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- 1395 - Est-ce utile de souffler sur une boisson trop chaude ?
La tasse de thé est fumante, vous êtes bien au chaud sous un plaid en plein mois d’avril. Normal, vous habitez comme moi en Normandie où l’hiver fait des heures sup. Avant même la première gorgée, vous soufflez sur votre thé et vous le remuez avec une cuillère pour éviter de vous brûler mais est-ce que ça va vraiment le refroidir ?
Ce n’est pas juste par habitude ou par effet placebo. Oui, souffler sur votre café ou votre plat trop chaud et remuer avec une cuillère vont avoir un impact sur la chaleur. En plus, c’est prudent parce qu’on risque de se brûler à partir de 44 degrés seulement, ce n’est pas énorme. À cette température, ça ne fait pas mal mais dès 60 degrés, c’est la brûlure au second degré assurée. Moi, combien de fois je souffle sur la purée de mon bébé en touillant comme jamais pour être absolument sûre qu’il ne risque pas la brûlure et il mange tout super tiède.
Reprenons notre thé. L’eau contenue dans votre tasse s’évapore, qu’elle soit bouillante ou à température ambiante. Oui, le point d’évaporation de l’eau démarre à 0 degré, c’est juste le temps de l’évaporation qui diffère en soi.
Alors lorsque l’eau est chaude, elle s’évapore plus rapidement. Ce sont en fait les molécules d’eau qui s’agitent avec la chaleur, les plus énergiques remontent à la surface et passent de l’état liquide à l’état gazeux. On appelle ça la chaleur latente.
Quand on souffle sur une boisson chaude, on déplace cet air saturé de vapeur donc un air chaud et humide pour laisser place à un air plus froid et sec en résumé.
En fait, ça coûte de l’énergie à notre petite boisson de s’évaporer et elle se refroidit plus vite au contact d’un air froid.
Touiller votre thé avec une cuillère aura le même effet. Vous faites entrer de l’air froid dans votre liquide chaud.
Pour les repas, celui qu’on a vite mis au micro-onde et qu’on n’a pas le temps de faire refroidir. Voici quelques astuces : on change de récipient. La nouvelle assiette n’est pas chaude et n’échangera donc pas d’énergie thermique avec votre nourriture. Vous pouvez aussi étaler votre repas sur une surface plus grande ou encore faire des plus petites portions.
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Thu, 25 Apr 2024 - 1min - 1394 - Qu’est-ce que la Cheese Rolling ?
La Cooper’s Hille Cheese Rolling Race fait du bien à l’humanité. Elle est complètement débile mais ça ne fait de mal à personne, enfin, sauf aux participants. Cette course du fromage qui roule, c’est une idée bien farfelue que l’on doit aux Anglais.
Elle se déroule chaque année à la fin du mois de mai dans le comté au doux nom de Gloucestershire, au sud de l’Angleterre. Des compétiteurs un peu zinzins dévale le plus rapidement possible la Cooper’s Hill, une pente très raide sur plus d’une centaine de mètres pour rattraper une meule de plus de 3 kilos.
Le fromage en vol est un double Gloucester, une pâte pressée semi-molle affinée au moins 6 mois à base de lait de vache, on prend la traite du matin et celle de l’après-midi pour le fabriquer, c’est pour ça qu’on dit qu’il est double. On le produit dans le coin depuis le XVIe siècle.
La tradition de lui courir après comme un dératé aurait plus de 200 ans, elle célèbre le début de l’été et les nouvelles récoltes mais difficile de savoir comment elle est née. J’imagine un truc comme ça : des fermiers qui s’ennuient ferme. Face à eux, la réserve naturelle de Cooper’s Hill. Ils se disent : "Tiens ! c’est vachement pendu ici. Viens on fait rouler un truc jusqu’en bas. T’as quoi sur toi ? Bah, j’ai une meule à pâte pressée de plus de 3 kilos et toi ? Pas mieux."
N’empêche que chaque année, des participants du monde entier viennent relever le challenge. Lancé du haut de la colline juste avant le départ de la course, le fromage peut dépasser les 100 km/h.
Il y a beaucoup de blessés, très peu d’enjeux et pas vraiment de médaille à la fin pour avoir participé. Fromage qui roule n’amasse pas mousse !
Le gagnant a quand même le droit de repartir avec sa meule sous le bras. En 2023, une canadienne de 19 ans a gagné cette Cheese Rolling Race en perdant connaissance. Elle se rappelle avoir couru, s’être cognée la tête et puis pouf, plus rien. KO, elle passe la ligne d’arrivée, elle apprend qu’elle a gagné en reprenant conscience. Est-ce qu’il y a de quoi en faire tout un fromage ?
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Wed, 24 Apr 2024 - 1min - 1393 - Que vont manger les athlètes pendant les JO de Paris 2/2 ?
Les athlètes vont avoir la chance de déguster des plats gastronomiques grâce à plusieurs grands chefs sélectionnés pour envoyer du rêve pendant les JO et faire briller la France avec son soft skill. Vous voyez évidemment de quoi je parle mes fidèles auditeurs !
Ancien basketteur de haut niveau avec ses trois étoiles au compteur, Alexandre Mazzia proposera par exemple un houmous à l’eau de verveine ou encore un poisson fumé au satay avec son jus de canard. Bref, des recettes gourmandes mais le chef l’assure : elles n’auront pas d’impact sur la récupération des athlètes. Oui parce que la cuisine gastronomique, ça parait pas hyper compatible avec un régime strict de sportif. Disons, qu’on aime faire revenir des viandes dans du beurre et alléger des desserts avec de la crème mais voilà, le chef marseillais a trouvé une solution : il réduit les portions à 100 grammes pour une véritable dégustation. Lui servira 300 repas un peu en exclu.
Mais 40 000 repas seront servis par jour au village olympique. Derrière ces quantités astronomique de nourriture, un seul cuisinier : Charles Guilloy, le chef exécutif de Sodexo, le géant de la restauration. Il sera aidé par 200 cuisiniers pour assurer la plus grosse ripaille du monde pendant plus d’une mois.
Plus de 550 recettes élaborées avec des nutritionnistes de l’INSEP, l’institut national du sport en France seront accompagnées de leur petite note nutritionnelle avec les quantités de protéines, glucides, lipides… Bref, tout ce qui a sur nos paquets de chips goût poulet rôti et sauce barbecue mais qu’on n’ose clairement pas regarder.
Dans les différents spots de cuisine française, asiatique et afro-caribéenne : des dhals de lentilles vertes françaises, skyr à la coriandre, épaule d’agneau confite aux épices, quinoa aux olives.
Et toutes ces plats sont en plein entraînement : eux aussi doivent passer les qualifs après passage devant un jury du comité olympique.
Au-delà des repas au JO de Paris, il y a de véritables compétitions où le sport rencontre la gastronomie mais ça, je vous le raconte dans le prochain épisode.
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Tue, 23 Apr 2024 - 1min - 1392 - Que vont manger les athlètes pendant les JO de Paris 1/2 ?
Paris se prépare à accueillir les Jeux Olympiques cet été. 15 000 athlètes du monde entier vont rejoindre la capitale française dans un unique but, rapporter l’or. Et il va bien falloir les nourrir ! Pays de la gastronomie oblige, la France met les petits plats dans les grands.
Les Français eux, ont déjà la médaille de ceux qui passent le plus de temps à table. Selon une étude de l’OCDE, l’organisation de coopération et développement économiques, nous passons 2h et 13 minutes à table par jour.
Oui ! Manger en France, c’est un sport. Pensez à tous vos repas de familles du dimanche : le dessert est servi à 17h, le premier bouton de votre pantalon est déjà ouvert depuis le plateau de fromages. Sur le podium de ce classement, les Italiens prennent l’argent et les Grecs le bronze. Les Américains sont bons derniers de ce classement. Ils se rattraperont pour sûr aux JO. Si la Dream Team peut éviter de nous manger tout cru au basket, ce serait cool.
Au marathon de la bouffe, en tout cas, les Français excellent.
Et cette 33e olympiade est un sacré challenge : 15 000 athlètes, plus de 200 nations représentées. Des millions de spectateurs vont venir les encourager, des milliers de médias vont couvrir l’événement sans compter tous les bénévoles pour assurer le show. 13 millions de repas devraient être servis. Paris 2024 a même publié sa food vision !
L’idée est de mettre un peu toutes les spécialités régionales en avant avec des produits en grande majorité français et de saison. Les sportifs mangeront du Maroilles à Lille, du melon à Marseille, des huitres à Bordeaux ou encore du saumon de Loire à Nantes.
Et tous ces mets, il faudra les préparer en respectant les régimes bien particuliers des athlètes selon leur sport et aussi leur culture. Le décathlonien n’a pas le même régime alimentaire qu’une nageuse ou un pongiste.
Mais les athlètes ne sont pas en permanence à checker au gramme près ce qu’ils mangent. Notre grand champion, Teddy Riner pour exemple. Lui, n’a jamais nié avoir la bouche sucrée. C’est un gourmand mais en même temps, avec onze titres mondiaux chez les plus de 100 kilos, notre judoka préféré peut s’enfiler quelques paquets de mikado de temps en temps. Mais quand il faut y aller, Teddy Riner ne lésine pas. Il a perdu 27 kilos pour se préparer aux jeux de Tokyo. L’or à Paris, c’est pour lui !
Là, où lui et les autres vont se faire plaisir, c’est au village olympique où les cuisines seront ouvertes 24h/24 7jours/7 dans ce qui sera le plus grand restaurant du monde le temps des Jeux selon les organisateurs. Et ils vont pouvoir découvrir ou redécouvrir la gastronomie française grâce à des chefs étoilés et de palace mais ça, je vous le raconte dans le prochain épisode.
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Mon, 22 Apr 2024 - 2min - 1391 - Qu’est-ce que l’aquafaba ?
L’aquafaba, c’est l’ingrédient vegan par excellence ! C’est le jus des légumineuses : « aqua » pour l’eau et « faba » pour fève.
Lorsque vous ouvrez une boite de pois chiches cuits, ils baignent dans leur eau de cuisson. Elle est blanchâtre et un peu visqueuse.
L’aquafaba est riche en protéines, des protéines végétales. Ça en fait un très bon émulsifiant naturel.
Il a des propriétés semblables à celles du blanc d’oeuf. Vous pouvez le monter en neige ! Comme pour le blanc d’oeuf, les protéines battues fortement emprisonnent l’air et font gonfler le mélange.
On doit cette découverte culinaire à un français : Joël Roessel. Ce n’est pas un chef pâtissier, pas un cuisinier mais un chanteur d’opéra. Et sa découverte est très récente. En 2014, le Français devient végétalien. Il ne veut pas abandonner tous ses petits plaisirs, surtout son dessert préféré : l’île flottante. Il cherche inlassablement une alternative végétale et raconte qu’un jour, il se demande ce qui le dégoute autant que le blanc d’oeuf dans son nouveau régime alimentaire : le jus de sa boîte de pois chiches. Il teste et eurêka ! Il diffuse son idée sur des blogs culinaires véganes.
Lui appelle ça des blancs végétaux, des Américains le renomment aquafaba.
Sa trouvaille est devenue incontournable dans les recettes de pâtisseries véganes. Génoises, mousses, meringues, bref ! Pour l’équivalent d’un blanc d’oeuf, il suffit de 2 ou 3 cuillères à soupe d’aquafaba.
Mais pas besoin d’être végane, tolérant, intolérant aux protéines animales, qu’importe votre régime alimentaire, cette eau de cuisson est aussi anti-gaspi !
Riche en amidon, elle peut donc aussi servir à épaissir une sauce sans donner trop de goût. Je ne dirais pas qu’il est neutre pour autant. J’ai goûté une mousse au chocolat avec de l’aquafaba, je l’ai senti mais peut-être que j’avais plus envie d’un houmous que d’un dessert. Et en plus, l’aquafaba est sans gluten ou gluten-free. Il convient à tout le monde décidément !
Si vous n’aimez vraiment pas le gout de l’aquafaba, vous pouvez aussi remplacer les blancs d’oeufs par des graines de chia trempées dans l’eau, ça fera un escargot tout chaud ! Non, ça fera un gel avec une texture visqueuse. La banane aussi est une bonne alternative notamment dans les recettes de pâtes à gâteaux.
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Sun, 21 Apr 2024 - 2min - 1390 - Est-ce une bonne idée de manger du kaolin ?
Dans l’épisode précédent, je vous parle du pica, une maladie qui pousse les animaux et les humains à avaler tout et n’importe quoi. Dans certaines cultures, il est d’usage de manger de la terre et plus précisément de l’argile. Ça a un nom : la géophagie. C’est une pratique qui existe depuis l’Antiquité. On le fait encore aujourd’hui dans certains pays d’Afrique de l’Ouest pour des raisons similaires à celles de nos ancêtres. L’argile protège l’estomac. C’est une sorte d’anti-parasitaire, luttant contre les toxines en tapissant la paroi intestinale. L’argile soulage naturellement les troubles intestinaux. L’industrie pharmaceutique l’utilise d’ailleurs dans la fabrication de plusieurs médicaments. La poudre contre la diarrhée est en grande partie composée d’argile. On en mange sans le savoir ! On prête aussi d’autres vertus à cette matière rocheuse comme celle de booster la fertilité ou encore de couper la faim. La géophagie fait son grand retour en Occident grâce aux petits cubes de Kaolin assez tendance.
C’est de l’argile blanche très friable, faite de silicates d’aluminium. Le kaolin, on le retrouve beaucoup en cosmétique, dans le maquillage par exemple ou encore dans la fabrication de la porcelaine. Salut Limoges ! dans nos assiettes donc et maintenant dans notre bide. C’est carrément devenu une trend sur tik tok. On voit des femmes manger cet argile et vanter son goût irrésistible. La petite pierre de kaolin croque sous la dent et fond dans la bouche un peu comme un carré de chocolat. C’est un petit en-cas inoffensif qui peut vite devenir addictif et les consommateurs tombent sans trop s’en rendre compte dans un trouble du comportement alimentaire, malades du pica. Manger trop de kaolin, c’est aussi risquer l’anémie. L'argile est certes, riche en sels minéraux mais empêche l’absorption du fer dans l’organisme, dommage ! Il peut créer un gros bouchon dans votre système digestif. Vous voulez vous faire plaisir, ok mais évitez de vous transformer en tour de poterie. C’est sympa dans le film "Ghost", moins dans votre ventre.
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Thu, 18 Apr 2024 - 1min - 1389 - Qu’est-ce que le Pica ?
La maladie de Pica, c’est une syndrome qui pousse ceux qui en sont atteint à manger tout et n’importe quoi et surtout n’importe quoi. En fait, tout ce qui ne se mange pas : du papier, de la boue, des piles, des pièces. Bref, ce n’est pas par défi ou par plaisir, c’est qu’ils ne peuvent pas s’en empêcher.
Le pica serait d’ordre psychologique. On diagnostique plus facilement cette maladie chez les animaux domestique : les chiens qui s’ennuient toute la journée en attendant leur maitre dévorent tout ce qu’ils trouvent pour attirer l’attention de leur compagnon humain et ça leur permet aussi d’évacuer leur stress. Pour les Hommes, c’est assez difficile à détecter par les médecins. Note aux parents ! Soyez rassurés si vous voyez votre petit bout de chou tout mettre à la bouche. En dessous des 2 ans, c’est normal. Les bébés découvrent leur environnement de cette manière.
Pour les adultes, en revanche, il faut souvent un passage aux urgences pour poser un diagnostic. Les malades souffrent d’intoxication, de carences alimentaires graves voire d’occlusion intestinales et ils assument rarement de manger des boulons au petit-déjeuner.
Enfin pas tous ! Monsieur Mangetout, lui, en a fait son métier. Ce Français est devenu artiste de cabaret en exposant ces repas improbables devant un public. Pendant des années, il déguste du caoutchouc, du métal, avale du verre et ça ne lui fait rien. À la fin des années 70, il décide de s’enfiler un petit avion ! J’ai bien dit, un avion à manger. Des lits, des vélos, des skis, (normal, il est Isérois), tout y passe. Il aurait avalé comme ça plus de 9 tonnes de métal. L’homme est décédé à 57 ans. Monsieur Mangetout avait un système digestif plus épais, c’était l’une des théories de ses médecins. Ce qui est sûr, c’est qu’il était bel et bien atteint de la maladie de Pica. C’est un exemple extrême mais parfois il se peut aussi que manger des produits non alimentaires fasse partie d’une tradition culturelle. Et ça, je vous le raconte dans le prochain épisode !
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Wed, 17 Apr 2024 - 1min - 1388 - Pourquoi mange-t-on du pastrami aux USA ?
