gouvernement actuel. « Benyamin Netanyahu, nous a mené à la catastrophe. Nous devons nous débarrasser de lui. »
Rien ou presque, dans les hebdos, sur la guerre à Gaza
Il est vrai que les journalistes étrangers n'ont pas le droit de rentrer dans l'enclave palestinienne. Mais ils peuvent encore se rendre en Cisjordanie, c'est ce qu'a fait l'envoyé spécial de M, le supplément du Monde, qui est allé dans le village de Nabi Saleh, « dont tous les habitants sont des membres de la famille Tamimi. Une tribu dont chaque génération se mobilise contre la colonisation israélienne. La plus célèbre d'entre eux, est la militante palestinienne Ahed Tamimi, connue pour avoir giflé un soldat israélien, lorsqu'elle avait 16 ans ». C'était en 2017. Elle avait été condamnée à huit mois de prison. « Elle a aujourd'hui 22 ans, et elle a été arrêtée le 6 novembre, accusée"d'incitation au terrorisme". Les Tamimi ont toujours su rendre leur engagement très médiatique », précise l'Obs qui ajoute : « Bilal, l'un des cousins d'Ahed,"filme tout". Ses images sont postées sur la chaîne YouTube, et parfois consultée par des millions d'internautes. » Il s'agit de « récolter les preuves des violences commises par l'armée ou les colons, et immortaliser leur contestation », précise l'hebdomadaire.
Y a-t-il un risque de conflit mondial ?
Sur cette question, le Figaro Magazine fait dialoguer le chercheur Frédéric Encel, et l'écrivain Amin Maalouf. Le premier ne croit pas « à une grande régionalisation du conflit au Proche-Orient, et encore moins, à une guerre mondiale ». Le second parle d'une « nouvelle guerre froide, dont les développements sont nombreux ». Amin Maalouf cite notamment « le conflit entre la Russie et l'Occident, qui n'est pas engagé directement contre elle mais qui aide l'Ukraine ». Il cite aussi « le conflit en Afrique sahélienne, où la Russie a contribué à déstabiliser les alliés de la France et des États-Unis, à tel point qu'on ne sait plus au Soudan, en Libye au Mali, au Niger ou au Burkina Faso, qui est l'allié de qui ».
Sun, 19 Nov 2023 - 798 - À la Une: le 7 octobre et la montée de l'antisémitisme dans le monde
Le 7 octobre 2023 : « Un pogrom au XXIe siècle », titrele Point, qui revient en détail sur cette journée où « le monde a atteint un sommet d'horreur ». L'hebdomadaire revient heure par heure sur les faits qui se sont déroulés ce jour-là, notamment dans les kibboutz, comme celui de Kfar Aza, « où 77 des 400 habitants du village ont été tués ». Les témoignages des survivants sont nombreux. Ils racontent le déluge des roquettes, les corps « découpés en morceaux », les appels d'enfants terrorisés à leur mère, alors qu'ils sont sur le point d'être pris en otages.
Il y a aussi la violence des photos, les scènes de crime, les corps ensanglantés. Des « centaines de témoignages » ont été recueillis, précisele Point, dont l'objectif est clair : il s'agit de « faire face à la volonté de certains de minimiser ou de relativiser ce pogrom du XXIe siècle,[...] cette journée d'infamie ».
C'est « le péril antisémite », s'alarme l'Obs.En France, « il ne cesse de grandir.[...] Insultes, tags de croix gammées, menaces sur les personnes, les synagogues et les écoles ». Et la « fièvre » est « mondiale », ajoute l'hebdomadaire qui revient sur l'épisode survenu en Russie, à l'aéroport du Daghestan, « lorsque des grappes de types ivres de vengeance se sont rués sur un avion en provenance de Tel Aviv ». L'Obs s'inquiète pour les juifs de cette région du Caucase, « 700 familles y subsistent encore. [...] Nul doute qu'après ce pogrom avorté, le Caucase va finir par les perdre jusqu'au dernier ».
La situation est grave mais il ne « faut pas avoir peur », estime de son côté Ginette Kolinka, bientôt 99 ans, rescapée de la Shoah. « On parle de recrudescence de l'antisémitisme, mais la réalité, c'est que ça a toujours existé. Simplement on en parle peut-être davantage durant certaines périodes liées à des conflits », dit-elle dans une interview à Paris Match. Et elle s'indigne : « Avant de penser religion, pensons aux êtres humains. Croyez-vous qu'une mère réagisse différemment, qu'elle soit israélienne ou palestinienne, quand elle voit son enfant tué ? Non, je me mets aujourd'hui à la place de toutes les mères qui voient leurs enfants se faire tuer, sans distinction. »
Une marche contre l’antisémitisme à Paris
C'est la Une de la Tribune-Dimanche, qui affiche les photos de dix personnalités qui participeront à cette marche : écrivains, cinéastes, humoristes, animateurs télé. Des personnalités qui s'engagent et « soutiennent la mobilisation républicaine d'aujourd'hui », explique le journal. Chacun exprime sa motivation : « Je marche parce que je suis juif et parce que les miens n'ont jamais eu aussi peur », déclare l'animateur de télé Arthur.
