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Chronique transports

Chronique transports

RFI

L’histoire nous le dira mais, sans la pandémie de coronavirus, aurait-on réalisé l’importance du transport international ? L’absence de déplacements et l’essor du commerce sur internet ne nous auront jamais autant concernés. Aujourd’hui, nos paquets sont déposés devant notre porte. Avant cette maladie mondiale, qui aurait prédit une telle remise en cause des géographies et monopoles industriels ? Nerf de la guerre, qu’il soit en mer, dans le ciel, le cosmos, sur la route ou les chemins de fer, le transport – de personnes et de marchandises – est un secteur d’une richesse incroyable où l’on rencontre des acteurs passionnés. Venez les découvrir en écoutant la Chronique transports de Marina Mielczarek.

164 - Passagers, défendez-vous avec Flightright
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  • 164 - Passagers, défendez-vous avec Flightright

    Dans son nouveau rapport, la société Flightright estime que 85% des Français éviteront de prendre l’avion durant les JO de Paris ! Parmi les raisons invoquées, les retards des vols dans les aéroports parisiens. Si vous êtes plus optimiste et que vous décidez de prendre l’avion, bonne nouvelle ! JO ou pas JO, passagers français et de toute l’Europe, sachez que vous avez des droits ! Imane El Bouanini, directrice juridique de Flightright, d’aide aux passagers

    RFI : Flightright est l’exemple parfait de l’utilité de l’Union européenne dans la justice du transport ! 

    Imane El Bouanani :Oui ! Et personne ne le sait ! Ce règlement européen sur les indemnisations des passagers d’avions existe depuis 2004. Il permet une indemnisation (ce qui est différent d’un remboursement) de 250 à 600 euros par passager en cas de retard. 

    Votre étude montre que la plupart des raisons de demandes d’indemnisations en Europe concernent les retards des vols.

    C’est le cas avec toutes les compagnies. Mais une majorité avec les compagnies low-cost (moins chères) qui permettent d’avoir des billets moins chers que les compagnies traditionnelles, et avec aussi, moins de garanties ! Leurs avions ont plusieurs rotations par jour, la majorité sur des voyages courts. Donc, si le retard est pris par le premier avion du matin, il y a de fortes probabilités que ceux du soir aient beaucoup de retard !

    Pour le train, les voyageurs peuvent réclamer leurs droits au bout d’une demi-heure ou d’une heure de retard. Combien pour les passagers d’avion ?   

    Si le retard vous fait rater votre correspondance (y compris si le retard est de moins de 3h) vous pouvez être exigible à l’indemnisation. 

    Que se passe-t-il en cas d’annulation de vol ?

    Là, le délai est de 14 jours. Si ce délai est dépassé, donc que la compagnie vous informe au-delà de 14 jours avant votre vol, vous pouvez réclamer l’indemnisation. L’autre cas est le refus d’embarquer. Cela arrive parfois même quand les passagers sont à la porte de l’appareil ! Dans ce cas là également, une indemnisation est possible.

    Et pour les bagages perdus ?

    Il s’agit d’une autre réglementation. Le cadre est international et non plus européen. Le règlement dépend de la convention de Montréal qui stipule par exemple qu’un bagage égaré et non remis au-delà de 14 jours s’est considéré comme définitivement perdu. Donc, là encore une réclamation est possible.   

    Vous vous étonnez vous-même du peu de connaissance des voyageurs sur leurs droits.

    Oui, c’est un fait ! La plupart des passagers ne réclament pas leur indemnisation pour plusieurs raisons. L’une est la méconnaissance : ils ne savent pas qu’ils peuvent demander ou ils ne savent pas auprès de qui demander ! D’autres estiment que leurs démarches vont leur faire perdre un temps fou donc ils renoncent. D’autres ont peur que cela leur coûte cher en frais de dossier ou d’avocats. Mais Flightright est là pour les aider dans leurs démarches auprès de la compagnie ou des cours de justice européennes !  

    Justement, comment fonctionnez-vous ? Imaginons que je sois une passagère dont le vol vient d’avoir plus de 3 heures de retard, comment fais-je ?