Le pastrami est l’un des ingrédients favoris de Joey dans Friends quand il veut se faire un sandwich. Maintenant, on en trouve assez facilement mais à l’époque de la télé cathodique, je me demandais ce que c’était. En plus, je croyais qu’il n’y avait pas plus américain mais il y a toujours une histoire derrière un produit populaire !
Le pastrami est inventé au XIXe siècle en Europe centrale et plus précisément en Roumanie. « Pastra », ça veut dire « conserver » en roumain. C’est une charcuterie. Au départ, on fait du pastrami avec de l’oie ou de l’agneau. La viande est saumurée, entourée d’une chapelure d’épices et fumée. Cette spécialité fait partie de la cuisine juive. Elle s’exporte au cours des années 1880 avec l’exil des populations vers le continent américain.
New York est par définition une terre d’immigration, la porte d’entrée des USA à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Des étrangers du monde entier affluent vers la promesse d’une vie meilleure. Irlandais, Allemands, Italiens, plus de 10 millions de personnes veulent croire en "l’American Dream". Parmi elles, les populations ashkénazes qui subissent des persécutions et fuient la répression violente des pogroms. Tous ces immigrés apportent un bout de leur gastronomie en débarquant à New York. Et la communauté juive, elle, vient avec la viande pastra.
Aux Etats-Unis, on laisse tomber l’oie pour fabriquer le pastrami avec du boeuf. Logique, l’Amérique est l’un des plus gros producteurs de viande bovine au monde. Dans le Lower East Side, quartier juif de New York, la spécialité roumaine est rebaptisée « pastrami » pour concurrencer le salami de Little Italy, le quartier des immigrés italiens. On raconte qu’il y a 150 ans, un boucher de la grosse pomme propose à ses clients le tout premier « pastrami on rye » : de la charcuterie sur une tranche de pain de seigle.
On trouve cette charcuterie dans les mythiques « delicatessen », les épiceries fines qu’on appelle les delis à NYC. À l’époque, les delis donc, vendent des sandwiches au pastrami pas chers aux ouvriers du bâtiment et à toute la main-d’oeuvre précaire et pauvre.
Désormais indissociable de la gastronomie new-yorkaise, on appelle ces sandwiches les Reubens. Le pastrami est servi entre deux tranches de pain avec des cornichons, du coleslaw, du cheddar et de la moutarde.
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Tue, 16 Apr 2024 - 2min - 1387 - Pourquoi la tartine de pain tombe t-elle côté beurré ?
5h du mat’, j’ai des frissons, je tartine mon pain et je monte le son. Un mauvais geste et la tranche se fait la malle, la chute est assurée et évidemment, ça atterrit côté beurré. Enfin, évidemment…scientifiquement !
Ce n’est pas que votre malchance si votre toast tombe toujours mal. Oui, on peut se fier à la « loi de Murphy ». Si quelque chose doit mal se passer, ça va mal se passer. Un cercle vicieux un peu déprimant mais il y a surtout les lois de la physique qui s’applique à votre petit malheur.
Il y a des scientifiques qui cherchent l’origine de l’univers et d’autres qui cherchent à savoir pourquoi leur toast tombe du mauvais côté.
C’est le cas de Robert Matthews, un physicien anglais de l’université d’Aston à Birmingham. De 1996 à 2001, il étudie le phénomène et réalise plusieurs études. Il fait des tests en poussant des milliers de toasts de pain d’une table.
Le pain a toujours le même calibre, le même poids, la même quantité de beurre. Résultat : 6 tartines sur 10 finissent face beurrée contre le sol sur près de 10 000 chutes.
Le beurre et la confiture sur le pain font varier le poids de la tartine, ça change son centre de gravité mais pas suffisamment pour avoir un impact sur la chute. Pain complet, aux graines ou tout simplement blanc, grillé, pas grillé...ça n’aurait pas vraiment d’influence sur la trajectoire finale du toast. Ok, alors quoi ? Selon le physicien, tout réside dans la hauteur de la chute et donc de la table.
Lancée d’une table standard d’à peu près 75 centimètres, la tartine s’envole, attirée par la pesanteur et elle n’a pas le temps de faire un tour complet sur elle-même. Elle s’écrase en 4 dixièmes de secondes alors qu’il lui en faut 7 pour une révolution totale. C’est très précis.
Conclusions des études : il faudrait manger son petit-déj sur une table d’au moins de 2,5 mètres pour avoir un peu plus de chance lors de l’atterrissage. Le scientifique est allée plus loin. Plus les toasts sont petits, plus ils tournent rapidement sur-eux-mêmes.
En revanche, ses résultats sont à nuancer puisque la manière dont vous tenez votre tartine et la vitesse du lancer sont, elles, déterminantes dans la chute. Et puis, il n'a pas de règle des 10 ou 5 secondes qui s'appliquent : Choses à Savoir Gastronomie vous l'a déjà raconté !
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Mon, 15 Apr 2024 - 2min - 1386 - Pourquoi le reblochon est-il un né d’une fraude ?
Partons au XIIIe siècle dans les vallées de Thônes en Haute-Savoie. À cette époque de la féodalité, les paysans qui exploitent les alpages doivent s’acquitter d’un droit auprès de la noblesse et du clergé, les propriétaires des terres. Le droit d’auciège est une redevance alpestre perçue une fois par an. Elle est calculée sur la quantité de lait produite en une journée par un troupeau. Un contrôleur débarque sur l’exploitation pour mesurer l’impôt en fonction de la traite. Comme ça use les exploitants de passer à la caisse, ils trouvent un moyen de faire baisser l’addition par un subterfuge. Au moment du contrôle, les fermiers font une traite incomplète. L’impôt payé, ils passent à la seconde traite clandestine, la "rebloche". "Re-blocher", en patois local, ça veut dire pincer les pis de la vache une deuxième fois. Les paysans tirent moins de lait mais celui-ci est très riche en crème. Parfait pour en faire du fromage : le reblochon. C’est bien pour ça qu’on dit re-blochon et pas roblochon !
Au départ, le reblochon, c’est donc la fraude gourmande des fermiers savoyards. Il faut attendre le XIXe siècle avec le développement du tourisme et des sports d’hiver pour qu’il s’exporte et se fasse connaitre en France.
La fraude locale devient patrimoine en 1958 lorsque le reblochon bénéficie d’une AOP, une appellation d’origine protégée. On le produit au lait cru de vache uniquement en Savoie et Haute-Savoie avec des races locales. Il fait partie des fromages à pâtes pressées non cuites.
Avec sa croute orangée et son coeur crémeux et doux, il est l’un des fromages préférés des Français. On le reconnait aussi grâce à une pastille colorée au centre de la croute. C’est une plaque de caséine. Elle est verte lorsque le fromage est un reblochon « fermier » c’est-à-dire fabriqué manuellement et issu de la traite d’un seul troupeau. La pastille est rouge pour les reblochons « laitiers » est fait à partir de lait de différentes fermes.
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Sun, 14 Apr 2024 - 2min - 1385 - Qui sont les Johnnies ?
Les Johnnies ne sont pas des fans invétérés de Johnny Halliday mais des Bretons. Ils traversaient la Manche pour vendre des oignons mais pas n’importe lesquels, les oignons de Roscoff.
Roscoff, c’est une commune peuplée de quelques milliers d’âmes dans le pays de Léon, au nord du Finistère. Et Roscoff, c’est peut-être tout petit mais il s’en passe des choses : ancienne cité corsaire, port de pêche et capitale de l’oignon. C’est ici qu’un jour de 1647, le frère Cyril sème les graines du fameux bulbe rapporté d’un voyage à Lisbonne. À cette époque, Roscoff vit de la pêche et de l’exportation de sel. Les marins mangent pas mal d’oignons, ils sont riches en vitamines C et les protègent du scorbut. Au XIXe siècle, un producteur regarde pile en face de lui : il y a la Grande Bretagne de l’autre côté de la Manche et le port de Plymouth. Il part avec deux copains vendre ses ses beaux bulbes roscovites et ça marche.
Les marchands bretons se lancent dans ce commerce. Les Britanniques les surnomment les "Johnnies". Les petits "John" qui débarquent avec des cales pleines de tresses d’oignons. Ces producteurs et marchands viennent tous les ans, à la fin du mois du juillet vendre leurs oignons de Roscoff. Et ça, ils le font depuis depuis 1828. Les Johnnies font du porte-à-porte, portent jusqu’à 100 kilos d’oignons sur les épaules ou à bicyclette. Bref, des conditions difficiles acceptables pour une population rurale pauvre qui se démène comme elle peut pour une vie meilleure. Des milliers de tonnes d’oignons sont vendus outre-manche. À la fin des années 1970, les Johnnies n’existent plus ou presque et la production d’oignons de Roscoff chute. Les Bretons décident de sauvegarder leur patrimoine culinaire avec une AOC, une appellation d’origine contrôlée en 2009. L’oignon de Roscoff est définitivement protégé par une AOP, 4 ans plus tard.
L’oignon de Roscoff a une belle couleur un peu rosée, il est doux, peu piquant, sucré, ses pétales crus sont croquants, ils sont fondants lorsqu’ils sont cuits. Le Sud de la France s’occupe aussi bien de ses oignons avec celui des Cévennes, l’autre AOP. Légume et condiment en même temps, l’oignon, c’est le bulbe qui a tout bon !
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Thu, 11 Apr 2024 - 2min - 1384 - Peut-on manger de l'ail vert ?
Ma mère m’a préparé une pâte d’ail avec un peu de gingembre. C’est la base de la cuisine mauricienne. Ça se conserve bien dans le frigo mais depuis quelques jours, la pâte est verte, genre vert radioactif ! Pas très rassurant tout ça. Pourquoi l’ail a t-il changé de couleur ?
L’ail vert ou bleu est en fait un ail fermenté. La lacto-fermentation permet de conserver un aliment en le faisant macérer. On le plonge dans un liquide : de eau avec du sel, du vinaigre, des aromates…bref, tant que le produit est immergé dans le liquide, il n’est plus au contact de l’air. Et là, on se dit qu’il est protégé des bactéries. Eh bien non ! Le liquide va favoriser le développement de bactéries lactiques. Mais ce sont de bonnes bactéries. Les légumes en contiennent naturellement.
Et c’est le boulot des ferments lactiques qui va rendre notre ail bleu ou vert. Les bactéries vont dégager de l’acide lactique. Et quand il est en contact avec les composés soufrés de l’ail, il y a réaction chimique. Ça crée des polypyrroles qui vont colorer la gousse.
Il n’y a pas du tout de risque pour la santé à manger de l’ail vert ou bleu. Le goût est grosso modo le même, l’ail fermenté est moins piquant, il est même plutôt vertueux. Puisque manger des aliments fermentés, c’est reposant pour notre organisme, ça favorise la digestion. Les aliments fermentés ont plein de bonnes bactéries qui colonisent notre microbiote. Elles luttent contre les mauvaises bactéries et les germes. Le petit bonus de la fermentation c’est qu’il conserve l’aliment mais conserve aussi toutes ses vitamines et ses minéraux contrairement à la stérilisation et la pasteurisation qui les détruisent en bonne partie.
En Chine, on aime l’ail vert. Et on recherche justement cette belle couleur avec la recette de laba suan. On plonge l’ail dans du vinaigre de riz et on le mange avec des raviolis ou pour assaisonner des plats sautés.
Si ça ne vous donne vraiment pas envie de manger de l’ail bleu, vous pouvez limiter cette coloration. Il suffit de blanchir votre ail, ça va ralentir le processus mais ça va aussi adoucir son gout et changer sa texture. En tout cas, c’est assez simple de faire de l’ail fermenté. De l’ail plongé dans de la saumure, on ferme bien hermétiquement notre bocal et on laisse faire le temps ! Un mois pour les plus pressés, un an pour les plus agités du bocal.
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Wed, 10 Apr 2024 - 2min - 1383 - Pourquoi les serveurs courent-ils à Paris ?
Une vague de serveurs a déferlé dans le Marais fin mars. C’était la course des cafés à Paris, une tradition centenaire relancée après 13 ans d’absence.
Cette année, 200 participants ont dû parcourir une boucle de 2 kilomètres en partant de l’hôtel de ville de Paris.
A l’origine, les métiers de la restauration et de l’hôtellerie veulent promouvoir le service à la française.
Outre-manche, ils ont le pub, les Français, eux, le bistrot. C’est un petit bonheur de prendre un café avalé en 2 minutes sur un comptoir en zinc. Et puis, c’est toujours bien de mettre en avant une profession qui est trop souvent dévalorisée. Les organisateurs lancent la toute première course des garçons de cafés dans les rues de Paris en 1914 et les éditions s’enchainent.
Qu’importe la guerre, en 1941, les garçons de cafés se faufilent dans les rues parisiennes en portant une bouteille en verre. Dans les années 80, ils parcourent plus de 9 kilomètres ! A chaque édition, sa petite spécificité. Adresse, rapidité et qualité de service sont toujours de mise.
Pour cette course 2024, les serveurs ont un café, un croissant et un verre d’eau sur leur plateau. Ils sont sapés : haut blanc, pantalon noir et tablier. Le gagnant arrive le premier, logique mais il ne doit surtout pas renverser l’un des éléments de son plateau sous peine d’être disqualifié. Et en plus, les participants ne peuvent pas courir. Imaginez l’athlète français Yohann Diniz venir vous servir votre kawa peut-être un peu froid ! Les gagnants de la course ont mis moins d’un quart d’heure à franchir la ligne d’arrivée.
C’est à Paris que la course est née mais cette compétition existe dans d’autres villes de France et partout dans le monde (dans plus de 50 pays). À Londres, la compétition a lieu dans le quartier de Soho avec sur le plateau : une serviette et une bouteille de mousseux. Dans les années 50, les garçons de cafés concourraient avec du champagne !
Avec cet événement, la ville de Paris renvoie une image bien française au monde entier à quelques mois des Jeux Olympiques.
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Tue, 09 Apr 2024 - 2min - 1382 - Qu'est-ce qu'un fruit climactérique ?
Des avocats bien mûrs ou bien durs, des pommes toute l’année et regardez ces belles bananes ? Elles sont vertes et 1, 2, 3 soleil… elles sont trop mûres ! Non mais comment c’est possible ?
Leurs points commun, ce sont des fruits climactériques.
Ils continuent de mûrir même après récolte et ça, peu de fruits savent le faire. Les goyaves, les kiwis ou encore la pastèque ont aussi ce super pouvoir grâce à un élément, l’éthylène. Les fruits dégagent tous plus ou moins ce gaz pendant leur maturation, certains le font quand ils sont encore accrochés à leur arbre ou leur plant et d’autres continuent de le faire tout seul comme des grands.
L’éthylène est une hormone végétale essentielle aux fruits et aux légumes, il les fait un peu "transpirer". Et grâce à ce gaz, nos petits fruits éliminent les toxines, ça réduit leur acidité et ça augmente leur taux de sucre.
Parmi les fruits climactériques, la pomme est une championne et le big boss, c’est le fruit de la passion. Ils contiennent de l’éthylène en forte quantité. Vous voulez faire mûrir plus rapidement vos autres fruits qui n’ont pas ce super pouvoir ? Une grappe de raisins ou une barquette de fraises par exemple, ces fruits ne produisent quasi-pas d’éthylène, mettez-les dans un même sac avec deux pommes, vous pourrez vous faire une belle salade de fruits bien jolie.
Tous les fruits climactériques dégagent donc du gaz et plus que les autres et sont aussi soumis à la température extérieure, qu’ils poussent en Amérique du Sud, aux Antilles ou au fin fond de ma Normandie.
Pour transporter nos fruits climactériques venus de loin, les industriels les endorment grâce au froid. On peut dire qu’ils se réveillent au delà des 20 degrés. Un peu comme moi, je ne suis pas prête à sortir de mon hibernation là, à 12 degrés au mois d’avril, ne te découvre pas d’un fil, d’un plaid et d’une doudoune.
C’est vrai pour les fruits exotiques mais aussi pour les pommes. Elles sont cueillies à la fin de l’été entre les mois d’aout et de septembre. On peut les conserver et les manger toute l’année assez naturellement, il faut jouer là aussi sur le froid et la lumière. On les met dans le noir et une pièce à 10 degrés. Le petit plus des grands producteurs, c’est de les mettre dans un environnement pauvre en oxygène car s’il y a oxygène, il y a oxydation.
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Mon, 08 Apr 2024 - 2min - 1381 - Comment le Gin Tonic a-t-il sauvé des marins de la malaria ?
Le Gin Tonic est un cocktail culte assez simple. Du gin et du tonic. C’est surtout un très vieux cocktail inventé au XVIIIe siècle qui a permis de sauver les marins anglais. Allez, je vous embarque pour une virée vers l'Empire britannique, let’s go !