« Abandonner la lutte contre l'antisémitisme aux juifs est profondément raciste », estime de son côté l'humoriste Sophia Aram, qui ne veut pas voir dans la présence de l'extrême droite à cette manifestation, une raison pour ne pas en être. « Le Rassemblement national reste dangereux, dit-elle, mais sa participation, [...]ne saurait justifier qu'on abandonne à ces tartuffes le terrain de l'antiracisme par crainte que le RN en devienne le fer de lance. » D'autres personnalités, dans Aujourd'hui en France, s'engagent, elles aussi. Notamment l'évêque de Nanterre Matthieu Rougé : « Pour les catholiques, il est essentiel d'y être. La lutte contre l'antisémitisme est un engagement d'hier, d'aujourd'hui et de demain. »
«Il ne faut pas oublier l'Ukraine »
«Il ne faut pas oublier l'Ukraine », c'est le message qu'Olena Zelenska, l'épouse du président ukrainien Volodymyr Zelensky, est venue porter en France. Habillée de noir, elle pose pour la photo, dans l'Express, le regard fixe, sans un sourire. Elle tient tout d'abord à dire que les Ukrainiens « partagent les souffrances du peuple israélien. Mais, il est primordial de ne pas laisser l'attention du monde se détourner de l'Ukraine. Nous constatons déjà que l'aide militaire en direction de notre pays arrive trop lentement pour permettre un changement positif sur la ligne de front. » Et elle met en garde : « Réfléchissons à ce qui se passerait si l'Ukraine n'avait pas tenu. À notre place, il y aurait la Russie et ce sont des centaines de kilomètres qui se rapprocheraient de vous, de vos maisons. »
De son côté,l'Obsfait le même constat. « La guerre en Ukraine a jusqu'ici tenu le monde en haleine, suscitant les terreurs les plus viscérales et les indignations les plus légitimes. » Mais « l'opinion publique mondiale se lasse de ce conflit qui s'enlise à l'approche de l'hiver. Comme on se fatigue d'une série aux saisons trop nombreuses, quand l'intrigue tire en longueur et que les rebondissements se font rares ». Et puis, ajoutel'Obs, le « terrible pogrom du 7 octobre, avec ses tragiques conséquences et le possible embrasement des milices religieuses du Moyen-Orient, agitées par l'Iran, (ce terrible pogrom donc) a lancé un autreblockbuster, qui chasse le premier ».
Sun, 12 Nov 2023 - 797 - À la Une: l’horreur à Gaza, l’angoisse en Israël
Paris Match fait le parallèle entre, d'une part, les images diffusées par l'armée israélienne - des photos satellites des cibles à Gaza, des colonnes de blindés qui s'enfoncent dans l'enclave – et, d'autre part, les clichés des journalistes palestiniens.
Parmi eux, le photographe Motaz Azaiza devenu « l'oeil de Gaza pour plus de 11 millions de personnes ».
Sur son compte Instagram, « son visage s'éteint peu à peu »,
« photo après photo », « massacre après massacre ».
Le 14 octobre dernier, le jeune homme publie « une vidéo terrible ». On y voit un bébé de moins de deux ans, visage ensanglanté, les yeux fermés, la bouche ouverte à l'avant d'une ambulance.
La petite fille est morte dans les bras du photographe. Son commentaire : « J'aurais voulu être à ta place... »
« Motaz Azaiza n'édulcore rien », raconte Paris Match, « il montre l'horreur de Gaza comme elle vient ».
L’angoisse des familles des otages israéliens
Dans un reportage à Tel Aviv, l’Obs rencontre Hadas Kalderon, visage tordu par l'inquiétude. Cette mère de famille n'a rien pu faire quand les membres du Hamas ont enlevé « sa fille, son fils, son ex-mari » dans le raid du 7-octobre.
L'Obs relaie donc la colère de cette rescapée contre Benyamin Netanyaou accusé « de ne rien faire pour sauver les otages ».
Seul lueur d’espoir pour Hadas Kalderon, sa double-nationalité française. Pour cette femme, c'est son autre patrie qui libérera ses enfants, car, dit-elle, « la France sait négocier avec le Qatar»...