    Vous nous contactez (via notre site internet flightright.com). Nous nous occupons de tout ! Des papiers, des frais de dossiers et d’avocats.

    Le principe de Flightright c’est de faire payer le passager seulement en cas de victoire auprès du tribunal. 

    Oui. Nous prélevons 30% de commission sur les indemnités perçues par le passager qui a gagné le droit à être indemnisé. En cas de décision défavorable, le client n’aura rien à payer. Et croyez-moi, face à des grandes compagnies low-cost, Flightright a remporté beaucoup de batailles ! Tous nos succès figurent sur notre site internet.

    Et l’hôtel dans tout ça ! Vous tenez à le souligner... En cas de retard ou d’annulation obligeant à passer la nuit dans l’aéroport, la compagnie aérienne doit vous trouver un hôtel et vous rembourser les frais de nourriture.

    C’est vrai et cela également doit être plus connu !

    Comment expliquez-vous cette méconnaissance ?

    D’abord contrairement au train, le passager ne reçoit pas systématiquement de SMS, de texto ou de mail l’informant d’une possibilité d’indemnisation. D’autre part, parce que nous ne lisons pas ou pas suffisamment bien, les clauses d’assurances ou d’indemnisations qui figurent pourtant sur les documents des billets d’avion ! 

    Comment convaincre les passagers de s’informer sur leurs droits ?

    En leur donnant l’information que nous existons ! Et que l’Europe a donné la possibilité aux compagnies aériennes et à leurs passagers d’œuvrer dans un cadre de justice, de démarches légales.

    À lire aussiComment le groupe Aéroports de Paris se prépare à accueillir les JO 2024

    Lien utile: flightright.com

     

    Sat, 18 May 2024
  • 163 - L'organisation Mercy Ships à la recherche de bénévoles pour ses navires-hôpitaux

    Une infirmerie sur un navire, ça n'a rien d'extraordinaire. Mais si l'on vous dit qu'à bord se trouve un hôpital tout entier ? C'est l'histoire extraordinaire de l'organisation humanitaire Mercy Ships. Fondée par de généreux donateurs américains et suisses, elle possède deux navires-hôpitaux. Actuellement sur les côtes africaines, chaque jour, ils sauvent des vies grâce à du personnel embarqué mais toujours bénévole. Un troisième navire-hôpital se construit. Florine Perri, la directrice France de Mercy Ships, recherche des candidatures. Entretien.

    RFI : Vos navires-hôpitaux sont incroyables, de gigantesques ponts et étages, que trouve-t-on à bord ?

    Florine Perri : Déjà le bloc opératoire et l’hôpital qui occupent deux ponts sur douze. Avec les cabines de l’hôpital sur deux étages. De quoi faire reposer les malades et parfois, quelques membres de leur famille. À bord, nous avons tous les types de chirurgie (mais surtout des opérations du visage ou des malformations qui engendrent de la discrimination), on trouve aussi l’école de formation disponible pour les nouveaux arrivants. Tout le confort pour notre personnel est là. Un gigantesque restaurant, un bar, un terrain de sport, une salle de repos...

    Vous invitez les auditeurs à aller voir les images des bateaux sur votre site internet : mercyships.fr.

    Vraiment, oui. Vous comprendrez pourquoi nous avons autant de bénévoles candidats. Le confort, un esprit d’équipe, la bonne humeur et la sécurité y sont assurés.

    Combien de bénévoles pour quels métiers ?

    La grande majorité sur ces 3 000 bénévoles consiste en personnel médical. Des infirmières, infirmiers, médecins, chirurgiens. Mais nous avons bien évidemment besoin des métiers maritimes. Des capitaines, des mécaniciens aussi bien que des responsables de stocks de marchandises ou de directeurs de ressources humaines.

    En 45 ans, vous avez parcouru les mers du monde entier. Vous réservez l’avenir aux pays africains, notamment avec ce troisième paquebot-hôpital prévu pour 2029 ?

    Oui, nous opérons en ce moment dans les pays de la côte ouest-africaine. Nous sommes aussi en Sierra Leone, le bateau va y rester toute l’année prochaine. Nos bateaux opèrent également au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Bénin jusqu’à Madagascar où nous sommes d’ailleurs en ce moment. Pour les pays africains anglophones, nous allons en Tanzanie, au Liberia.     