Enfin avant de parler de l’empire britannique, il faut faire un détour historique et géographique vers le Pérou. Puisque les Incas boivent l’ancêtre du tonic pour se protéger des maladies et combattre la fièvre. Ils réduisent en poudre l’écorce un arbre, le quiquina déjà connu pour ses vertus médicinales car il est riche en quinine. Cette boisson est très amère…c’est pas ouf mais ça soigne !
On comprendra par la suite que la quinine un alcaloïde puissant très efficace contre le paludisme autrement appelé la malaria. Les conquistadors rapportent ce breuvage magique eu Europe au XVIIIe siècle. Pendant ce temps, les Britanniques poursuivent leur colonisation un peu partout dans le monde et débarquent en Inde. Un pays qui à l’époque et encore aujourd’hui est touché par le paludisme.
Les médecins anglais sur place prescrivent alors la quinine aux marins en tant que médicament préventif pour lutter contre ce mal. Sauf que les matelots, ils n’aiment pas le gout de la quinine mais ils aiment bien la bibine alors pour mieux faire passer ce tonic, on a l’idée de le mélanger avec du gin.
Et cet alcool existe depuis bien longtemps, on trouve ses premières traces au XVe siècle. Il est inventé non pas par les British mais aux Pays-Bas. C’est une eau de vie à base de baies de genièvre commercialisée en Angleterre et popularisée là-bas.
On sert souvent le gin tonic dans un grand verre ballon avec un zeste de citron, une rondelle de concombre ou quelques baies roses pour rappeler la composition de l’alcool mais il n’y a pas de limite à la création.
Même à Buckingham palace, on innove dans la recette ! C’était l’un des cocktails préférés de la reine d’Angleterre, elle le buvait avant son déjeuner avec une pointe de vermouth, beaucoup de glaçons et une tranche de citron. C’est peut-être le secret de sa longévité. Cheerio !
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Sun, 07 Apr 2024 - 1min - 1380 - Qu’est-ce que le poulet DG ?
Le poulet DG n’est pas une volaille comme les autres. Elle n’est pas à la tête d’une société qu’elle dirige de manière impitoyable mais les lettres DG sont bien celles de Directeur Général. C’est une spécialité camerounaise qui peut figurer au rang de plat national.
Cette recette est née dans les années 80. Le poulet DG est un plat qu’on sert aux VIP pour en mettre plein la vue à nos convives. Voilà d’où vient son nom. C’est un plat en sauce dans lequel on utilise de beaux produits. Du poulet en ragout avec des légumes et des frites de bananes plantains.
Aujourd’hui, on le cuisine pour tout le monde et notamment aux VIP ou Véritable Idolâtre du Poulet. Cette préparation prend du temps. On fait frire le poulet d’un côté, on fait la sauce épicée et les frites de bananes plantain de l’autre.
La banane plantain est une variété bien particulière. On ne peut pas la manger crue contrairement à la banane jaune qu’on trouve sur nos étals en France. La plantain reste un fruit mais on la consomme comme un légume voire même un féculent car elle contient pas mal de glucides complexes AKA de l’amidon. Elle est en plus de ça, elle est très riche en protéines et vitamines.
On trouve cette banane au Cameroun et sur une une bonne partie du continent africain de l’ouest à l’est. Mais on ne peut pas résumer la gastronomie camerounaise au poulet DG. Au Cameroun, il y a autant de recettes de cuisine qu’il y a de traditions régionales et d’ethnies. C’est un pays au plus de 280 langues parlées donc imaginez la diversité culturelle. Et quand il y a richesse de cultures, il y a forcément une richesse gastronomique !
Le grand concurrent du poulet DG, on peut dire que c’est le Ndolé : un plat composé de légumes et d’arachides réalisé avec des feuilles de vernonia, qu’on pourrait comparer à des épinards amers. C’est un plat qu’on retrouve pour les mariages, les anniversaires, bref, toutes les grandes occasions de la vie.
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Thu, 04 Apr 2024 - 1min - 1379 - Connaissez-vous l’effet Mpemba ?
Dans l’épisode précédent, je vous explique comment faire des glaçons de luxe pas cher en faisant bouillir de l’eau. Il y a plusieurs avantages à le faire : cela purifie votre eau, elle est dépourvue de microbes et d’impuretés, elle est plus transparente et pour couronner le tout, les glaçons vont se former plus vite. Alors ça parait paradoxal mais l’eau chaude gèle plus vite que l’eau froide ! Et ça, grâce à un effet mis en avant par un homme : Erasto Bartholomeo Mpemba.
Ce scientifique tanzanien découvre ce phénomène alors qu’il est encore au lycée. Il raconte qu’il observe cette étrangeté alors qu’il met du lait sucré brûlant dans le congélateur pour faire une glace. L’histoire d’Erasto est sympa, il décrit cette expérience dans un article de 1969 mais jamais le phénomène n’a eu d’explication scientifique prouvée.
On a donc plusieurs hypothèses depuis cette observation. La première est que l’eau chaude s’évapore et il y a moins de masse d’eau à geler et donc, ça va plus vite. On peut aussi dire que l’eau bouillante est plus légère que l’eau froide. Les molécules d’eau chaude sont plus éloignées les unes des autres, l’eau très chaude a une masse inférieure à l’eau froide. Les cristaux de glace ont davantage de facilité à se former.
Autre hypothèse, celle de la surfusion de l’eau ou quand l’eau reste liquide en dessous de 0 degré. L’eau chaude y serait moins sujette. Des scientifiques insistent aussi sur les effets de la convection thermique : une énergie et des mouvements lorsque l’eau chaude entre en contact avec les parois froides du bac à glaçon. Et pour tous ceux que ça énerve parce qu’ils n’arrivent à prouver ce phénomène physique, l’effet Mpemba n’existe pas du tout. On arrive à voir le fond de l’univers mais pas le fond de notre bac à glaçons ! C’est aussi ça la science alors faites vous plaisir en cuisine. La glaçante (glaçons + eau froide) permet de stopper les cuissons instantanément, de conserver la couleur de vos légumes verts ou encore de retirer plus facilement la peau d’une tomate mondée. Et pour le reste, ça part dans les cocktails ! Tchin !
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Wed, 03 Apr 2024 - 1min - 1378 - Comment des icebergs finissent-ils leurs vies à Dubaï ?
C’était la journée mondiale de l’eau il y a quelques jours. Comme dirait Jean-Claude Van Damme, dans « 20, 30 ans y’en aura plus ». Un visionnaire moqué ce JCVD, il avait dit ça en 2010. Cette ressource est précieuse, rare, tout simplement vitale. Personne ne va contredire cette vérité absolue mais y’en a qui se disent que c’est peut-être plus important de faire de l’argent et de servir des cocktails bien frais à Dubaï avec des glaçons de luxe issus directement de la glace millénaire du Groenland.
Cette idée de génie alors qu’on crise tous sur la fonte des glaces et le dérèglement climatique a été lancée par Arctic Ice, une start-up locale groenlandaise fondée il y a 2 petites années. Sur son site, la jeune entreprise se targue d’avoir la glace la plus pure du monde puisée dans des glaciers bien vieux. En effet, la calotte glaciaire du Groenland aurait été formée il y a au moins 30 millions d’années selon une récente étude franco-britannique publiée dans la revue Geology. Alors, ces glaçons de luxe, la start-up les crée à partir d’icebergs qui se détachent naturellement du glacier mais pas n’importe lesquels, ceux faits de glace noire. Très pure donc parce qu’elle contient de l’eau douce pauvre en minéraux et elle est protégée de tous les polluants liés à l’activité humaine. Alors ces glaçons purs sont envoyées aux Emirats Arabes Unis par bateaux et non par avion. On ne va pas abuser sur l’empreinte carbone mais faut quand même les parcourir les 8 000 kilomètres qui séparent le Pôle Nord de l’Emirat.
Ce n’est pas la première fois que le business du glaçon fait fondre tous nos espoirs en l’humanité. Au début des années 2010, une entreprise californienne avait osé en vendre près de 6 euros pièce parce que là aussi, le bloc de glace était débarrassé de toutes impuretés. Servis pendant les fêtes de la fashion week de L.A. Alors, si vous voulez vous la jouer luxe sans dégommer les glaciers ou votre tirelire, je vous donne un tips : vous pouvez faire bouillir votre eau une minute avant de la couler dans votre bac à glaçon et en plus les glaçons se formeront plus rapidement grâce à l’effet Mpemba.
C’est quoi cet effet ? Ça, je vous le raconte dans le prochain épisode !
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Tue, 02 Apr 2024 - 2min - 1377 - Qui sont les plus gros mangeurs du monde ?
Les habitants des pays riches frôlent l’indigestion, nous mangeons trop ! Une étude de 2023 de la prestigieuse université d’Oxford nous le rappelle.
En France, on consomme 10 milliards de baguettes de pain par an, 85 kilos de viande par personne mais ça ne suffit pas à battre le record de kilos de nourriture ingérés par les plus gros mangeurs du monde…j’ai nommé les habitants du Bahreïn.
Le Bahreïn, c’est un Etat insulaire du Moyen-Orient coincé entre le Qatar et l’Arabie Saoudite dans le Golfe Persique. Les Bahreïnis consomme 4 012 calories par jour. C’est presque deux fois plus que ce que recommande l’OMS, l’organisation mondiale de la santé. La gastronomie locale côté salé, ce sont des plats en sauce avec du riz et côté desserts, les dattes sont à l’honneur comme les pâtisseries arabes avec des khabees au max du sucre et de la gourmandise. La mondialisation est aussi venue mettre son grain de sel avec l’arrivée en masse de fast-food. Et puis, socialement, c’est un signe extérieur de richesse que de pouvoir manger en grande quantité, d’être un poil too much. Dans l'étude, les Américains ont la médaille d’argent ; les Irlandais, le bronze. Au pied du podium, les Belges. Ils se défendent quand même avec plus de 3 800 calories par jour. Les Français ne sont même pas dans le top 10 avec 3 600 calories, petits joueurs.
Parmi ce classement, il faut descendre jusqu’à la 150e place pour découvrir une moyenne de 2 500 calories par habitant et donc celle recommandée par l’OMS pour les hommes avec des pays comme l’Inde, le Niger ou encore la Moldavie en bons élèves.
Sauf que, cette étude est à relativiser sérieusement. Déjà parce qu’elle s’appuie sur les quantités de nourriture disponibles et non pas celles mangées. Les Barheïnis ont peut-être l’équivalent de 4000 calories en nourriture dans leurs assiettes au cours d’une journée mais impossible de savoir ce qu’ils avalent vraiment. Et quand on sait qu’un cinquième de la production alimentaire mondiale est gaspillée, ça en fait des assiettes pas terminées. Dommage, nous serons privés de dessert mais c’est peut être mieux pour nos artères !
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Mon, 01 Apr 2024 - 2min - 1376 - Vous êtes plutôt chocolat suisse ou belge ?
Dimanche de Pâques. C’est parti pour la chasse aux oeufs ! Et quand on a envie de se faire plaisir avec un bon chocolat, on pense à deux pays : la Belgique et la Suisse. Pourquoi ces deux nations sont-elles les reines du chocolat ?
La maitrise de l’art du chocolat est millénaire. Les premières civilisations d’Amérique Latine savent transformer les fèves de cacao en chocolat il y a 4000 ans de ça.
Hernan Cortes, l’explorateur espagnol, rapporte les premières fèves de cacao en Europe en 1528 de son voyage au Mexique. On consomme d’abord le cacao en boisson comme en Amérique Latine, c’est un produit de luxe réservé aux cours royales européennes.
Il faudra attendre la fin du XVIIIe siècle et le développement de l’industrie pour passer de la poudre de cacao au chocolat solide. La Suisse prend part à cette gourmandise nouvelle. C’est ici que le chocolat au lait est né. On doit cette douceur à un homme : Daniel Peter. L’histoire raconte que Daniel veut impressionner une femme. On est en 1875. Le chocolatier qui vient du canton de Vaud regarde un peu autour de lui. De belles montagnes, de belles vaches et là, lui vient une idée de génie. Il trouve le chocolat noir trop amer et décide d’utiliser le bon lait produit localement pour inventer le chocolat au lait. Sa belle est conquise. Il est le voisin et ami d’un certain Henri Nestlé. Daniel Peter fabrique son fameux chocolat au lait pour le business de son copain et c’est le monde entier qui est désormais conquit !
L’entreprise de Monsieur Nestlé ne s’arrête pas là. Avec le surplus de beurre de cacao nécessaire pour faire des tablettes, les Suisses invente le chocolat blanc. Il est commercialisé pour la première fois dans les années 30.
Le chocolat au lait et le chocolat blanc sont donc Helvétiques. Alors pourquoi la Belgique est aussi réputée pour son chocolat ? La Belgique ne fabrique pas le chocolat comme les autres. En Belgique, Ils utilisent des fèves de cacao et ils en utilisent beaucoup. La teneur en cacao - au moins 40% - est donc plus élevée que dans les autres pays producteurs. C’est en Belgique que le tout premier chocolat fourré est créé. La praline voit le jour en 1912 et comble de l’histoire…c'est un immigré suisse qui l'invente ! La boucle est bouclée enfin, la tablette est tablée. Enfin, la tablette est surtout terminée parce que le chocolat, c’est tellement bon !
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Sun, 31 Mar 2024 - 2min - 1375 - Pourquoi le citron cuit-il la viande ?
Le printemps est là. Ca y est ! Un rayon de soleil, je sors le bbq évidemment et je fais un petit ceviche en entrée, un joli poisson à la chair blanche cru assaisonné avec du citron et de belles herbes fraiches. Mince, la pluie fait son retour, je regarde mon ceviche et le poisson est cuit ! Mais pourquoi le citron cuit le poisson et les viandes ?
On dit que le poisson ou la viande cuit mais ce n’est pas un véritable cuisson. La cuisson impose de la chaleur. Là, c’est un peu complexe que ça et encore une fois, il faut se tourner vers la science pour expliquer le phénomène.
Le jus du citron est acide. Composé d’acide citrique plus exactement. Et l’acidité a plusieurs effets sur nos aliments, sur nos viandes et la chair de nos poissons. L’acidité du citron agit leurs tissus et notamment sur leur collagène. Le collagène recouvre les fibres musculaires de la viande, c’est lui qui donne la tenue et la structure à un morceau. Le citron va casser ce collagène et fragmenter les protéines qu’il contient.
Deux effets à cela : un muscle plus détendu et des protéines mieux absorbées. On peut avoir le même résultat "détente" avec du vinaigre ou du bicarbonate de soude. Tiens, ça faisait longtemps qu’il n’avait pas ramené sa science lui ! En revanche, on laisse bien les chairs s’imprégner de la marinade de citron mais il faut absolument nettoyer celle attendrie par du bicarbonate de soude ! On laisse agir la magie pendant un quart d’heure et on rince la viande un maximum.
Nous, on se tartine le visage pour rebooster le collagène sous notre peau et bien pour démarrer la cuisson d’une viande ou d’u poisson tout en douceur, on fait l’inverse.
L’acide citrique a aussi plusieurs bienfaits comme celui de nous aider à mieux assimiler les nutriments de notre assiette. Les protéines donc, les lipides, le fer et le calcium. Le citron va simplement nous aider à mieux digérer tout ça. Et en plus, il est un magnifique antioxydant bourré de vitamines C. Que demander de plus ?
À part demander un autre épisode de Choses à Savoir Gastronomie peut-être ? Pour ça, le mieux, c’est de s’abonner !
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Thu, 28 Mar 2024 - 1min - 1374 - Pourquoi on aime tant détester Mac Do (2/2) ?
Partons en Islande. L’unique restaurant de la chaîne a fermé ses portes en 2009. Le dernier burger préparé là-bas a été conservé dans une boîte en verre pendant plus de 10 ans ! Le burger est flétri, certes mais pas moisi. Des heureux propriétaires de ce petit burger l’expose comme un véritable trophée. On pouvait même suivre sa décomposition en direct sur internet. Je parle au passé parce que depuis quatre ans, plus de nouvelles de ce vieux burger sur la toile.
Autre exemple sur les réseaux. Une Américaine a déballé un menu datant de 1996 sur Tiktok, elle aurait simplement conservé son burger et ses frites dans une boite à chaussures toutes ces années. Résultat : plus de 4 millions de vues et une question. Mais pourquoi tu fais ça ? Puis au bout de 10 seconds de vidéo : mais pourquoi tu touches des frites qui ont l’âge de faire un prêt immobilier ?