« Le dilemme des Arabes israéliens »
Le Point prend la mesure du fossé en train de se creuser entre Juifs et citoyens d'origine arabe, à Nazareth.
Dans la plus grande ville arabe d'Israël, un imam prêche devant ses fidèles rassemblés dans sa mosquée :
« Nous sommes partagés entre la rage de voir notre peuple mourir sous les bombes à Gaza et notre condamnation de l'attaque terroriste du Hamas qui a tué des innocents. »
Autre témoignage amer : celui de cet informaticien renvoyé quelques jours après avoir « liké » un hommage aux victimes de Gaza sur le réseau social LinkedIn. Il assure avoir vu « le visage de ses collègues juifs changer subitement » en réaction.
Enfin ce politologue arabe israélien redoute un repli accru de sa communauté sur elle-même, depuis l’attaque du 7-Octobre. « Notre capacité à vivre ensemble continue de s'éroder. »
Au Sahel, « le risque d’une victoire des djihadistes est réel »
Dans les colonnes du Journal du Dimanche, interview du général Frédéric Blachon. Ce dernier a été commandant de l’opération Barkhane pendant un an. Le militaire constate une « poussée spectaculaire des djihadistes » au Sahel, que le Mali, le Burkina Faso, le Niger ne peuvent qu’au plus « contenir ». Selon Frédéric Blachon, « les djihadistes n’ont aucun mal à se substituer aux Etats pour apporter un semblant de justice et un cadre d’organisation politique » vue comme un « moindre mal ». Selon lui, les gouvernements concernés « peuvent surtout essayer de passer un compromis [avec les djihadistes] », comme « un peu plus d’application de la loi islamique (…) en échange de leur maintien au pouvoir ». Le général à la retraite craint « un risque d’expansion », avec au Ghana et au Sénégal, des « cellules dormantes » qui « peuvent passer à l’action à tout moment ». Seule raison d’espérer selon Frédéric Blachon : « la division entre l’Etat Islamique au Grand Sahara et le Groupe de Soutien à l’Islam et aux musulmans qui se livrent une lutte sans merci ».
En France, les travailleurs étrangers et sans-papiers à l’affiche avant l’examen du projet de loi Immigration
Le Point consacre un dossier à ces emplois occupés par des personnes venues d'ailleurs. Elles œuvrent dans la restauration, l'aide aux personnes dépendantes, le bâtiment, ou comme agents de sécurité, « des secteurs où les Français rechignent ».
Selon l'hebdo, « le projet de loi dit immigration prévoit de faciliter la régularisation de certains étrangers dans les métiers dits en tension ». Une mesure rejetée par les partis les plus à droite, comme Les Républicains.
Ce rejet suscite l'indignation chez certains : « sans immigré, comment on va faire ? », se demande un restaurateur, qui ajoute : « On va bientôt être un pays de centenaires, il faudra des gens pour s'occuper de nous. »
Comme en écho, L’Obs consacre un portrait à Souleyman, sans-papier ivoirien.
Il se débat depuis 5 ans pour être régularisé, mais son dossier a été refusé car son patron « a confondu les montants du smic brut et net ».
Depuis son autorisation de séjour a expiré, et son employeur l’a licencié. Le jeune trentenaire originaire d'Abidjan se dit « à la merci de tous ». « De ses logeurs qui peuvent le mettre à la rue », « de ses employeurs qui ne veulent pas payer les heures sup ».
Souleyman va de nouveau tenter sa chance mais il ne pourra obtenir de titre de séjour « qu'en 2025 au mieux », si son dossier est accepté.
L’Abbé Pierre Superstar
« L'abbé Pierre, une vie de combat » sort la semaine prochaine en France.Un film-prétexte qu'utilise Le Parisien Weekend pour élever l'homme à la barbe blanche et à la pèlerine noire au rang des « superstars ».
L'hebdo raconte ainsi comment le prêtre a déclenché « une déferlante de bonté » à travers son engagement contre le mal logement, notamment lors de son appel de l’hiver 1954.
C'est ainsi au plaidoyer du fondateur d'Emmaüs que l'on doit la trêve hivernale, l'interdiction de l'expulsion des locataires pendant les mois les plus froids de l'année.
« Plus de 4 millions de personnes sont aujourd'hui mal logées et fragilisées par la hausse des loyers [en France] (…) Le combat de l'Abbé Pierre y est toujours d'actualité ».
Le fabuleux jackpot des tournées musicales
Les Echos Week-End se penchent sur le Final Lap Tour de 50 Cent. Le rappeur américain star du milieu des années 2000 a ainsi rassemblé 35 000 personnes il y a deux jours près de Paris, notamment grâce au tube In Da Club sorti il y a déjà 20 ans.