    Vous dîtes que vous avez besoin de personnel francophone ?

    Oui. À bord, les infirmières doivent parler français et anglais. Même si ce n’est qu’un niveau de conversation, c’est important de pouvoir maîtriser les deux langues.   

    Comment vous positionnez-vous pour décider des destinations ? 

    Alors, que je sois bien claire. Nos bateaux-hôpitaux ne remplacent pas les systèmes de santé des pays. Les gouvernements doivent nous faire appel, ils candidatent et nous signons une convention.     

    Les patients sont choisis par les autorités médicales, le gouvernement ? 

    Ce sont les pays, en fonction de leurs besoins et des patients, qui ont des demandes de chirurgie spécifiques. Là encore, nous ne remplaçons pas, nous aidons.    

    Sat, 11 May 2024
  • 162 - L'Initiative des trois mers, un projet pour bâtir une Europe détachée de la Russie

    L'Initiative des trois mers, méconnue du grand public, a pour ambition de bâtir l'Europe de demain. Début avril à Vilnius, en Lituanie, s'est tenue son sommet. Un projet de transports va équiper treize pays de nouvelles routes, ports, voies ferrées et aéroports. Portée par la Pologne, l'idée vise un détachement total de la Russie.

    Sat, 04 May 2024
  • 161 - Manager comme un pilote de ligne

    « Un bon vol, c'est un vol sans histoire !» ou encore : « Quand il y a le feu aux réacteurs, il n'y a pas le feu !» Voilà les petites phrases que se répètent les pilotes de ligne. Savoir gérer le stress et éviter les risques. Dans son livre Manager comme un pilote aux éditions De Boeck, l'auteure Célina Roquet fait le parallèle entre deux mondes, l'avion et l'entreprise.

    RFI : Votre livre nous fait découvrir les coulisses du décollage. Notamment la répétition obligatoire juste avant le décollage... 

    Célina Roquet : Oui. C'est une procédure qui permet une concentration maximale de l'ensemble de l'équipage. Un principe qui rappelle les données du vol et les informations sur les gestes à suivre. Le vocabulaire est codifié, réduit au minimum. C'est ce qui permet d'éviter les confusions. Chaque membre de l'équipage sait ce qu'il a à faire.  

    Vous expliquez que cela repose sur un principe humain : les deux mémoires. Mémoire de court terme et celle de long terme. 

    Parfaitement. Pouvoir se concentrer sur une tâche répétitive, mais délicate, et en même temps, connaître sa position et savoir ce qu'il restera à faire pour atteindre ses objectifs. Ce principe-là, lié à l'aviation, est très inspirant pour le monde de l'entreprise. 

    Vous en faites d'ailleurs un mantra : un bon patron est un bon pilote. Il doit savoir gérer le stress et les risques. 

    Le stress est nécessaire pour pouvoir agir. Mais quand il y a trop de stress à bord ou dans n'importe quel milieu, il empêche de prendre les bonnes décisions, sereines et prudentes.  

    Dans votre livre, vous donnez des exemples d'accidents d'avions qui se sont produits à cause d'une incompréhension entre le pilote et le reste de l'équipage... 

    Oui. En analysant les causes de plusieurs catastrophes aériennes, on a pu améliorer les méthodes et établir un vocabulaire commun et des procédures codifiées permettant d'agir vite et bien.

    Pour vous, le pilote de ligne agit en cas de vent, de tempête... mais on dit aussi qu'un bon patron d'entreprise sait prendre des risques, c'est paradoxal, non ? 

    Pas du tout. En décollant, le pilote prend déjà un risque.  

    Pourquoi avoir choisi l'exemple du pilote de ligne et non pas le conducteur de train, par exemple, qui est également confronté aux risques ?  

    Vous, comme moi, ou n'importe quel passager d'avion, a déjà vécu cette situation. Dès son entrée dans un avion, on se dit qu'une fois en l'air, c'est fini, on ne peut plus sortir pour sortir sur la terre ferme en cas de problèmes. Dans un avion en hauteur, on doit rester à bord. 