Passé le dégoût, on sait qu’on ne peut pas les manger ces burgers d’un autre temps mais tout de même, s’ils ne pourrissent jamais, c’est grâce à une belle liste d’ingrédients avec en tête des conservateurs. Le propionate de calcium conserve le pain, ça l’empêche de moisir. Son autre doux nom : E 282. L’acide sorbique entre la composition du fromage ou encore le benzoate de sodium, le E211 stoppe la croissance de bactéries dans sa sauce Big Mac. Pas super bien noté par l’association de consommateurs en France, l’UFC Que Choisir, vous vous en doutez.
Eh oui, Mac Do c’est de la science puis de la nourriture puis de la com. Mac Donald a supprimé plusieurs de ces conservateurs ces dernières années et a décidé de changer la recette de son mythique Big Mac. En changeant la recette, on change aussi l’image d’un produit, non ? Vous connaissez ses ingrédients : du pain au sésame, de la laitue, des cornichons, du boeuf, du fromage avec une sauce légendaire. Tout ça sur deux étages. On doit cette recette originale à un homme : James Delligatti. Ce patron américain de plusieurs restos franchisés le crée en 1966. Il coûte 45 centimes à sa sortie ! Aujourd’hui, 550 millions de Big Mac seraient vendus chaque année dans le monde.
Mac Do a mis 7 ans pour révolutionner sa recette emblématique. Des oignons réhydratés, une sauce plus généreuse ou encore pain plus épais préparé avec du beurre. Mac Do indique 50 changements en tout. On peut déjà manger le Big Mac 2.0 en Australie et aux Etats-Unis et il est arrivé dans nos restaurants français en février 2024. Aïe, aïe, aïe ! Ça sent le craquage en fin de semaine ça !
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Wed, 27 Mar 2024 - 2min - 1373 - Pourquoi on aime tant détester Mac Do (1/2) ?
Un jour, Morgan Spurlock s’est dit : je vais faire une expérience pour prouver que la nourriture des fast-food est vraiment dégeu pour la santé. Oui, c’est bon, on le sait mais là, on est en 2004. L’Américain décide de se nourrir uniquement de Mac Donald et ce, matin, midi et soir. Toute la carte y passe : de l’iconique Big Mac à la salade en passant par le mac morning.
Et après midi, le mac morning, c’est fini Disiz !
Il en fait un documentaire : « Super Size Me ». C’est un choc à sa sortie. Jamais personne n’avait osé s’attaquer au géant du fast-food de cette manière ni s’attaquer a son corps de cette manière. Au bout de son régime 100 % fast-food, son foie est en souffrance, il prend plus de 10 kilos, il est fatigué, bref. Il fait peine à voir !
Mais plus récemment, on a eu des nouvelles du plus gros mangeur de Big Mac qu'on voit dans ce documentaire. Pas de suspense, c’est un Américain, Don Gorske (gore-ski). Il témoigne de son amour pour le sandwich dans « Super Size Me », il a même fait sa demande en mariage sur le parking de son restaurant préféré. La vache ! 20 ans plus tard, l’expert du Big Mac est toujours en vie déjà. Il en a mangé plus de 32 000 dans sa vie. Un régime quotidien hallucinant qui n’a pas l’air d’avoir flingué sa santé. L’homme ressemble à John Lennon, il est fin comme un clou. Un bug de la matrice.
Le documentaire n’a pas abattu l’enseigne. Mac Do aurait modifié la taille de ces menus XL aux USA suite à cette drôle d’expérience mais sinon, ça roule ! Déjà, c’est l'enseigne la plus connue et la plus présente : Vous pouvez voir le logo M dans 120 pays sur 5 continents. Mac Do sert à manger à près de 70 millions de personnes dans le monde chaque jour et ne compte pas s’arrêter là. L'ensiegne vise les 50 000 restaurants d’ici à 2027.
Amoureux des fast-foods, je vous ai compris. Je ne suis pas là pour smasher sur le burger de Mac Donald. Je ne dis pas non à un retour permanent du Royale Cheese au menu d’ailleurs mais il y a un mythe autour de cette chaine de fast-food. On trie, on est flexitarien, on achète bio, local, de saison et paf ! On se venge sur un énorme Big Mac un dimanche soir. On aime détester Mac Do et on se déteste d’aimer ça. Mais pourquoi ? Il y a quoi dans ces burgers ? Ca, je vous le raconte dans le prochain épisode !
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Tue, 26 Mar 2024 - 2min - 1372 - L'œuf mayonnaise fait-il son grand retour sur nos tables ?
L'œuf mayo, c’est l’entrée de cantoche française, du self service et du petit bistrot. Il ne vous a peut-être jamais fait de l’effet mais l’œuf mayo a plus d’un tour dans sa coquille !
Il fait partie de la tradition bistrotière au même titre que le tartare de boeuf, le petit ballon de rouge ou encore la blanquette de veau. Elle est comment votre blanquette ?
Un œuf dur, de la mayonnaise. Ça parait simple comme ça mais c’est tout un art de réaliser cette entrée. Vous connaissez la règle de cuisson des œufs, 3/6/9 ? 3 minutes pour un œuf à la coque, 6 pour un œuf mollet et 9 minutes pour un œuf dur.
Lorsque l'œuf dur est trop cuit, on le voit immédiatement. Le jaune devient verdâtre, gris sur les bords. Pas de danger à la dégustation, je vous rassure, mais côté goût et texture, c’est pas le top. Et puis, ça ne donne pas trop envie, il faut l’avouer. À partir d’un certain stade de cuisson et donc au-delà des 9 minutes, le blanc de l'œuf, riche en protéine et en soufre se décompose en sulfure d’hydrogène. Ce composé chimique, en plus de dégager une odeur nauséabonde, attaque le fer contenu dans le jaune et s’oxyde. La couche verte, grise peu ragoutante c’est donc du sulfure de fer.
Au moment où le minuteur sonne, on sort les œufs fissa et on les plonge dans une glaçante (de l’eau refroidie par des glaçons) pour stopper net la cuisson. Ça se joue vraiment à la minute près !
L’ASOM, l’association de sauvegarde de l'œuf mayonnaise veut remettre cette entrée bien franchouillarde en centre de la table. Les critères sont simples : des produits de qualité, des œufs de gros calibre, une mayonnaise maison qui recouvre l'œuf coupé en deux et une garniture de légumes frais.
Créée dans les années 90 par Claude Lebey, un journaliste gastronomique, l’association a repris du service en 2018 en lançant un championnat du monde de l'œuf mayonnaise et c’est un chef d'un bistrot parisien qui a obtenu le dernier titre. Pour manger l'œuf mayonnaise bio le moins cher de la capitale, rendez-vous au restaurant Voltaire dans le 7e arrondissement. L’établissement propose « l'œuf James » pour 90 centimes d’euros !
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Mon, 25 Mar 2024 - 2min - 1371 - Qu’est-ce le gigot bitume ?
La semaine dernière, je vous ai parlé de l’arôme empyreumatique, j’espère que vous avez pu caler ce mot lors d’un repas avec un petit air prétentieux depuis. Parmi ces arômes complexes, celui de goudron. Plus qu’une odeur ou une saveur, je vais vous étonner, c’est carrément un mode de cuisson. Mais pas où ni n’importe comment ! Vous n’avez pas de goudron sous la main pour faire un gigot bitume ? Les gars du BTP, eux, oui !
En France, c’est une tradition dans le monde du bâtiment et des travaux publics. À la fin d’un chantier, la route est terminée ou le toit est fini, il reste toujours un un peu de goudron. Qu’à cela ne tienne, on l’utilise pour cuire une viande que l’on va partager avec tous les corps de métier qui ont participé au projet.
Et attention, ce n’est pas le premier ouvrier venu qui passe derrière les fourneaux ou plutôt qui gère le fondoir à bitume. C’est le maître bitumier qui s’occupe du gigot. Il est souvent étancheur, c’est celui qui réalise les revêtements et qui sait manier le bitume comme personne.
Cette drôle de cuisson remonte au tout début du XXe siècle. Le bitume existe depuis les années 1900 tel qu’on le connait aujourd’hui mais l’asphalte naturel était déjà utilisé dès l’Antiquité.
Pour préparer cette spécialité BTPière, (Oui, j’invente des mots !) il nous faut du goudron donc, une machine pour le faire fondre, un gigot et de quoi l'envelopper. La viande assaisonnée est protégée d’abord par du papier kraft puis enrouler de feuilles d’aluminium pour le protéger et l'isoler hermétiquement.
C’est une recette qui prend du temps, il faut déjà faire fondre ce truc tout visqueux et peu ragoutant. Lorsque le goudron est en fusion, il approche les 220 voire 230 degrés. On plonge le gigot lesté dans le liquide noirâtre pour une cuisson à l’aveugle donc, à l’étouffée aussi. Le gigot bitume cuit lentement. Une heure environ. On garde les gants de protection pour révéler le repas de fin de chantier. Les couches sont méticuleusement retirées. Le goudron, c’est pas top pour la santé, ça peut vous donner mal à la tête, vous faire tousser et faire perdre votre appétit. Ce serait vraiment ballot ! Le paquet ouvert, l’odeur acre du goudron laisse place aux arômes carnassiers pour une viande tendre et cuite dans son jus.
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Sun, 24 Mar 2024 - 2min - 1370 - Pouvons-nous manger des denrées périmées ?
Ouverture du frigo en fin de mois. Des sauces, une vieille salade et quelques yaourts périmés. Allez, on tente notre chance avec le yaourt nature et on prie pour ne pas finir aux toilettes ! La soirée est douce, la nuit est heureuse. Votre vieux tonton vous l’avait dit : on peut manger des "yogourts" un mois après la date de péremption ! Et il y a plein d’autres aliments qu’on peut consommer périmés sans risque pour la santé.
Le yaourt est le produit de la fermentation lactique. Les aliments qui fermentent, même frais, sont des produits qui se conservent bien en général. Le yaourt est aussi acide donc c’est un terrain hostile au développement de mauvaises bactéries. Au lait cru, on n’attend pas plus de 4 jours. Mais vendu dans le commerce, il est pasteurisé. On peut le manger jusqu’à 3 semaines après la date limite de consommation, la DLC. Si vous voyez que le pot est abîmé, on jette. Next !
La salade oubliée dans le bac peut elle aussi avoir sa chance. Retirez les feuilles qui commencent à pourrir mais gardez celles un peu flétries. Il suffit de mettre votre salade dans de l’eau froide conservée au frigo quelques heures et vous lui redonner une seconde jeunesse assez simplement.
Quand aux ketchup, mayo et belle andalouse, merci Kendji ! Mangez les sans problème des semaines après la DLC. Elles ne bougeront pas trop. En revanche, pas des années ! Elles sont faites avec beaucoup d’amour des industriels et quelques additifs. Ces sauces sont dites stables grâce aux émulsionnants ou émulsifiants. Ce n’est pas toujours de la grosse chimie terrible pour notre santé. La lécithine de jaune d’oeuf est un émulsifiant naturel largement utilisé dans ces préparations.
D’ailleurs, pour les oeufs, l’astuce est de les plonger dans l’eau. À la surface, on jette, ils sont remplis d’air. Leur coquille étant très poreuse. S’ils coulent, ils sont prêts pour votre omelette.
Les épices, les pâtes, le riz, on peut les consommer des années après leurs date de péremption. Plus étonnant, le chocolat. Il peut être consommé près de deux ans après la date indiquée. Surtout, si c’est du chocolat contenant très peu de matière grasse. Lorsqu’il vieillit, il devient blanc. Ce sont les matières grasses ou le sucre qui remontent à la surface du produit. On peut le manger, il est comestible. En revanche, je m’engage pas sur la texture et le goût.
Le champion toutes catégories, c’est le miel. Mais ça, vous le savez déjà. Enfin, si et seulement si vous êtes abonné à Choses à Savoir Gastronomie !
Faites confiance à votre odorat et votre goût. Comme dit le sage Jean-Claude Dusse : Tu le sens pas là ? Eh bah, le fais pas, t’as raison !
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Thu, 21 Mar 2024 - 2min - 1369 - Pourquoi les Grecs sont-ils les champions du yaourt ?
On obtient un yaourt à partir de lait et de bactéries. Il y en a des bonnes et des mauvaises. Moi, si je devais résumer la vie d’un yaourt aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres entre du lait et des ferments lactiques. Les industriels pasteurisent le yaourt, tue toute les bactéries puis ensemence à nouveau le lait avec, cette fois, uniquement des bonnes bactéries, des ferments lactiques qui vont faire tout le reste du travail. Ces ferments produisent de l’acide et c’est cet acide qui va séparer certaines protéines du lait, les caséines. La caséine se sépare du reste. Le yaourt prend alors vie. On obtient un caillé et son petit lait ou lactosérum si vous voulez absolument savoir cette chose gastronomique. Dans un yaourt, les bactéries se comptent par millions. Il y en aurait 10 millions par gramme, ça donne envie hein !
Au départ, le yaourt, c’est la base de l’alimentation des bergers grecs. On le mangerait depuis plus de 4 000 ans dans la région montagneuse de l’Épire. Traditionnellement, le yaourt grec est fabriqué à partir de lait de brebis. On le confectionne dans des pots en bois ou en céramique. Le yaourt grec est « strangisto », ça veut dire égoutté. Il est dense, très riche en protéines grâce à cette technique de filtre. Le lactosérum, le petit lait s’écoule très lentement de ces récipients poreux. Ça n fait un produit pauvre en lactose.
Et on lui prête même des vertus cosmétiques. Un yaourt grec dans vos cheveux tout secs et votre peau toute cramée après les vacances fera le plus grand bien. Pas chère la crème après-soleil ! Et avec les tranches de concombre posées sur le regard : tzatziki immédiatement !
Chez les industriels, pour des raisons évidentes de gain de temps, d’optimisation de production, de rentabilité, on fait du yaourt à la grecque mais différemment des Grecs. On ne le fabrique pas vraiment en Grèce, déjà. Le lait ne s’écoule pas lentement non plus. En France, on produit beaucoup de lait de vache : 24 milliards de litres l’année dernière. Donc, dans le commerce, on trouve des yaourts à la grecque le plus souvent à base de ce lait. Et pour tricher sur cette onctuosité sans égal du yaourt grec, on y rajoute de la crème fraîche.
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Wed, 20 Mar 2024 - 2min - 1368 - Qu’est-ce qu’un goût empyreumatique ?
Top Chef est de retour en France et c’est un petit bonheur pour moi. Pas de spoil dans cet épisode de Choses à Savoir Gastronomie, promis ! En vraie fan, j’ai évidemment regarder le premier épisode de cette 15e saison en mangeant un bon petit plat. Une boîte de raviolis et le tour est joué. Je blague. J’ai fait mieux mais je suis loin d’avoir le niveau des cuisiniers en lice. Un candidat d’ailleurs, un peu farfelu, (il y en a toujours un !) aime l’univers de la chimie et les arômes empyreumatiques. Direct, j’ai fait pause sur le direct. Euh…Empyreumatique ? Kesako ?
Les amoureux et amateurs de vins connaissent ce terme ou l’utilisent lors des repas juste pour briller en société. Ce terme issu de la chimie rassemble une famille de goûts et d’odeurs qu’on aime ou pas. Ce qui est sûr, c’est qu’ils ne laissent pas indifférents tant ils peuvent être marqués.
C’est le goût du grillé, du fumé voire du brûlé. La saveur d’un pain toasté, de café torréfié. On peut ressentir l’astringence du cacao ou l’amertume d’un caramel un peu poussé.
Dans la fabrication d’un alcool, ces notes empyreumatiques se développent dans les arômes dits tertiaires. Ils apparaissant notamment grâce au vieillissement de la boisson dans un fût en bois de chêne.
On trouve aussi dans cette famille, des parfums qu’on ne peut pas goûter mais qu’on sent. Vous le savez, manger ou boire fait appel à tous nos sens. Lors d’une dégustation de vin, vous pourriez relever des notes de goudron, de charbon, de cigare ou encore de cuir. On peut se dire que c’est amer, acre, pas franchement ragoutant ou même carrément désagréable mais dans l’équilibre d’un vin ou d’un alcool plus généralement comme dans un whisky, ça peut faire décoller le palais et amener la dégustation à un autre niveau. Je vous donne de quoi vous la péter un peu plus.
En cuisine aussi, on cherche à complexifier les arômes, à donner du caractère au plat. Il y a cette mode pas complètement passée où tous les candidats de Top Chef crament des échalotes et toutes sorte de légumes à la recherche justement de l’empyreume parce que c’est le résultat d’un produit soumis à une forte chaleur, celle d’un barbecue, d’une flamme, etc.