50 Cent qui rentabilise la nostalgie des fans avec des billets vendus entre 70 et 140 euros.
Et 50 Cent n'est pas le seul... car les concerts vont générer « près de 30 milliards de dollars de revenus » en 2023.
Pour Les Echos Weekend, les principales sources de cette manne financière, ce sont deux divas, Beyonce et Taylor Swift. La tournée nord-américaine de cette dernière pourrait rapporter 2 milliards de dollars en 68 dates, un record absolu... Beyonce a quant à elle vendu des billets « à plus de 3000 euros » lors de son dernier concert au stade de France. Inflation justifiée par des tournées de plus en plus pharaoniques et donc coûteuses.
Des spectacles souvent capturés dans des films ou autres produits dérivés là encore vendus aux fans-clients.
Mais les perdants, comme le déplorent les Echos Weekend, « ce sont sans doute les petites salles et les artistes moins connus ».
Sun, 05 Nov 2023 - 796 - À la Une: le Proche-Orient s’invite une nouvelle fois dans la presse magazine
« Comment la guerre Israël-Hamas fracture le monde » titrel’Obs qui remonte le fil des événements depuis le 7 octobre et l’attaque du Hamas. Elle a d’abord « sidéré le monde par sa soudaineté et son déchaînement de violences » peut-on lire. Et puis il y a ensuite la réplique israélienne, les bombes sur Gaza, des événements qui, nous dit le magazine, « ont réveillé, partout, une cause palestinienne qui semblait oubliée » et qui « révèle l’impuissance de l’Occident qui a cru pouvoir, ces dernières années, rester à l’écart de ce conflit ». Alors comment « éviter l’aggravation des tensions », en France notamment ? Pour tenter de répondre, l’Obs publie un dialogue entre la rabbin Delphine Horvilleur, « figure de proue du judaïsme libéral en France », et l’écrivain franco-algérien Kamel Daoud. Il y a d’un côté les regrets très amers de Delphine Horvilleur : « J’attendais les paroles d’intellectuels musulmans avec qui je dialogue habituellement. Il y en a eu quelques-unes, si essentielles, mais si rares. Quelque chose m’échappe dans ce silence qui me terrasse » explique-t-elle. Un silence qui lui paraît d’autant plus injuste qu’elle affirme dénoncer depuis des années « le gouvernement de Netanyahou, l’horreur de l’occupation, la dérive de la société ». De l'autre côté, Kamel Daoud, lui, regrette surtout cette prise de position perpétuelle qu’on lui impose à coups de chiffres et de bilans humains, aussi lourds soient-ils. « Je ne suis pas comptable. La logique des équivalences entraîne la logique de l’inhumain » affirme l’écrivain qui ajoute : « ce match Shoah contre Nakba qu’on voudrait nous faire jouer dans nos pays et qui arrange les islamistes est une mise en scène. C’est la cristallisation d’une histoire que l’on voudrait figer ». Un petit peu plus loin dans le magazine, David Khalfa, spécialiste du Moyen-Orient à la fondation Jean Jaurès, estime qu’on peut être à la fois « sensible à la cause palestinienne, soutenir la solution à deux États, critiquer la politique israélienne et condamner le Hamas. On ne doit pas choisir ses morts ».
C’est pourtant, selon l’Express, ce que fait Jean-Luc Mélenchon
« Le désastre », « la stratégie immorale » : l’hebdomadaire ne mâche pas ses mots après les prises de positions du leader de la France Insoumise qui s’est par exemple refusé à qualifier les actes du Hamas de terroristes. « Est-ce de la bêtise ? Ou peut-être de l’ignorance ? » se demande le magazine qui répond immédiatement : « Non et non. Jean-Luc Mélenchon connaît trop (…) le poids des mots ». Ce sont en fait « de sordides calculs » selon Le Pointpour qui celui qui est arrivé troisième à la dernière présidentielle « est un homme qui ne laisse rien au hasard ». L’offensive du Hamas contre Israël représenterait « une aubaine pour un vieux politicien en perte de vitesse ». Interrogé sur la question, l’ex-député européen écologiste Daniel Cohn-Bendit y va de son analyse : « Pour capitaliser sur la révolte qui s’est affirmée dans les banlieues cet été et chercher un nouvel électorat », Jean-Luc Mélenchon se servirait « de la rancœur de beaucoup de personnes d’origine musulmane » et l’instrumentaliserait « à des fins politiques, et même bassement électorales ».