    L'une des autres qualités à rapprocher du monde de l'entreprise est la capacité à anticiper, là encore, dont devrait s'inspirer et s'enrichir beaucoup de patrons ou de créateurs d'entreprises pour éviter les catastrophes... 

    Oh que oui ! Pour résumer, je dirais qu'avec ses équipes, il faut deux choses : un, être aligné sur les objectifs à atteindre et deux, avoir un plan B.

    Donc préparer, savoir anticiper. 

    C'est ce que fait un équipage. En cas de turbulence, de difficultés ou d'accidents, ils savent ce qu'ils feraient. Même si cela n'arrive pas, être en capacité de réagir. Dans une entreprise, imaginez les réponses à donner en cas d'entretiens avec des clients difficiles, est une carte trop souvent négligée. Pourtant, dans le jeu de négociations, cette carte s'avère gagnante.  

    Sat, 27 Apr 2024
  • 160 - BIM, le jumeau numérique

    Le BIM, trois lettres qui révolutionnent le monde de la construction et des transports. B.I.M comme Building Innovating Managing, appelé en français « la technique du jumeau numérique ». Grâce à cette imagerie d'ordinateur, les transports, les ponts, les routes, les chemins de fer peuvent apparaître en situation de vie réelle. Paris vient d'accueillir un colloque international sur le sujet. Bien plus sophistiqués que la 3D, les jumeaux numériques permettent de réparer et de prévenir les erreurs. 

    La différence avec une photo ou une image en trois dimensions, c’est que le jumeau numérique est une image augmentée, permettant de voir l'entrepôt, le rail ou le pont dans sa vie de tous les jours. Prenez, par exemple, une route, un tunnel, une piste d’aéroport, une voie ferrée. Leur jumeau numérique vous donnera son image en temps réel avec toutes les données qui l’entourent. Qualité du sol, tremblement de terre, canicule et calculs des coûts, température, masses d’air, etc. Mais également les sommes estimées des montants de réparation ou de protection. Le jumeau numérique permet d'animer tout objet dans son milieu et de le faire évoluer en situation. Le plus spectaculaire étant de le voir en face d’imprévus : tremblement de terre, tempête de neige, canicule…

    Foi de participants au colloque BIM World – qui s'est déroulé à Paris les 3 et 4 avril derniers – les conférences ont été de très haut niveau. Construction d'entrepôts, chaînes de stockage, routes de distribution, entrepôts et connexions aux centres-villes, le transport était au cœur des discussions. 

    À écouter aussiLes doubles numériques à la conquête du monde

    « Sur le BIM, les USA et le Canada sont en avance sur l'Europe »

    Hanane Ferrat, spécialiste des jumeaux numériques pour l'entreprise Sweco à Bruxelles, estime que l'Europe gagnerait à développer ce genre de techniques, beaucoup plus utilisées aux États-Unis ou au Canada. Cette experte en infrastructures a fait son petit effet en présentant cette technique qui, comme elle le dit, n’est pas seulement utile, mais aujourd’hui fondamentale : 

    «L'imagerie du BIM est une imagerie intelligente. Les images des jumeaux numériques ont l'avantage de reproduire des objets existants ou bien dessinés sur plan ou bien en cours de construction. Toutes ces étapes, lorsqu'elles peuvent être vues en temps réel, font éviter les erreurs. Les images animées peuvent corriger et protéger des événements qui entourent le bâtiment ou l'infrastructure. Combien d'entrepôts ou de voies ferrées ont dû être démontées suite à des intempéries ou à un environnement imprévu lors de sa mise en place ?», explique la jeune femme.

    Beaucoup d’entrepreneurs ne connaissent pas ou méconnaissent cette solution qui pourtant, peut leur faire gagner du temps, de l’argent et vice-versa ! À l’avenir, les experts du jumeau numérique, du BIM comme Building Innovating Managing ou « Construire, Innover, Gérer » en français, cherchent à faire découvrir les atouts du jumeau numérique au monde de l'entreprise, aux écoles d'ingénieurs et au grand public en général. 

    À lire aussiLe jumeau numérique de l’océan

    Sat, 20 Apr 2024
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