Derrière mon écran, je suis un peu dubitative mais devant l’assiette, je suis conquise. J’ai eu la chance de goûter un poireau brûlé d’un étoilé, c’est un délice. Disons qu’après la réaction de Maillard, il y a les bons et les mauvais cuisiniers. Le mauvais cuisinier, il brûle son échalote, bon bah, c’est un mauvais cuisinier. Le bon cuisinier, lui, il brule son échalote, il atteint les notes empyreumatiques, mais c’est un bon cuisinier quoi.
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Tue, 19 Mar 2024 - 2min - 1367 - Qui est Bloody Mary (2/2) ?
Je vous ai laissé un peu sur votre faim ou plutôt sur votre soif avec le précédent épisode. Je vous raconte l’histoire du Bloody Mary, ce cocktail entouré de mythes : de sa création à son appellation et même sur ses bienfaits. Désolée, j’avais pas de rime en -ion sur le dernier qualificatif.
Le contexte : 1920, 21 - Harry’s Bar dans le 2e arrondissement de Paris - Un barman, Fernand Petiot mélange du jus de tomate et de la vodka. C’est bon pour vous ?
On a la boisson. Et pour le nom alors ? Un collègue lui dit : « Si on appelait ce cocktail Bloody Mary ? Ton breuvage me fait penser à un club de Chicago, le Bucket of Blood et j’ai une nana qui s’appelle Mary et à Fernand de rétorquer : « Ouais, c’est pas mal ». Mais l’inventeur participe aussi à la légende autour de ce cocktail en modifiant quelque peu son histoire quand il parle aux journalistes histoire de se faire un peu mousser. Mary est en fait sa petite-copine de l’époque, elle travaille bien dans ce club de Chicago.
Bloody Mary n’a jamais vu l’élaboration de ce cocktail en fait parce que le personnage aussi est mythique. Ce serait Mary Tudor, reine d’Angleterre du XVIe siècle. "Mary la sanguinaire" aime bien le catholicisme mais n’aime pas trop les protestants et commandite des massacres de masse au sein de son royaume contre les anglicans.
Au Royaume-Uni, ça fait partie du folklore. Ne prononcez pas Bloody Mary trois fois de suite là-bas sinon elle risque d’apparaitre dans un miroir. Plutôt boire trois Bloody Mary que d’avoir la frayeur de sa vie à cause d’un fantôme.
Fernand le barman va améliorer sa recette lorsqu’il part travailler à l’hôtel Saint Regis de New York dans les années 30. Les locaux trouvent sa boisson un peu fade. Soit ! Il ajoute du sel, du poivre, du citron, du piment de Cayenne et de la sauce Worcestershire. Il change aussi le dosage : 1/3 de vodka pour 2/3 de jus de tomate. La première trace de la recette de Bloody Mary telle qu’on la connaît aujourd’hui remonte à 1939.
Largement apprécié aux USA, le cocktail a sa propre journée là-bas ! Le Bloody Mary’s day est officieusement célébré le 1er janvier. On croit qu’il permet de lutter contre les immenses gueule de bois. Ce n’est pas la vodka qui aide, vous imaginez bien mais la tomate, riche en vitamines C et antioxydant.
Au-delà du Bloody Mary, le Harry’s bar serait le berceau de plusieurs autres cocktails, comme le Blue Lagoon ou encore le French 75. Loin d’être dirty ce Harry’s bar !
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Mon, 18 Mar 2024 - 2min - 1366 - Qui est Bloody Mary (1/2) ?
De la vodka, du jus de tomate, du Tabasco et de la sauce imprononçable mais je tente ma chance, la sauce Worcestershire. Qui a eu cette drôle d’idée de créer le Bloody Mary ?
Hemingway l’a dit : « Paris est une fête », surtout quand on a la descente de l’écrivain. Gros buveur d’alcool cet Ernest. Lorsque l’Américain s’installe dans la capitale française au tout début des années 20, il a plusieurs bonnes adresses. Le café de Flore, le Harry’s New York Bar ou encore le bar du Ritz, hôtel de la place Vendôme (le bar porte désormais son nom d’ailleurs). Et Ernest Hemingway, l’habitué, aime boire un petit Bloody Mary. Première légende autour de la création de ce cocktail : c’est l’écrivain lui-même qui demande au barman de l’hôtel parisien de créer un cocktail qui permet de masquer l’odeur de l’alcool pour ne pas se faire remonter les bretelles par sa compagne Mary. L’Américain épousera bien un Mary mais après la Seconde Guerre Mondiale. Anachronique.
On dit aussi qu’Ernest Hemingway, toujours lui, boit ce cocktail au moment où son docteur lui a interdit de boire de l’alcool ! Il sait pourtant que le Bloody Mary est fait avec de la vodka. On attribue aussi la création de ce cocktail à George Jessel, comédien de Broadway des années folles. Mais où se situe la vérité ? Mais qui est Mary, Bloody Mary ? Retour en France. La recette de ce cocktail serait bien née à Paris dans les années 20 mais au Harry’s New York bar grâce à Fernand Petiot. C’est le barman de l’établissement. Il imagine ce cocktail pour relever le goût d’un nouvel alcool rapporté par les immigrés russes, la vodka. On raconte qu’un jour de 1920 ou de 1921, oui, il y a toujours un moment où l’idée de génie apparaît mais à force de boire, on ne sait plus trop quel jour on est !
Un jour donc, au Harry’s bar, Fernand Petiot décide de verser une boîte de conserve de jus de tomate et de le mélanger avec de la vodka, il fait un moit-moit. Assez costaud et ça plait. On est encore loin de la recette telle qu’on la connaît aujourd’hui mais ça je vous le raconte dans le prochain épisode !
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Sun, 17 Mar 2024 - 2min - 1365 - Pourquoi lance t-on des harengs au carnaval de Dunkerque ?
Le carnaval de Dunkerque, c’est des déguisements, des défilés de géants, le concours du cri de la mouette et le mythique lancer de harengs. Mais pourquoi jeter des poissons sur la foule pour ouvrir les festivités ?
Le carnaval de Dunkerque, c’est au départ, un carnaval de marins. Ses origines remonteraient au XVIIe siècle. Le carnaval est évoqué dès 1676. Les armateurs font la fête avant de partir en mer, les premières "bandes de pêcheurs" se forment et se déguisent. Ils partent la moitié de l’année en mer pour pratiquer la pêche à Islande. Non, je n’ai pas oublié de mot dans cette phrase. Lors de cette pêche à Islande, les marins quittent Dunkerque et partent à l’époque plusieurs mois à la recherche de la morue. Ils travaillent le long des côtes et les conditions sont extrêmes. Cette technique dunkerquoise de la pêche à la morue prend fin à la veille de la Seconde guerre mondiale. Celle du hareng se poursuit ! Mais il faudra attendre bien plus longtemps pour que le lancer de harengs devienne coutume des festivités.
En 1962, le syndicat des commerçants de Dunkerque décide de rendre hommage à ses pêcheurs avec le tout premier premier lancer de harengs. Les fêtards, bien déguisés, parfois bien enivrés aussi, se donnent rendez-vous devant l’hôtel de ville, ils forment ce qu’on appelle « la bande ». Ça chante, ça crie, en attendant l’édile chargé de jeter les poissons depuis le balcon de la mairie. Il y a des dizaines de milliers de personnes chaque année réunies qui espèrent attraper un hareng à la volée !
Depuis sa création, chaque maire y ajoute sa petite spécialité. On lance des harengs évidemment et des homards au début des années 2000 ! Pas vivants mais en plastique. Une autre saison, le maire décide de lancer des frites. Dans les communes aux alentours, on jette d’autres spécialités locales. À Bergues, les bandes de carnavaliers reçoivent du fromage et du saucisson. À Malo-les-Bains, on est plus poétique et on distribue des violettes.
Le climax du carnaval de Dunkerque, c’est la semaine de mardi gras mais les festivités durent près de 3 mois en tout. Quand il n’y en a plus, y’en a encore chez les gens du nord !
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Thu, 14 Mar 2024 - 1min - 1364 - Qu’est-ce que la véritable pomme d’amour ?
La pomme d’amour désigne un tout autre fruit. La pomme d’amour est rouge. Couleur de la passion, du coeur, on croque dans le fruit défendu ok ok mais c’est surtout la couleur de la tomate bien mûre ! Eh ouais ! La pomme d’amour, au départ, c’est la tomate. On lui a trouvé ce doux nom au XVIe siècle quand le fruit arrive en France. On prétend alors que la tomate a des vertus aphrodisiaques. D’ailleurs au Seychelles ou encore à l’Ile Maurice, on appelle toujours la tomate « pomme d’amour ». Mais au départ, peu d’amour pour ce nouveau fruit lorsqu’il est importé en Europe depuis le Mexique.
Outre-Atlantique, elle est consommée par les Aztèques à l’état sauvage dès le VIIIe siècle mais lorsque les Espagnols ramènent ce fruit dans leurs bagages 800 ans plus tard, ils pensent que le fruit est toxique et le plant de tomate sert plutôt d’ornement.
La tomate reçoit ses lettres de noblesses en Italie, en Toscane plus précisément. Les Médicis sont encore dans le coup. On raconte que Côme 1er aurait eu un panier de tomates en cadeau de la part de son épouse en 1548.
Elle prend le nom de pomodoro en italien ou pomme d’or. Les Italiens commencent par en faire des salsas, des sauces quoi.
La tomate aime le soleil et la chaleur, comme moi. Elle passe les Alpes pour la Provence où on la considère comme une belle plante, toujours comme moi. Elle est enfin consommée en France à partir de la fin du XVIIIe siècle et début du XIXe siècle. Euh, pas comme moi.
En 1889, la tomate est élevée au rang de symbole national en Italie lorsqu’elle rejoint le basilic et la mozzarella dans la mythique recette de la pizza Magherita. Du vert, du blanc et du rouge, le drapeau est complet.
Désormais, il y aurait plus de 10 000 variétés de tomates dans le monde. Et c’est la star de l’été, on la voit déjà sur les étals en France mais c’est plutôt un fruit qu’on consomme à partir du mois de juin. Si vous voulez vous la jouer vintage et en faire une plante d’ornement, le mieux, c’est de la planter après les Saints de Glace à la mi-mai !
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Wed, 13 Mar 2024 - 2min - 1363 - Notre signe astrologique a-t-il une influence sur notre cuisine ?
C’est de nouveau tendance l’astrologie. La gen Z est fan. Notre date de naissance, notre heure de naissance, la position de mercure, etc. Tout ça aurait une incidence sur notre caractère, notre manière d’être et même peut être sur notre manière de manger !
C’est ce que tend à montrer une étude de 2022 de Yougov. En astrologie, il y a des signes qui s’accordent bien et d’autres non. En cuisine, ce serait la même chose, il y a des signes plus gastronomes que les autres. D’après l’étude, les cordons bleus des signes astrologiques sont Lion et Taureau. Les Taureaux sont réputés pour aimer manger, épicuriens et très organisés. Allez dîner chez un Vierge ou un Gémeaux et c’est un cauchemar en cuisine ou livraison de plat à domicile.
Les signes Balance, Sagittaire et Verseau aimeraient la nourriture healtly. Les Bélier, Lion et Scorpion pencheraient pour la comfort food, la bonne cuisine un peu grasse mais rassurante. Les Capricorne et les Sagittaire eux, ne prendraient pas de grand plaisir à manger. Je ne veux pas me mettre les astres à dos mais juste, je pose ça là : Yannick Alléno, chef Français, 3 étoiles au guide Michelin : Sagittaire ; Glenn Viel, chef triplement étoilé ; Capricorne. Philippe Etchebest, le cuisinier mythique de Top Chef et meilleur ouvrier de France : Sagittaire et possiblement celui qui va vous casser les genoux si vous lui parlez de son signe astrologique pas très gourmand.
Cette étude repose sur un sondage. Il faut apprécier les sondages comme le font nos hommes politiques. Il faut toujours s’en méfier sauf quand ils vont dans notre sens !
L’étude ne révèle pas tous ses secrets. Est-ce que les Poisson mangent du poisson ? Les Taureaux ont-ils une passion pour le boeuf, le Cancer peut-il être allergique au crabe ? Moi, je sais que j’aime juste la cuisine, la faire et la manger mais ça, c’est tellement une réaction de Taureau !
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Tue, 12 Mar 2024 - 1min - 1362 - Quel est le lien entre la banane, le kiwi et le latex ?
Le syndrome latex-fruit est démontré dans une étude de 1991. Des scientifiques voient une corrélation entre certaines allergies. Plus de la moitié des personnes sensibles au latex développerait des réactions allergiques alimentaires et plus particulièrement aux fruits. À l’inverse, lorsqu’une personne est allergique à certains fruits comme la banane, l’avocat ou encore la châtaigne, elle a vingt fois plus de chances (ou de malheur dans ce cas) d’être aussi allergique au latex !
Et les personnes allergiques le sont au latex naturel et pas synthétique. À l’état naturel, il est d’origine végétale. On l’extrait à partir de sève d’hévéa, qu’on connait aussi sous le nom d’arbre à caoutchouc.
Mais pourquoi ce lien entre ces allergènes ? La faute à plusieurs protéines. Les fruits comme la banane, le kiwi, la mangue ou encore la papaye et l’avocat contiennent des protéines en commun avec le latex naturel, les chinatases, glucanases et profilines. Les profilines seraient les molécules particulièrement responsables de démangeaisons dans la bouche ou pire de gonflements des lèvres et des paupières.
Le syndrome latex-fruit, c’est une fait une allergie croisée. Autre exemple, les personnes allergiques au pollen sont sensibles au céleri. On peut aussi potentiellement développer une allergie aux crustacés ou aux escargots quand on est déjà allergique aux acariens. C’est mal foutu les allergies parce qu’elles peuvent apparaitre un peu du jour au lendemain et les scientifiques ne savent pas trop pourquoi.
On peut croire aussi qu’on est allergique à un produit alors qu’on est en fait intolérant. Au gluten, par exemple. Tout le monde est persuadé d’y être allergique à un moment de sa vie, comme pour les produits laitiers. Ces familles de produits peuvent causer des soucis digestifs, des troubles modérés. On parle alors de fausses allergies alimentaires. Par exemple, j’adore les aubergines mais dès que j’en mange, mon palais me démange. C’est une légère intolérance, pas une allergie. Et c’est bien plus facile de gérer un régime aubergine free qu’un régime gluten free !
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Mon, 11 Mar 2024 - 2min - 1361 - Allons-nous tous devenir entomophages ?
L’entomophagie, c’est la consommation d’insectes par les hommes : « entomo » pour insectes, « phagie » pour manger.
À l’apéro, des petits asticots saveur paprika, criquet aux herbes de Provence ou encore petits vers nature. Plus récemment, la commission européenne a autorisé la mise sur le marché de la farine de grillons. Les insectes au menu apparaissent comme la seule alternative possible pour ne pas totalement flinguée notre planète et nourrir tous ses habitants en même temps. Ils sont considérés comme des super-aliments. Moi, je préfère super-cochon étant fan des Simpson mais je crois qu’on aura pas trop le choix à l’avenir.
Super-aliment pour la planète déjà. Produire du boeuf, ça pollue, on le sait tous. Il faudrait des milliers de litres d’eau pour un kilo de viande. Les études ne sont pas toutes d’accord sur ce point entre l’eau de pluie récupérée, l’eau utilisée pour nourrir le bétail, ça reste très gourmand en eau et c’est indiscutable. L’entomoculture, elle, émettrait 10 à 100 fois moins de pollution que l’élevage de bovins, en consommant 60 fois d’eau. Plus de besoin d’hectares à perte de vue juste pour nourrir les bêtes, le grillon prend moins de place qu’une vache, c’est sûr. Alors pour l’écologie, c’est pas si bête de manger des insectes !
D’un point de vue nutritif, ils seraient aussi très bons pour notre santé. Riches en antioxydants, en lipides, en fibres, en vitamines et même en protéines, bien plus qu’un pauvre steak. Et en plus, il est moins cher à produire.
L'insecte est green, il est healthy, il a tout pour lui. Pourquoi on ne mange tous pas déjà des insectes matin, midi et soir ? Parce que nous, c’est le goût ! Vous vous souvenez de ce slogan ? Non, ça ne remplacera pas le petit bonheur d’une viande grillée, la finesse d’un poisson nacré ni le plaisir d’un poulet rôti dégusté. Mais la science fait toujours des progrès, la cuisine aussi alors pourquoi pas après tout !
On mange déjà des insectes sans le savoir. Le pigment rouge utilisé dans l’industrie agroalimentaire par exemple est fait à partir de poudre de cochenille, un insecte parasite. Si vous voyez sur une étiquette E120, c’est bien de la petite bêbête.
On classe les insectes comestibles parmi les novel food, autrement dit, les nouveaux ingrédients. C'est encore une curiosité en France alors même qu’ils sont consommés partout dans le monde et notamment en Asie ou en Amérique du Sud depuis bien longtemps. Tout un menu avec des insectes, c’est déjà possible.