Le Ghana, « La poubelle des textiles du monde » : ça, c'est à lire dans Le Figaro Magazine
Il s'en prend cette semaine à la fast fashion, à cette surconsommation occidentale qui est devenue « un mode de vie et une logique économique ». Une fois les vêtements remplacés par une nouvelle tendance, ils sont majoritairement expédiés à l'étranger et notamment vers le continent africain « avec la promesse d'une seconde vie possible ». Sauf que pour l'hebdomadaire, «ce trésor textile (...) s'est mué en un bourbier écologique et sanitaire pour les populations locales ». Chaque jour, le Ghana reçoit 160 tonnes de vêtements déjà portés, acheminés par bateau. La moitié de ces cargaisons serait « considérée comme invendable dans les échoppes locales», pour finir « jetée dans les rues ou les allées du marché » à Accra. Alors pour quelques pièces, des personnes ramassent ces vêtements abandonnés et s'en débarrassent à la périphérie de la ville, dans des décharges sauvages où ils finissent par former « de véritables dunes artificielles (...) pouvant atteindre 20 mètres de hauteur », au détriment de l'environnement.
Et puis M, le magazine du Monde, s’intéresse lui à ces jeunes « Lisses comme des images »
« Ils ont à peine plus de 20 ans, pas une ridule », et pourtant ils fréquentent « déjà des cabinets de médecine esthétique ». L’article nous apprend tout de ces techniques qui ont la cote auprès de ces jeunes et qui évitent de passer par le bistouri : les injections, le laser, le peeling chimique… Des soins, peut-on lire, « qui promettent à cette génération biberonnée aux réseaux sociaux de prévenir le moindre signe de vieillissement ». S’y prendre aussi tôt, ça porte un nom : la Préjuvénation. Mais attention au cliché, ça ne veut pas dire que ces jeunes, ils veulent ressembler aux stars de la réalité. Non, ce qu’ils veulent, nous dit M, c’est du Glow, soit un éclat qui semble venir de l’intérieur, un teint radieux, des pores invisibles, des lèvres bien hydratées. Le tout grâce à des techniques « insoupçonnables et indolores », pratiquées « si possible entre midi et deux à l’heure du déjeuner, comme on ferait une course ou une séance de sport ». Cette nouvelle patientèle, poursuit le magazine, « économise ou se fait offrir un soin pour son anniversaire, elle fait des recherches sur internet, connaît le nom des machines, des ingrédients, partage ses adresses, met des notes aux médecins ». Bref, ce serait presque devenu banal et naturel, pas de quoi rougir… Quoique : aucune des personnes qui témoignent dans cet article n’a souhaité donner son nom. Vestige, peut-être, d’un léger sentiment de honte plus dur à effacer que des rides !
Sun, 29 Oct 2023 - 795 - À la Une: Israël étend son offensive à Gaza
Toute la presse française se fait ce samedi matin l’écho des déclarations de l’armée israélienne qui a annoncé intensifier ses frappes de manière très significative, et qui a aussi dit qu’elle allait, dès hier soir, étendre ses opérations terrestres dans l’enclave palestinienne… Des déclarations « sans entrer dans les détails » nous dit Libération, sans dire, ajoute le journal, « s’il s’agissait de l’invasion terrestre globale promise depuis les attaques terroristes du Hamas en Israël ».
Le Monde aussi reste prudent…
… mais « le conflit a semblé rentrer dans une nouvelle phase » hier soir, peut-on lire sur le site du journal. Mediapart, de son côté, estime que « la menace semble avoir été mise à exécution. L'attaque intégrée et coordonnée par voie aérienne, maritime et terrestre contre la bande de Gaza commence à prendre corps » écrit le journal en ligne. Pour Le Parisien-Aujourd’huien France, « certains observateurs évoquaient la possibilité » que cette offensive terrestre « ne soit jamais déclenchée » tant elle a été annoncée puis retardée. Mais de toute façon, « la guerre a bel et bien commencé » écrit le journal qui ajoute : « toute la moitié nord » de la Bande de Gaza « est réduite de jour en jour à un champ de ruines », et « la litanie des civils en détresse et des corps disloqués sous les gravats s’étale quotidiennement sur les photos des agences de presse palestiniennes […], chauffant à blanc une opinion arabe déjà très remontée contre Israël. »
Et en France, « la communauté juive craint pour sa sécurité » écrit Libération
« Plus de 700 actes antisémites ont été comptabilisés dans l’hexagone » depuis le 7 octobre, écrit le journal qui est allé à la rencontre des fidèles juifs devant la synagogue de Raincy, en région parisienne. La photo montre des militaires lourdement armés déployés aux abords de l’édifice religieux. « Que les policiers soient là, je les en remercie. Mais est-ce normal que pour venir prier, on soit obligés d’être protégés ? » s’interroge ou plutôt regrette le président de la communauté juive locale qui reconnait faire attention de ne pas « s’exposer » dit-il. « Il a renoncé aux grandes tablées au restaurant » écrit par exempleLibération qui a aussi recueilli le témoignage de Nathalie, elle raconte être allée dans une librairie juive du Marais pour acheter quelques livres. « Pour les emporter, j’ai demandé qu’on me donne un sac sans le nom du magasin » explique-t-elle.
La Croix aussi a recueilli des témoignages, publiés sur son site : témoignages de franco-israéliens, certains vivant en France, d’autre en Israël
Et la guerre « les place face à un dilemme » explique le site : soit rejoindre Israël, soit rentrer en France. Pas question de rentrer pour Sabrina, coiffeuse en banlieue de Tel-Aviv. « En France, j’avais beau avoir une pratique discrète de ma religion, j’ai souvent été la cible d’actes antisémites » se souvient-elle, racontant aussi les moqueries subies par sa fille lors de sa scolarité, ou encore ce « sale juive » écrit dans leur cage d’ascenseur.
Ce conflit israélo-palestinien, il « ébranle la foi de Strasbourg dans le dialogue » titre pour sa part Médiapart qui s’est rendue dans la ville alsacienne…
… Une ville pourtant « traditionnellement attachée à l’œcuménisme ». L’ambiance a clairement changé, le reportage évoque des tags antisémites dans les transports en commun, des injures, des menaces, et même ce jeune homme « interpellé après avoir été surpris frottant un couteau le long de la grille » d’une synagogue. « La communauté juive réclame un soutien sans équivoque » écrit Médiapart qui ajoute que les militants pro-palestiniens, eux, « se plaignent d’être muselés ». Le reportage revient notamment sur les arrestations lors d’un rassemblement pro-palestinien il y a quelques jours, c’était encore interdit... Il y a clairement eu une « bascule » ces trois dernières semaines explique pour sa part le Président d’une association qui vise à renforcer le dialogue entre le Maghreb et la France. « Nous préparons un concert dans une église protestante avec un chœur de réfugiés qui chantent en arabe » raconte-t-il avant de conclure : « je me pose des questions que je ne me suis jamais posées avant ».
Et puis « Les Meilleurs pour la fin » titre le Figaro
All-Blacks-Springboks, la finale de la Coupe du Monde de rugby, c’est ce soir. « La Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud ambitionnent de devenir la première nation à décrocher une quatrième couronne mondiale » nous rappelle le journal qui les qualifie de « Cadors du sud habitués aux grands rendez-vous, maîtres de leurs nerfs et de leur rugby ». Mais « il ne peut en rester qu’un » écrit L’Équipe qui parle d’une véritable « rivalité séculaire ». « Cette Coupe du monde » nous dit le quotidien sportif, « malgré sa livraison dans la douleur » (référence ici à l’élimination de l’hôte français par les Sud-Africains en quart de finale) a au moins « l’élégance de se conclure sur l’autre finale de rêve », entre « les deux meilleures nations de l’histoire de ce jeu ». « L’hémisphère sud ne perd pas le nord » titre de son côté Libération qui rappelle que les experts misaient plutôt sur « une passation de pouvoir », une victoire d’une nation du Nord, la France pour ne citer qu’elle. Alors c’est un « quasi-coup de théâtre, voire de massue » reconnait le journal. Mais ses confrères du Monde essaient de voir le verre à moitié plein : « Le rugby prend de la valeur », peut-on lire, auprès des entreprises notamment qui, nous explique l’article, conscientes du sens du collectif que dégage ce sport, sont de plus en plus nombreuses « à vouloir y associer leur image en soutenant financièrement les clubs ». « La fête est loin d’être finie » conclut Le Monde.
Sat, 28 Oct 2023 - 794 - À la Une: une image en noir et blanc sur la manchette du Figaro ce matin
On y voit des véhicules blindés et des bulldozers israéliens traverser un grillage dans le Nord de la bande de Gaza pour entrer dans l’enclave, la « première incursion de chars » explique le journal qui s’interroge : « Faut-il y voir les prémices de l’offensive terrestre israélienne […] envisagée et même annoncée à maintes reprises » ? « Cet assaut » poursuit le Figaro « suscite les réticences de moins en moins cachées de la communauté internationale, y compris au sein des alliés de l’Etat hébreu ». Les Etats-Unis notamment « redoutent un nombre important de victimes civiles ».