Au Cambodge, on peut déguster des araignées frites avec une sauce un peu relevée. Sur le plateau de fromage, un seul casu marzu, fromage italien accompagné de toutes ses larves de mouche. Et pour le dessert, direction le Mexique : on mange des gros vers blancs, croquant à l’extérieur, liquide et sucré à l’intérieur. Avec le café, partons en Australie ou sur le continent africain à la recherche d’une fourmi pot de miel, la définition est dans le nom. C’est une fourmi avec un abdomen rempli de miel !
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Sun, 10 Mar 2024 - 2min - 1360 - Qu’est-ce que la réaction de Maillard ?
Après un superbe teaser lors de l’épisode précédent, j’ai fait un barbercue dans mon appart. La réaction de mes voisins n’a pas été bonne, en revanche, il y a eu plusieurs belles réactions de Maillard ! C’était celle de j’attendais !
La réaction de Millard, c’est une réaction chimique indispensable en cuisine. On doit la mise en évidence de ce phénomène gourmand à Louis-Camille Maillard. Le médecin et chimiste français a découvert ce procédé en 1911. La réaction de Maillard, c'est la transformation des composés chimiques des aliments crus vers une coloration. Une viande marquée sur le gril, une belle échalote rôtie, un pain sorti du four ou un grain de café torréfié. Tous ont un point commun, en cuisant, ils changent de couleur et brunissent.
La réaction de Maillard crée les arômes, donnent davantage de goût. C’est une caramélisation un peu plus complexe. Dans le caramel, deux éléments se rencontrent grâce à la chaleur, l’eau et le sucre. Avec la réaction de Maillard, une troisième élément vient s’ajouter à la formule, ce sont les protéines.
Les scientifiques appellent ce phénomène, la glycation des acides aminés. Les aliments riches en protéines se décomposent en acides aminés et rencontrent les sucres. Leur union crée des composés aromatiques bruns voire noirs au contact de la chaleur. Mais pas n’importe laquelle. Pour que la magie opère, il faut que les composants soient chauffés à plus de 130 degrés.
Alors pourquoi parfois, la viande ne caramélise pas dans la poêle mais elle bout ? Si la poêle n’est pas assez chaude, qu’il y a trop d’eau ou encore si un élément est trop acide, la rencontre entre sucres et acides aminés va être perturbée et la caramélisation tant attendue ne se fera pas. Au delà des 180 degrés, la réaction de Maillard s’arrête, ça commence à cramer.
Et pour toutes les protéines collées au fond de la poêle… ce sont les sucs ! Malheur à celui qui les jette, ils sont concentrés en goût, ça pullule de réaction de Maillard là dedans. Hop ! On déglace avec un liquide : une eau ; une crème et vous voilà avec un beau jus ou une sauce.
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Thu, 07 Mar 2024 - 1min - 1359 - Qui sont les pitmasters ?
Qui sont les pitmasters ? J’ai bien dit pitmasters et pas les Brad Pitt masters qui sont des fans incollables sur la carrière de Brad Pitt. Si ça se trouve Brad Pitt est aussi un pitmaster. Vous me suivez ? Pas trop là, eh bien je vais vous l’expliquer dans ce podcast.
Le pitmaster, c’est celui sur qui on peut compter pour un barbecue réussi. Pas comme votre mari, votre ami ou tout autre mâle qui, lorsque les beaux jours arrivent, se découvre un talent pour la barbaque et crame les chipos après avoir mis deux heures à faire son feu. Le pitmaster, c’est donc un professionnel de la cuisson au barbecue ou du moins quelqu’un de talentueux dans l’art du BBQ. On n’a pas vraiment d’équivalent en français. On peut qualifier celui qui gère le gril par grilladin mais ce n’est pas tout à fait ça. Je les appellerai plutôt les maitres de la braise.
On pense assez facilement à l'Amérique quand on parle barbecue. C’est normal, la technique tire ses origines d’une tribu indienne, celle des Taino, présents sur le continent bien avant l’arrivée de Christophe Colomb. Cette tribu suspend la viande au-dessus d’un brasier pour la cuire lentement et éloigner les insectes. Le mot barbecue vient du nom de l’ustensile en bois permettant de rôtir ou fumer la viande " arawak ". Lorsque les explorateurs européens arrivent aux Caraïbes au XVe siècle, ils découvrent cette technique de cuisson. " Arawak " sera traduit par la suite par les Hispano-américains en " barbacoa " qui deviendra barbecue. Une légende autour de l'origine du mot barbecue veut que les explorateurs ont mangé une chèvre suspendue selon leurs mots "de la barbe à la queue". Barbe à queue se transformant en anglais par barbecue. Moins crédible.
Les pitmasters vont surtout se multiplier avec la conquête de l’Ouest à la fin du XIXe siècle. Pratique de savoir griller une viande avec peu de matos quand on cherche bonheur et fortune de l’autre côté du pays. Et depuis, le barbecue est devenu une « american way of life », un folklore ricain de manger des immenses T-bone, des ribs et faire griller des fat burgers en famille ou à déguster dans des smoke houses. Des concours et même une émission de télé-réalité existent aux USA pour départager les meilleurs pitmasters. Ça sent le charbon et la testostérone. God bless American’s BBQ.
Mais cet art est présent partout dans le monde et notamment en Asie. Le barbecue japonais, le kamado ou encore le barbecue coréen, très convivial. Désolée pour les végétariens mais pourquoi c’est aussi bon ? Parce que la viande est fumée en plus d’être grillée et ça, c’est un petit bonheur que la cuisson à la flamme apporte. Le gril permet de créer une belle réaction de Maillard sur la pièce de viande, de poisson ou autre met installé bien au chaud. Comment ? Vous ne savez pas ce qu’est la réaction de Maillard ? Écoutez le prochain épisode de Choses à Savoir Gastronomie !
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Wed, 06 Mar 2024 - 2min - 1358 - Pourquoi les spaghettis collent-elles au mur lorsqu’elles sont cuites ?
Deux chercheurs italiens et un allemand parlent de cuisson de pâtes. Promis, ce n’est pas le début d’une blague grivoise et pas très 2024. C’est la petite histoire d’une expérience qu’on a tous déjà testée. Le lancer de spaghettis au plafond ou au mur pour contrôler leur cuisson.
Enfin tous. Pas nos deux scientifiques italiens qui eux, découvrent cette idée bizarre en Allemagne. Mais au lieu de juger, ils décident d’expérimenter. Est-ce vraiment si stupide ? Dans leur test, réalisé grâce à 13 enfants dans une école, des spaghettis sont cuits pendant 3, 6 et 9 minutes, le dernier temps est celui recommandé pour une cuisson "al dente". Les enfants jettent leurs pâtes sur 3 surfaces différentes, le mur, la fenêtre et le tableau de la classe.
Résultats : les pâtes cuites 9 minutes collent toutes ou presque mais les autres, sous-cuites donc, collent à peu près sur la moitié des lancers. Patatra, la règle ne fonctionne pas ! Le spaghetti peut coller sans être parfaitement cuits.
Eh oui. Les pâtes, au contact de l’eau bouillante libèrent leur amidon et l’amidon, ça colle ! Le temps de cuisson est important : plus vous faites cuire les pâtes, plus elles vont relâcher de l’amidon. C’est pour cette raison qu’il faut cuire ses pâtes dans un grand volume d’eau pour permettre à ce glucide complexe de se diluer. La règle est simple : 1 litre d’eau pour 100 grammes de pâtes et 10 g de sel. Oui, parce que ajouter du sel dans l’eau de cuisson permet de limiter la…gélatinisation de l’amidon. Mot très compliqué pour dire que vos pâtes vont moins coller.
Et la technique de rajouter de l’huile dans votre eau de cuisson pour éviter ce phénomène ne fonctionne pas non plus. Vous le savez, l’huile et le l’eau ne se mélange pas et donc l’huile va rester à la surface. Autant mettre ce petit filet d’huile après cuisson. Après, il ne s’agit pas de retirer tout l’amidon non plus, vous pouvez rincer vos pâtes mais c’est un dommage puisque l'amidon est nécessaire pour lier vos pâtes avec votre sauce. Alors, on reste ami avec l'amidon ?
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Tue, 05 Mar 2024 - 1min - 1357 - Qui a inventé l’accord mets et vins ?
Qui a eu l’idée d’accorder un vin à un plat ? Eh bien, je vais vous le dire dans ce podcast.
On doit ce mariage heureux à Jean-Anthelme Brillat-Savarin. Gastronome et auteur culinaire français de la fin de XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle.
Pourtant, on boit du vin depuis l’époque des Gaulois. Mais au départ, comment accorder un vin à un met alors qu’il est de tradition française de servir tous les plats à table en même temps. On se retrouve avec les entrées puis les viandes qui côtoient les poissons viennent ensuite les légumes, les tourtes et les fromages et enfin tous les desserts. Chaque convive se sert ou à un serveur pour constituer son assiette, il prend ce qu’il veut alors imaginez choisir le vin qui va sublimer toute cette ripaille ! Eh bien, le vin, au Moyen-Âge n’est pas dingue. Il est bu jeune souvent coupé à l’eau et même avec de la glace.
Heureusement, les techniques du vinification évoluent après la Révolution, on sait aussi désormais comment conserver le vin, et donc, le faire vieillir. Le vin va connaitre son « âge d’or » au XIXe siècle. Les terroirs, les appellations se constituent des caves et une renommée à travers le monde. Bourgogne, Bordelais…Bref, Brillat-Savarin, lui, n’est pas cuisinier, n’est pas sommelier, encore moins boulanger, ni même pâtissier. Non, lui, il est avocat. Aucun rapport avec le fruit en plus. Il plaide à Belley, dans l’Ain. Mais il aime la bonne chère, a le palais fin, connait l’art de la table.
En 1825, sort le livre qui va un peu game changer la gastronomie française : « Physiologie du goût ». Le titre complet est un peu long mais en même temps, il aurait mis trois ans à l’écrire. Entre les commandements et les anecdotes de ces ripailles du passé, le gastronome évoque qu’à force de boire le même vin lors d’un repas, « la langue se sature. C’est une hérésie de ne pas changer. » Et il résume sa pensée dans cette phrase : « À chaque plat, son vin. » Voilà, point. Mais vu qu’il est plutôt gouteur que restaurateur, il faudra attendre encore un peu avant que la profession y voit une prophétie.
Il y a d’un côté, de grands chefs cuisiniers ; de l’autre, de grands vins. Bond dans le temps, un siècle plus tard avec Monsieur Paul Bocuse. Amoureux de son terroir, lui et ses copains cuistots font la promotion du vin de chez eux. La première édition du concours du restaurateur-sommelier a lieu en 1962. Brillat-Savarin l’a énoncé, la génération Bocuse va l’appliquer.
Il faut avoir une science du gout et du palais pour savoir accorder au mieux un vin avec un plat. Mais il faut surtout avoir du plaisir à la dégustation. Exit le traditionnel fromages / vin rouge, pensez vin blanc, bières ou encore cocktails !
Il existe même des accords mets et eaux conseillés par un sommelier…bah d’eau. Oui, oui, y’a pas que l’alcool dans la vie, y’a la flotte aussi. Je ne sais ce qu’en penserait notre gastronome Jean-Anthelme. Il a aussi dit dans son livre qu’un dessert sans fromage, c’est une belle à qui il manque un oeil. Brillant savant ce Brillat-Savarin !
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Mon, 04 Mar 2024 - 2min - 1356 - Pourquoi utiliser une bassine en cuivre pour faire des confitures ?
C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes mais aussi les meilleures confitures. Je vous ai déjà parlé des soupes et je suis d’une humeur douce. Celles de nos grands-mères sont sans nul doute les plus exquises, lorsque la marmite chauffe et la bonne odeur de fruits mêlée à celle du sucre parfument la cuisine et le reste de la maison. Deux questions pour le prix d’une dans ce podcast. La première sur l’utilisation de la bassine et l’autre sur l’interêt de la prendre en cuivre pour faire vos belles confitures !
La bassine déjà. C’est réellement un vieux pot, elle existerait depuis le XVIIe siècle. Elle a une forme évasée pour permettre une meilleure évaporation de l’eau. Les fruits en sont gorgés et ils vont transpirer au contact de la chaleur. Plus ils perdent de l’eau, plus ils se concentrent en sucres. En fructose plus exactement, alors pourquoi rajouter du sucre ? Pour mieux conserver sa confiture. Moins d’eau dans un produit, c’est moins de place aux bactéries. Ca vous rappelle pas un superbe podcast sur le sujet d’ailleurs ?
L’eau bout à 100 degrés mais la sucre lui, à une température d’ébullition légèrement plus élevée. Pour éviter de transformer ce fructose en caramel, la mixture qui cuit bien gentiment dans notre bassine ne doit pas dépasser les 105 voire les 107 degrés. Oui, c’est très précis le sucre. C’est la température idéale à atteindre pour faire un sirop.
Et quel est l'interêt du cuivre ? Il est un excellent conducteur de chaleur. Dans votre bassine large, cette chaleur est bien répartie. Autre avantage, c’est son action sur la pectine. La pectine est naturellement présente dans les fruits. Un élément indispensable pour réaliser une confiture ou une gelée réussie. La pomme, le cassis ou encore les agrumes en contiennent assez pour permettre au mélange de fruits et sucre de prendre, de se figer. Sinon, il faut en rajouter.
Le cuivre s’oxyde au contact de l’acidité des fruits. Les molécules de cuivre forment un pont pour les molécules de pectine qui gélifient le mélange fruité. Mais attention, l’oxydation, ce n’est jamais bon. Pas d'exception pour l'oxydation du cuivre. Alors, on peut faire de très bonnes confitures dans une bassine en acier inoxydable et en rajoutant une autre astuce de grand-mère : du citron. L’acidité du citron titille aussi très bien la pectine.
Vous êtes prêts pour les confituriades, le championnat mondial de confiture, les grandes gagnantes de 2023 ont une source d’inspiration précieuse, leurs grands-mères. Bonne fête à toutes les mamies du monde !
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Sun, 03 Mar 2024 - 2min - 1355 - Pourquoi le chou fait-il péter ?
Les choux font partie de la famille des crucifères…croix de bois, si je mens, je vais en enfer. Bon, je m’attaque à un sujet qui peut faire sourire, rire ou vous gênez. Allons-y ! Le chou donne des flatulences mais pourquoi ?
Les choux sont riches en fibres, elles-mêmes composées de cellulose. En fait, c’est bien de manger des fibres mais c'est du boulot pour les bactéries de notre système digestif. Quand un aliment est dégradé par notre microbiote, les bactéries nous aident à digérer mais en mangeant ce que nous avons mangé, elles libèrent du gaz, c’est la fermentation. Les gaz accumulés doivent bien sortir d’une manière ou d’une autre !
En plus de la cellulose, difficile à digérer donc, le chou contient du fructane. C’est un sucre naturellement présent dans les légumes, les céréales et les légumineuses, ce serait l’un des responsables de nos ballonnement. Notre organisme a du mal à digérer ce sucre. Tout les aliments riches en glucides qui fermentent dans notre intestin sont appelés les fodmaps. Je ne vais pas vous dresser une liste exhaustive mais sachez que les aliments riches en souffre peuvent aussi vous donner des flatulences. Les oeufs ou les légumes secs. Si vous faites un combo pomme de terre, viande rouge avec soda, vous vous préparez à une véritable fanfare !
Mais notre manière de manger peut aussi créer des gaz. Plus vous mangez vite ou avec la bouche ouverte, plus vous allez faire entrer de l’air dans votre estomac. Manger un chewing-gum, c’est pareil, plus vous mâchez, plus vous avalez de l’air.
On libère tous nos gaz en moyenne une quinzaine de fois par jour, c’est naturel. Après, pas besoin de faire son gros beauf en lâchant une caisse à table mais ça prouve que votre flore intestinale bosse plutôt bien.
Choses à Savoir Gastronomie fait une petite pause d’une semaine. À très vite pour de nouveaux podcasts toujours aussi gourmands !
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Thu, 22 Feb 2024 - 1min - 1354 - Quel est l’aliment le plus cher au monde ?
Du caviar ce soir ou du homard plus tard ? Il y a bien la truffe ou encore le boeuf de Kobé. Tous ces mets sont des produits de luxe mais rien ne détrône l’aliment le plus cher au monde ! Et c’est une fleur. Plus qu’une fleur, ce sont les pistils de la crocus sativus qui vont vous faire casser votre PEL. Cette fleur violette donne naissance à l’or rouge. Une épice qui parfume et colore les plats comme aucune autre. c’est…c’est…c’est…vous l’avez à la maison…le safran !
Oui, le safran peut coûter entre 30 000 à 45 000 euros du kilo. Du kilo ! C’est trois fois plus cher que le plus rare des caviars. Le safran est excessivement cher parce qu’il est difficile à produire. Les fleurs de crocus violettes fleurissent au début de l’automne, elles ne survivent qu’une journée à deux max et le joyau à l’intérieur est très fragile. Les pistils doivent être récoltés à la main, tôt dans la journée avant qu’il ne fasse trop chaud. Puis, il faut les sécher lentement au soleil ou à très basse température. Chaque pistil contient 3 filaments de safran. Il faudrait des milliers de fleurs pour produire une centaine de grammes de safran. L'épice est connue pour ses bienfaits sur la santé depuis l’Antiquité. Elle est antioxydante, favorise la digestion, elle aurait même des vertus antidépressives. Le safran trouve ses origines sur l’île de Crète mais on produit du safran partout dans le monde, en Iran et en Inde, gros producteurs et aussi en Europe. En Espagne notamment, elle est réputée en France et même en Normandie ! Eh oui, je ramène ma pomme !
Et quand un met est rare et cher, il y a toujours possibilité de tromper le consommateur. Parfois, les mélanges dit de safran sont en fait composé de poudre de curcuma, une autre épice qui donne, elle aussi, une jolie couleur à vos plats mais n’a pas du tout le même goût. Autre substitut bien moins cher, le carthame. On l’appelle le safran des teinturiers ou safran bâtard. Ses fleurs ressemblent au chardon et sont d’une belle couleur rouge orangée. Mieux vaut utiliser son huile sur la peau que dans la poêle.
Pour cuisiner le vrai safran et développer toutes ses saveurs, le mieux, c’est de le laisser infuser dans une petite quantité de liquide chaud mais pas bouillant, de l’eau tout simplement. Rajoutez ça sur un riz basmati juste cuit et là, c’est le voyage assuré pour vos papilles !
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Wed, 21 Feb 2024 - 2min - 1353 - Qui a osé inventer la pizza à l’ananas ?
Cette pizza avec du jambon et de l’ananas, on l’appelle pizza hawaïenne ou on ne l’appelle pas parce qu’on ne la commande pas ! Laissez Hawaï en dehors de cette sombre histoire, l’origine de cette pizza un peu particulière est bien plus étrange encore. Pour trouvez l’origine de la pizza hawaïenne, il faut laisser le collier de fleurs et le troquer contre un anorak. Partons dans le grand nord au pays à la feuille d’érable…le Canada !
Oui, cette création, on la doit à un canadien d’origine grecque Sam Panopoulos et il ne manque pas d’humour parce qu’au départ, la pizza hawaïenne, c’est une blague ! En 1962, le chef se la joue apprenti sorcier. Il raconte que c’est juste une des expériences culinaires testées et approuvées.
Maintenant, on a bien des pizzas avec de la pomme de terre, de la raclette, trois viandes, bref…il en faut pour tous les goûts ! Soit. Mais dans les années 60, au Canada, les pizze se mangent à base de tomates, de champignons et de pepperonis, peu de choix donc. Sam Panopoulos décide de tenter l’association jambon et ananas « pour rigoler » dit-il. Et ça marche, les clients aiment. Quant au nom de cette création, il la nomme pizza hawaïenne du nom de la boîte de conserve d’ananas. Fin de l’histoire.
Je n’appellerai pas ça une sérendipité mais plus une bonne blague culinaire ! Sauf que, sa pizza a traversé les frontières. Désormais, on peut la manger à peu près partout dans le monde même en Italie. Et en Italie, on ne badine pas à la pizza. La blague devient très sérieuse. Un grand chef propose désormais une margherita à l’ananas à la carte de son restaurant à Naples. Il s’inspire de la recette du Canadien mais tente de relever son niveau. Exit la boîte de conserve, les ananas sont frais et caramélisés, il y ajoute plusieurs types de fromages, retire la base de tomate pour une pizza blanche. Tollé chez nos amis transalpins, c’est un affront. O solé mio ! Gino Sorbillo ne se laisse pas abattre. Sa pizza reste à la carte de son restaurant et ce malgré les haineux. Il est même allé plus loin, suite à un commentaire sur les réseaux : il ne manque plus que du ketchup. Ni une ni deux, l’italien a fait une autre pizza napolitaine avec du ketchup maison. Bonjour la provoc !
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Tue, 20 Feb 2024 - 2min - 1352 - Pourquoi l’eau et l’huile ne se mélangent pas ?
Vous avez déjà raté un ganache ou vous avez vu des candidats de Top Chef dégoûté parce que leur sauce était tranchée. Le gras de leur préparation s’est séparé de l’eau. Grosse révélation avec ce podcast : l’eau et l’huile ne se mélangent pas. Ok, on le sait. On dit que les deux liquides ne sont pas miscibles. Ok ! Je ramène ma science ! Je vais vous expliquer pourquoi et comment on arrive tout de même à mélanger les deux en cuisine. Ok ?
Déjà, le constat. Mettez de l’huile et de l’eau dans un verre. Les deux liquides se séparent quasi-parfaitement et l’huile reste en surface. Deux raisons principales à ce phénomène. La première c’est que l’huile et l’eau n’ont pas la même densité. L’eau est plus dense que l’huile donc l’huile flotte. L’autre raison tient dans la composition même de l’huile. Imaginez les molécules d’huile comme des petits têtards. Elles ont donc une tête et une queue. La tête est hydrophile, c’est-à-dire qu’elle aime l’eau. En revanche, sa queue est hydrophobe, elles n’aime pas l’eau. Les têtes de nos têtards / molécules d’huile vont rester dans l’eau et leurs queue vont repousser au maximum ce même liquide. Ainsi, les deux parties poussent l’une et l’autre dans des directions opposées et vous vous retrouvez avec deux liquides bien distincts dans votre verre.
Alors comment faire pour mélanger un élément gras avec une préparation aqueuse ? On émulsionne !
Prenons l’exemple de la mayonnaise, l’huile et la moutarde se rejettent naturellement mais un aliment va faire office d’émulsifiant, c’est l’oeuf. Grâce à lui, le mélange est stabilisé. Dans une ganache, il n’y a que du chocolat, le corps gras et de la crème liquide, c’est l’élément aqueux. Pour mélanger les deux, on verse en trois fois la crème chaude sur le chocolat fondu. C’est en agitant les molécules des deux qu’on obtient une friction et une émulsion. Le fait de fouetter a fond le mélange va fractionner les gouttelettes d’huile et les rendre les plus petites possibles. Mais si on regarde avec un microscope, on voit que même une émulsion réussie reste hétérogène.
Petite astuce si vraiment vous êtes à côté de votre ganache, un coup de mixeur rapide et tout devrait rentrer dans l’ordre.
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Mon, 19 Feb 2024 - 2min - 1351 - Pourquoi les Kit Kat sont-ils si populaires au Japon ?
En France, on doit avoir 3 ou 4 variétés de Kit Kat, au Japon, ils en ont des centaines : au wasabi, au yuzu ou encore au thé matcha. Les Kit Kat, c’est bien plus qu’une sucrerie là-bas, c’est presque entré dans la culture nipponne. Pourquoi ? Eh bine, je vais vous le dire dans ce podcast.
Au départ, la marque Kit Kat est anglaise, la barre chocolatée est créée en 1935. Le groupe Nestlé rachète la marque à la fin des années 80. Le slogan « have au break ,have a Kit Kat » ne fonctionne pas des masses au Japon. Mais les boss nippons remarquent que les ventes augmentent entre les mois de décembre et de février dans le pays. Intriguant, non ?
Cette période, c’est celle des examens pour les étudiants. Et l’engouement pour les Kit Kat part d’une de leurs traditions. La barre chocolatée est appelé au Japon « kitto katto », ça ressemble beaucoup à « kitto katsu » qui veut dire : « tu vas sûrement gagner ». Alors, les étudiants s’offrent des petites Kit Kat avant de passer les examens pour se souhaiter la bonne chance et la réussite. C’est devenu un gri-gri, un porte-bonheur. Jackpot pour l’industriel ! Qu’à cela ne tienne, le géant Nestlé surfe sur la vague d’Hokusai et crée toujours plus de variétés qui collent à la culture et aux goûts japonais. Il existe là-bas plus de 300 saveurs différentes de Kit Kat. Le groupe joue la carte régional jusqu’au bout en proposant des saveurs inspirées du Mont Fuji ou de la région de Nagano réputée pour sa pomiculture.
Petit bonheur de la mondialisation, les nippons adorent les Kit Kat et la culture japonaise est adorable au yeux du monde. Le cosplay, les pokémons, tout est kawaii. On ne trouve pas les Kit Kat japonais en France mais on peut les commander sur internet car rien de mieux qu’une barre chocolatée fabriquée en Angleterre qui traversent les continents direction le Japon pour être à nouveau envoyée dans un conteneur direction l’Europe, pas très cute ni kawaii de consommer des Kit Kat qui ont cavaler sur autant de kilomètres. Non ?
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Sun, 18 Feb 2024 - 2min - 1350 - D’où vient l’expression « avoir la pêche » ?
Avoir la pêche, c’est être en grande forme. À ne pas confondre avec « avoir la super pêche » qui est d’être un politique vieillissant, ancien maire de Bordeaux qui se plante à la primaire de son parti. Pas de rapport avec Alain Juppé dans ce podcast mais tout simplement avec le fruit.
Il y a deux origines possibles à cette expression. La première et la plus probable vient de Chine. La croyance du pouvoir magique de la pêche remonte au IIIe siècle. Elle provient d’un texte rédigé par le poète chinois Zhang Hua. En fait, c’est la plus ancienne référence au fruit connue à ce jour. Le poète évoque une divinité qui cueille des pêches tous les 3000 ans dans un verger. Le fruit donné à aux hommes permettrait d’accéder à l’immortalité. Avoir la pêche, c’est donc avoir la forme d’un dieu, éternel. La pêche peut être aussi associée à la fécondité donc synonyme de bonne santé.
On consomme le fruit depuis longtemps, très longtemps en Chine, cinq siècles avant notre ère. Il est arrivé en Occident par la route de la soie. L’histoire raconte qu’Alexandre le Grand l’aurait rapporté après sa conquête de la Perse (pour une fois que ce n’est pas Catherine de Médicis !) et le fruit prendra un temps le nom de pomme de perse puis pêche. Après, ça reste un fruit de luxe au Moyen-âge et à la Renaissance et l’aristocratie s’en délecte.
L’autre origine possible de l’expression viendrait de la pratique d’un sport : la boxe. Ce serait directement tiré de la capacité à donner un coup de poing. Avoir la pêche c’est avoir de la force dans son crochet.
L’expression est apparue en français dans les années 1960 selon les lexicologues.
Et vu que j’ai une envie de faire le plein de vitamines et bonnes vibes, je vous laisse avec une autre expression, bien plus facile à comprendre : avoir la banane. Quand on sourit, les lèvres prennent la forme d’une banane. Et quand on sourit, c’est qu’on est quand même heureux.
Allez, je file me faire une salade de fruits jolie jolie jolie !
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Thu, 15 Feb 2024 - 1min - 1349 - Que fait le dabbawala ?
Oubliez les Uber Eats et Deliveroo, vous pensez qu’ils ont game changé la livraison de repas à domicile ? Pas de tout, le dabbawala l’a fait bien avant les géants américains et je vais vous l’expliquer dans ce podcast.
L’organisation des dabbawalas, c’est le service de livraison de repas le pus vieux au monde : plus de 130 ans qu’il existe. Il faut regarder du côté de l’Inde et plus particulièrement de Mumbai. À Bombay donc, pas besoin de prendre son petit sac isotherme avec son déjeuner pour partir au boulot. Le dabbawala se charge de vous apporter votre gamelle sur votre lieu de travail.
L’histoire raconte que tout est parti d’un banquier parsi qui a demandé ce service à Mumbai en 1890. Il a trouvé lui-même un livreur et les autres travailleurs ont aimé l’idée. Un homme a senti le bon filon et le système des dabbawalas s’est créé. Une centaine d’hommes sont d’abord formés puis des milliers.
"Dabba", ça veut dire boîte en marathi. Les dabbawalas, ce sont littéralement les porteurs de boîtes en marathi.
C’est une organisation millimétrée où les livreurs vont chercher les repas préparés dans les cuisines des clients et ça revient bien moins cher que d’acheter un mauvais sandwich triangle sur une aire d’autoroute avalé en deux-deux !
Les repas sont tous servis dans les mêmes boites en fer. Et, à l’intérieur, des caris, du riz, des thalis. Des vrais plats chauds et relevés pour affronter le reste de la journée. Le dabbawala permet surtout à chacun de manger selon ses restrictions alimentaires imposées par ses croyances, sa religion ou sa caste.
Un livreur récupère les lunch box pour 800 roupies par mois, une dizaine d’euros. Chaque client à son numéro, son dabbawala attitré. Pas d’application, pas de notation. Tout le système repose sur la confiance des clients envers les livreurs. Les dabbawalas appartiennent presque tous à la même communauté Vakati. C’est un métier qui respecte aussi une forme de tradition. Le métier a été largement fragilisé par la pandémie mais 200 000 repas sont livrés chaque jour par les dabbawalas à Bombai encore aujourd’hui. L’université d’Harvard considère ce système comme un modèle d’organisation logistique. Les livreurs feraient moins de 3 erreurs par million de livraisons.
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Wed, 14 Feb 2024 - 2min - 1348 - Comment la cuisine a-t-elle guérie le crétin des Alpes ?
Le crétin des Alpes, ce n’est pas le touriste qui se croit tout permis sur les pistes de ski deux semaines par an. Encore que. Vous risquez d’en croiser quelques-uns ce mois ci à la montagne.
Le crétin des Alpes, c’est une personne malade mais au XIXe siècle, on ne sait pas encore de quoi ni comment le soigner.
Retards mentaux et physiques, cous enflés, goitres disproportionnés, les souffrants sont rejetés par leurs familles, exposés comme des bêtes de foire ou servent de cobayes. Au XIXe siècle donc, le nombre de cas en France et dans le reste de l’Europe est inquiétant. Napoléon III exhorte la communauté médicale et scientifique de se pencher sur le phénomène devenu question de santé publique.
On va comprendre et identifier la maladie à partir de la fin du XIXe siècle et trouver une solution efficace pour l’éradiquer au début du XXe. Les malades ont un problème de thyroïde, une insuffisance, d’où le goitre et leur croissance stoppée. On appellera cette maladie, le crétinisme.
On se rend compte alors que ce sont les populations éloignées de la mer, souvent reculées dans les montagnes qui sont les plus touchées. Une carence est alors pointée chez elles, c’est le manque d’iode. Indispensable au fonctionnement de la thyroïde, elle-même indispensable au fonctionnement de notre organisme. Une thyroïde qui ne va pas bien et c’est tout le corps qui flanche.
Pour remédier à ce manque d’iode, les Suisses ont une idée de génie. En 1922, ils décident d’enrichir le sel de cuisine en iode. Et ça marche ! Le sel iodé s’impose sur les tables et le nombre de cas de crétinisme chute en Europe et en Amérique au début du XXe siècle.
Les scientifiques trouveront de nombreuses utilisations de l’iode pour nous protéger, notamment des ondes radioactives. Après la catastrophe de Tchernobyl, on donne des cachets d’iode pour empêcher une contamination trop importante.
L’iode est donc essentiel pour nous, on trouve cet oligo-élément en bonne quantité dans tous les produits de la mer, algues, huitres, poissons, crustacés mais aussi dans les oeufs et les laitages, dans certains fruits comme l’ananas, les myrtilles ou encore les mûres. les quantités sont faibles mais bien présentes.
Alors même s'il ne faut pas en abuser, n'hésitez pas à mettre votre grain de sel !
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Tue, 13 Feb 2024 - 2min - 1347 - Qui est Adolphe-Frédéric de Suède ?
Il y a 253 ans jour pour jour, un roi s’apprête à marquer l’Histoire de son pays grâce à la nourriture : Adolphe-Frédéric de Suède. Comment ? Eh bien, je vais vous le dire dans ce podcast.
Les Darwin Awards n’existaient pas encore à son époque mais sa mort peut figurer parmi les plus bêtes ! Adolphe-Frédéric de Suède est le premier monarque de la dynastie Holstein-Gottorp, Holstein, comme la race de vache. Son règne n’a pas laissé un souvenir impérissable dans l’Histoire du pays. Nous sommes au XVIIIe, il n’a pas de rôle politique de premier plan mais lui, sa passion, c’est la bouffe. Le roi Adolphe-Frédéric est connu pour son coup de fourchette (encore qu’à cette époque, c’était tout juste si on utilisait ce couvert) Il aime la bonne chère et il l’aime en quantité telle qu’il en mourra.