Le journal est aussi allé à la rencontre à Elad, côté israélien, à l’est de Tel Aviv, des « ultra-orthodoxes, qui évitent habituellement le service militaire et le recours à la violence » mais qui veulent aujourd’hui se défendre. Le Parisien aussi donne la parole à cette communauté qui représente 12 % de la population israélienne, et donne même des chiffres en se basant sur ceux de la presse israélienne : « 2 100 hommes se seraient engagés à effectuer un service volontaire ». Avi en fait partie. Il explique au parisien avoir « peur d’y aller » mais ressentir « un devoir moral à rendre à son pays un peu de la protection qu’il lui offre». « Mais son raisonnementcontinuele Parisien, ne sera pas compris de tous ses voisins […], il reste une exception si ce n’est un traître ».
« Pour les Palestiniens, la fuite sans fin des bombardements israéliens » écrit pour sa part Libération…
« Plus aucun endroit de l’enclave palestinienne ne semble sûr pour les Gazaouis » nous dit le journal qui décrit le sentiment de miracle chez ceux qui, malgré les pluies de bombes, parviennent à se réjouir d'avoir tout simplement survécu. Libération publie aussi une carte de la Bande de Gaza obtenue grâce à « la comparaison de deux séries d’images radar […] prises à cinq semaines d’intervalle » par un satellite, et qui permet (cette carte) « de déceler les bâtiments détruits ou endommagés». Ils sont très nombreux : la mosquée Yassine, l’hôpital Al Ahli Arabi ou encore l’Université islamique de Gaza.
Mais « un espoir pour la paix » titre pourtant l’Humanité qui publie en pleine page une photo de ce fameux espoir…
C’est Marwan Barghouti, menottes aux mains, lui qui est en prison depuis plus de vingt ans. Selon le journal, « il pourrait détenir la clé de la résolution du conflit ». Le dirigeant palestinien est tout simplement « le plus populaire » peut-on lire. L’Humanité l’assure : depuis le 7 octobre et l’attaque sanglante du Hamas, « nombreux sont ceux qui recherchent une voix politique, pacifique et crédible pour la paix », et « c’est tout naturellement qu’ils se tournent vers Marwan Barghouti, dont le nom même (peut-on lire encore) est le symbole de la véritable résistance du peuple palestinien. Une résistance soucieuse des deux peuples, mais clairement prête à la résilience ».L’Humanitéexplique même que selon un sondage publié au début de l’été, il serait en tête d’une éventuelle élection présidentielle à Gaza « quel que soit le candidat face à lui, y compris le chef du Hamas ».
À la Une de la presse française également, la réponse du gouvernement après les émeutes…
« C’était début juillet, après la mort du jeune Nahel à Nanterre, tué par le tir d’un policier lors d’un contrôle routier. C’en était suivi, rappelle Le Monde, des pillages, saccages et incendies de bâtiments publics ». Alors hier, la Première ministre Elisabeth Borne a détaillé, donc, la réponse de l’exécutif devant quelque 200 maires. Et les parents sont « en première ligne » expliqueLe Parisien pour qui la cheffe du gouvernement a « beaucoup insisté » sur leur « responsabilité », leurs sanctions pénales seront renforcées. Autre mesure : une présence accrue d’adultes référents dans les quartiers pour mieux accompagner les jeunes et leur famille : « Un point très attendu par les élus » nous dit Les Echos« quand nombre de postes d’éducateurs spécialisés sont vacants ». Mais le chemin est encore long, explique le journal : non seulement ces mesures doivent « passer les fourches caudines du Parlement », mais elles devront aussi « faire leurs preuves sur le terrain ».
Et puis un anniversaire dont les automobilistes se seraient bien passés…
Il y a vingt ans jour pour jour, le 27 octobre 2003, le tout premier radar automatique de France était installé dans une petite commune de l’Essonne pour pénaliser les conducteurs qui ont eu le pied lourd sur l'accélérateur. « Vingt ans de tensions, de polémiques mais aussi de vies sauvées » titre Le Figaro : plus de 7 200 morts en 2002… 4 000 de moins aujourd’hui. Efficacité d’accord, mais aussi l’incarnation « d’une politique à double vitesse » nous dit le journal : « Zéro tolérance pour le conducteur, mais trop peu de moyens pour réprimer d’autres infractions, parfois bien plus graves ». « Le pactole des radars » écrit pour sa part Le Parisien qui rapporte que ces radars ont rapporté 12,5 milliards d’euros de recette à l’état, « affectées à la lutte contre l’insécurité routière ».
Fri, 27 Oct 2023 - 793 - À la Une: quasi trois semaines de conflit entre Israël et le Hamas
Et quasi autant de temps que l’État hébreu promet une offensive terrestre contre Gaza … qu’on attend toujours. Alors d’ici là, les journaux français s’interrogent sur le timing, les contours, et les dangers d’une telle intervention qui peut vite « tourner au piège redoutable », prévient Le Parisien ; qui recèle même des « risques incalculables » s’alarme Le Monde, une inquiétude partagée par les diplomaties occidentales : « aux yeux des responsables américains et européens, c’est l’opération de tous les dangers, analyse le journal, qui ferait basculer le conflit dans une tout autre dimension. »
Est-ce à force de mises en garde de part et d’autre, d’appels à la prudence, que le gouvernement israélien prend son temps ? Le Figarova plus loin : « Benyamin Netanyahu aurait-il la main qui tremble ? » En tout cas il ne va pas aussi vite en besogne qu’il le laissait penser, et le quotidien de droite croit savoir « qu’une partie des généraux s’étonnent de ce vertige » et s’impatientent, de peur de laisser passer le coche.
Des enjeux immenses
Le Figaro, toujours, en pose les termes quelques pages plus loin : « d’un côté, déclencher une conflagration régionale ; de l’autre, la perspective d’offrir une ‘victoire’ aux terroristes couverts de sang. »
Dans la région justement, la population est « en apnée » souffle Libérationqui s’est rendu à la frontière avec le Liban, « théâtre d’un combat imprévisible. »
La question ne semble plus être s’il va y avoir un affrontement, mais quand : une analyste interrogée par le journal pointe que « tout indique que le Hezbollah se prépare à une invasion terrestre » tandis que la population estime, elle, en majorité « qu’Israël doit frapper en premier, en finir avec le [groupe armé libanais] comme avec le Hamas. »
Du côté libanais de la frontière, on voit aussi avec inquiétude le spectre d’une guerre se profiler. « Encore un conflit dont on n’a pas besoin » soupire une habitante exténuée dans les colonnes de Libé. Le journal, pessimiste, balaie tout espoir : « dans les esprits, la guerre arrive déjà, et peu importe qui soutenir, tant qu’elle se termine vite. »
Emmanuel Macron veut la désescalade
Le président français a mis un point final à sa tournée « sur le fil » hier selon les mots du Parisien, durant laquelle il a « tenté de porter une voix équilibrée, » « outre le message de solidarité sans équivoque adressé à Israël. » De fait, Emmanuel Macron a rencontré aussi bien les autorités israéliennes que palestiniennes, jordaniennes et égyptiennes. Ce dernier interlocuteur, rappelle La Croix, est « central, comme médiateur traditionnel entre Israéliens et Palestiniens, et voisin de la bande de Gaza. » Là où la Jordanie, elle, « n’a pas les moyens de peser », estime le Monde, n’ayant ni le statut du Qatar, ni précisément, « les leviers de l’Égypte » et est associée à l’Autorité palestinienne, « partenaire traditionnel moribond. » Surtout, la Jordanie a « une relation très dégradée avec l’État hébreu », depuis l’arrivée d’un gouvernement d’extrême droite au pouvoir.
Malgré tout, Le Caire et Amman représentent « le levier arabe » d’Emmanuel Macron, selon Le Figaro, et le moyen de « briser la fatalité du Proche-Orient » que le quotidien résume en un triptyque cynique : les États-Unis bombardent, les Nations unies nourrissent, l’Union européenne paie.
Une visite réussie
C’est en tout cas l’opinion du Figaro – outre, admet-il, « l’idée saugrenue d’une coalition militaire internationale contre le Hamas. » Le quotidien s’emballe et estime même que le président français a « incontestablement surpassé diplomatiquement ses homologues occidentaux » en réussissant à « construire un partenariat crédible avec les leaders arabes voisins des Palestiniens. » Un enthousiasme que tempère Le Parisien : certes, Emmanuel Macron est l’un des seuls occidentaux à avoir été à Ramallah ; certes, il a réussi là où Joe Biden a échoué, en décrochant un rendez-vous avec le roi jordanien. Mais cet entretien « n’a duré qu’une heure et n’a été suivi – à la demande du palais royal – d’aucune prise de parole conjointe. Comme pour donner moins d’éclat au rendez-vous », interprète le quotidien.
De manière générale, tempère Le Monde, « les annonces peuvent paraître modestes » au regard des risques qui pèsent sur le Proche-Orient. Il n’empêche, le président a su esquisser « un grand écart diplomatique. Mais ces mouvements géopolitiques n’ont pas encore donné lieu à des avancées concrètes, alors, « les diplomates élyséens ont du travail devant eux », conclut Le Parisien.
Thu, 26 Oct 2023
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