Lors du repas fatal du 12 février 1771, Adolphe-Frédéric de Suède avale : homard, caviar et hareng, arrosé par du champagne. Il y a aussi de la choucroute et de la soupe au chou, un peu de légumes tout de même. Le gros plein de soupe, voici le titre qui lui manque, n’est pas en reste. C’est le moment de passer au dessert. On raconte que le roi adore la semla, une brioche à la pâte d’amande et à la crème fouettée. Il s’en ressert 14 fois. 14 FOIS !
Patraque, le roi sort en table et fait un malaise. Une indigestion peut-être ? Oui monsieur, si importante qu’il meurt d’un AVC. C’était la ripaille de trop. Et il y a eu tant de fails comme celui-ci dans l’Histoire des grands de ce monde. Quelques exemples notables. Deux siècles avant lui, Maximilien 1er, est mort après avoir mangé trop de melons. AVC direct. Idem pour le Pape Paul II. En 2002 George W.Bush fils, alors président des Etats-Unis s’étouffe avec un bretzel, il est pas passé loin de finir les pieds devant. Ridicule non ?
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Mon, 12 Feb 2024 - 1min - 1346 - Pourquoi les chips à la crevettes collent-elles au palais ?
Ouvrir un paquet de chips, c’est terminer un paquet de chips. Qui depuis sa création n’a pris qu’une seule chips ? D’ailleurs, on met quand même un "s" et on le prononce même au singulier tellement on sait que la chips va se manger au pluriel. Bref, vous avez remarquez dès qu’on les met à la bouche, les chips à la crevette pétillent et collent à notre langue.
Les chips à la crevette viennent d’Indonésie, on les appelle des krupuk. Elles sont faites à base de crevettes mixées mélangées à de la farine de tapioca et d’eau. Elles sont particulièrement croustillantes parce qu’elles sont alvéolées de multitudes de bulles d’air. Au contact de notre salive, les trous de la chips se remplissent d’eau et l’air est chassé, ça pétille et ça colle à la langue grâce à la capillarité.
On a moins cet effet avec des chips de pomme de terre puisqu’il y a moins de bulles d’air tout simplement. Si vos chips sont hyper grasses, elles seront très croustillantes mais il y aura peu de capillarité. L’huile entoure l’aliment. Notre salive peut moins bien pénétrer la chips. Et comme vous le savez, l’huile et l’eau ne sont pas miscible, c’est-à-dire que les deux liquides ne se mélangent pas.
La capillarité de l’eau, c’est une réaction physique. L’eau et les autres liquides d’ailleurs montent naturellement et défie la gravité grâce à tube fin et long. Comme le café lorsque l’on trempe un morceau de sucre à la surface de notre tasse. Le carré de sucre n’est pas parfaitement compact. L’eau va se glisser dans les interstices. Quand on sert un verre d’eau, c’est la même chose, l’eau remonte légèrement sur les bords par capillarité, la surface est incurvée vers le haut.
Le grand chef Pierre Gagnaire a fait de ce phénomène, un plat. Il a imaginé un navet qui se colore avec un jus rouge à base de betterave, d’orange et de Campari. Il a transformé son navet en pinceau et comme par magie, le tableau prend vie et le légume rougit de gourmandises.
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Choses à savoir lance un nouveau podcast : la folle épopée. Tous les samedis, nous vous racontons une histoire vraie complètement folle ! Parmi les épisodes déjà disponibles : Quel espion a changé le cours de la Seconde Guerre mondiale ? Comment les passagers du vol 571 ont-ils survécu ? Pourquoi Frank Abagnale est-il le roi des imposteurs ?
Voici les liens pour accéder à ce nouveau podcast :
Apple Podcasts:
https://podcasts.apple.com/fr/podcast/la-folle-%C3%A9pop%C3%A9e/id1727649957
Spotify:
https://open.spotify.com/show/74el11FIusukqlTkEMPstj
Deezer:
https://deezer.com/show/1000659242
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Sun, 11 Feb 2024 - 2min - 1345 - Les Parisiens ont-ils déjà mangé du rat ?
Ça vous dégoûte de savoir qu’il y a en gros plus de 5 millions de rats qui grouillent à Paris. Imaginez les avoir dans votre assiette maintenant. Oui, les habitants de la capitale ont mangé du rat. Pas que ça d’ailleurs ! Ce n’est pas si lointain : à la fin du XIXe siècle. Mais pourquoi diable ? Eh bien, je vais vous le dire dans ce podcast.
Ratatouille, heureusement que tu n’as pas vécu lors du Siège de Paris, sinon, tu aurais sûrement terminé en civet. Toi, petit rat mais en fait, tout animal pouvait finir en dîner à cette époque.
Petit rappel bref d’histoire : 1870, la guerre franco-prussienne démarre à l’été. En septembre, les militaires prussiens et leurs alliés allemands encerclent Paris. Le siège de la capitale va entraîner la fin du Second l’Empire et la chute de Napoléon III. Ok, pendant ce siège, qui dure de longs mois, les Parisiens sont confrontés aux bombardements mais aussi à la famine. Il faut trouver un moyen de se nourrir. Vous connaissez l’expression, « faute de grives, on mange des merles » Et bien, pendant le Siège de Paris : faute de poulet, on mange du rat !
Adieu veau, vache et cochon. Les habitants se retrouvent à court de viande très vite. Même la bourgeoisie a le ventre vide, forcée de manger ses animaux domestiques : d'abord les chiens, les chats puis les chevaux.
Les hommes ont faim mais les animaux aussi. Ceux du jardin zoologique d’acclimatation et du jardin des plantes ne survivront pas. Faute de nourriture à leur donner, décision est prise de les abattre. Alexandre Étienne Choron, grand chef parisien et inventeur de la sauce Choron, elle porte son nom, ça va de soi, décide de ne pas laisser ces morts vaines. Il va les cuisiner.
Au menu de ce 25 décembre 1870, 99e jour de siège : consommé d’éléphant, civet de kangourou et même côtes d’ours et ça, ce ne sont que les hors-d’oeuvres et les entrées. Viennent ensuite la terrine d’antilopes, le chameau rôti et tête d’âne farcie et enfin, le chat flanqué de rats. J’ai l’impression de réciter le repas d’Obélix dans "Les Douze Travaux d’Astérix" !
À l’époque, c’était peut être simplement de la survie. Aujourd’hui, on appelle ça de la viande de brousse. En plus d’être illégalle, c’est une catastrophe pour notre santé et pour la biodiversité. Rappelez-vous quand on a accusé un pauvre pangolin d’être à l’origine de la pandémie mondiale de covid ? Ce petit pokémon ne demandait qu’à vivre tranquillement dans sa forêt.
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Thu, 08 Feb 2024 - 2min - 1344 - Peut-on goûter un son ?
Très étrange comme question mais pas impossible. Certaines personnes sont atteintes de synesthésie. Elles perçoivent leurs sens différemment. Ce phénomène n’est pas considéré comme une maladie mais plutôt comme une particularité neurologique. Tous les sens ne sont pas forcément concernés, certains synesthètes vont plutôt entendre les couleurs. L’artiste peintre Kandinsky aurait été atteint de ce trouble.
Je vais vous parler de la synesthésie lexicale et gustative. Dans ce cas, la personne associe des goûts aux sons qu’elle entend. Le synesthète peut alors déguster littéralement la musique. En 2014, l’université de Québec à Montréal publie un article sur le cas d’une jeune femme synesthète, elle a le goût de nouilles ramen crues quand elle entend une musique de Rihanna. Ses ressentis peuvent alors surgir à l’écoute d’un instrument de musique mais aussi grâce à des mots. Le nom de Michelle a un goût de melon selon elle. En fait, son cerveau fait appel à sa mémoire, à ce qu’elle a mangé dans son passé. Elle ne ressent ce goût que très peu de temps, une seconde et tout se passe dans son cerveau, ses papilles gustatives sont comme trompées puisqu’elle mange pas vraiment du Rihanna !
Pour d’autres synesthètes, le piano a un goût d’ananas ; la guitare, c’est de la pomme cuite et crue ; une chanson du groupe Slipknot qui passe à la radio et c’est le chocolat qui ressort. On peut expérimenter cette sensation après avoir avalé des champignons hallucinogènes mais c’est qu’on n'a clairement pas écouté mon podcast sur la cueillette des champis !
La synesthésie lexicale gustative concernerait 0,1 à 0,2 % de la population. Ce sont donc des cas rares.
Vous pensez que ceux qui écoutent Jul ont un goût de chiotte ? Je vais partir à la recherche d’un synesthète pour une confirmation !
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Wed, 07 Feb 2024 - 1min - 1343 - Pourquoi le durian sent mauvais ?
Il y a des aliments comme le durian où on se demande qui a eu cette drôle d’idée un jour de manger ce truc ! Mais le durian, c’est quoi ? Eh bien, je vais vous le dire dans ce podcast.
Le durian, on en entend davantage parler dans les faits divers que sur la place du marché. Ce fruit est capable de clouer un avion au sol, condamner celui qui le détient voire même vous faire vomir.
Et je ne blague pas pour l’histoire de l’avion. En Indonésie, un avion n'a pas pu décoller. À bord, des voyageurs écœurés par l’odeur de la cargaison : 2 tonnes de durians lâchaient leur petit fumé. Oui, le durian est un fruit exotique qui sent extrêmement mauvais. La puanteur elle-même dirait que ça pue ! Fat Bastard, dans Austin Powers, vous l’avez ?
Le durian est même interdit dans les transports en commun et les lieux publics en Asie du Sud-Est. C’est une sorte de gros fruit de la forme d’un ballon de rugby, il est vert avec des petits picots. L’arbre fruitier ne pousse pas partout, surtout en Asie du Sud-Est et en Amérique du Sud. Il s’apparente au Jacque, un fruit qui lui ressemble, et dans l’aspect et le goût, qu’on peut retrouver à L’île de la Réunion ou à L’Ile Maurice.
Des scientifiques de Singapour pensent avoir trouvé la cause de l’extrême puanteur du durian. C’est encore une fois du côté de sa composition que la réponse se trouve. Il y a dans ses gènes des MGL, qui produisent des composés sulfurés volatils en trop forte quantité. Ce sont des CSV. On retrouve ces composés entre les dents et sur la langue lorsque les particules alimentaires sont dégradées par les bactéries, ils sont responsables de la mauvaise haleine !
Le durian est détesté mais il est paradoxalement aussi adoré. Passé son odeur de corps en décomposition, il aurait le goût de crème anglaise parfumée à l’amande. Les Thaïlandais le surnomment le « roi des fruits ». En Chine, la demande explose parce qu’il est devenu un signe extérieur de richesse. On l’offre même en cadeau de mariage ! Si l’argent n’a pas d’odeur, celle du durian fait des envieux là-bas.
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Tue, 06 Feb 2024 - 2min - 1342 - Qu’est-ce que la créma ?
J’adore le café, j’en bois beaucoup…sûrement trop ! Et j’adore avoir une petite créma avec. Mais c’est quoi ? Eh bien, je vais vous dire dans ce podcast.
La créma, c’est cette mousse couleur caramel qui se forme lorsque l’on fait couler un café. Pas de mousse possible avec un café filtre mais bien avec une machine à café. L’eau peut s’infiltrer partout mais elle a besoin d’un coup de pouce pour transformer le café en mousse. C’est grâce à la pression que la créma peut être créée.
On calcule la pression dans une machine à café en bar. Celle de votre cafetière barista à la maison exerce une force sur votre café moulu entre 7 et 9 bars, trois fois celle de vos pneus. Une machine à expresso professionnelle peut atteindre les 20 bars. Et plus la pression est grande, plus la créma sera épaisse et foncée.
La créma, ça reste du café. C’est même un extrait d’huiles, de saccharose et de protéines. Mais pas de mousse délicieuse et de bon café sans torréfaction.
C’est grâce à ce procédé qu’on obtient tous les bienfaits du café. Le grain est exposé à une chaleur atteignant les 200 à 220 degrés. Il passe alors de vert à blond et devient brun plus la torréfaction est poussée.
Les molécules présentes dans le grain de café vont alors se décomposer. Une partie des tanins vont disparaître. C’est ce qui donne l’amertume du café. Le grain perd aussi une partie de son eau et gonfle sous l’effet de la chaleur. Les sucres présents naturellement dans le produit se transforment en arômes. C’est la fameuse réaction de Maillard.
C’est en traversant le marc que l’eau extrait les arômes, les huiles, les sucres et les protéines du café. Et mieux elle traverse, mieux sera la créma de votre café. Logiquement, plus vous aurez d’eau dans votre café, moins il y a aura de créma puisqu’il sera davantage dilué.
Et si vous voulez passer au level supérieur de la créma, passez au café…crème. C’est contre-intuitif mais on l’obtient en rajoutant du lait. Mais pas n’importe comment, le lait doit être chauffer à part puis ajouter. La magie de la mousse opère grâce à un buse vapeur. Pour les puristes, le lait ne doit pas dépasser les 60 degrés au risque de le brûler. À vous le latte art et les compèt de baristas !
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Mon, 05 Feb 2024 - 1min - 1341 - Pourquoi les moines fabriquent-ils de l’alcool ?
La meilleure bière du monde a longtemps été celle de moines trappistes belges de l’abbaye de Saint-Sixte. Je ne prononcerai pas le nom du breuvage pour ne pas offenser nos amis Flamands.
Mais pourquoi les moines fabriquent-ils de l’alcool ? Cette tradition remonte au Moyen-Âge.
Elle trouverait son origine dans la règle de Saint-Benoît datant du VIe siècle. Cette série de principes organise la vie et la pratique spirituelle au sein du monastère. Il existe plus de soixante-dix chapitres mais voici deux préceptes intéressants : Les moines ont l’obligation d’apporter le gîte et le couvert aux voyageurs et aux pèlerins et ce, qu’importe leur croyance. Et ces religieux doivent vivre non pas grâce à la charité mais grâce au travail de leurs mains.
Les trappistes auraient alors commencé à fabriquer de la cervoise, ancêtre de la bière, plutôt que du vin rouge qui lui, a une connotation religieuse trop grande. Ceci est mon sang, évangile de Jésus selon Saint-Marc, tout ça, tout ça.
D’ailleurs, au passage, le vin de messe est rouge pour avoir la couleur du sang mais il censé répondre à d’autres critères. Il doit être naturel, il est le simple résultat de la fermentation alcoolique du raisin, c’est-à-dire sans sucres ajoutés, sans additifs mais quand même souvent coupé à l’eau.
Bref. Vers l’an 800, le roi des Francs, Pépin le...Bref offre des houblonnières aux moines et la production de bière est lancée un peu partout sur le territoire. Et c’est grâce à son fils, Charlemagne que les monastères obtiennent le monopole de la production de cervoise et sont surtout obligés de la fabriquer. Dans son édit royal, le roi exige que chaque monastère possède une brasserie.
Les religieux fabriquent aussi de l’alcool en fonction de leur terroir. Du champagne comme Dom Pérignon, je vous en ai déjà parlé ou de la Chartreuse en Isère. Cette liqueur verte aux centaines de plantes. La recette tenue secrète vient du monastère de la Grande-Chartreuse et cet élixir végétal existe depuis près de mille ans. À peu près la même durée que la gueule de bois qui l’accompagne !
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Sun, 04 Feb 2024 - 1min - 1340 - Pourquoi le fruit de la passion s’appelle comme ça ?
J’ai hésité à vous ressortir les paroles de la chanson de Francky Vincent pour démarrer cet épisode mais franchement, elles sont trop limites. Disons que le y’a pas que le sexe dans la vie Francky, y’a le fruit aussi !
Le fruit de la passion, c’est un fruit exotique au doux nom scientifique de passiflora edulis. L’arbre pousse dans les pays chauds et humides et notamment en Amérique du Sud. Là-bas, on l’appelle maracuja.
Mais pourquoi alors le connait-on sous le nom de fruit de la passion ?
On doit cette appellation aux colons espagnols à la fin du XVIe siècle. Lorsqu’ils mettent le pied sur cette terre nouvelle, l’Amérique, ils découvrent ce fruit. Ce n’est pas la forme, ni le gout de sa chair jaune acidulée et ses petits grains noires qui passionnent les missionnaires mais plutôt la volonté de convertir le peuple d’Amérique au christianisme. Ils prêchent la bonne parole en associant la fleur qui donne le maracuja à la passion du Christ. Les religieux voient la couronne d'épines que porte Jésus à sa crucifixion dans les pétales de la fleur, ses cinq plaies dans les cinq étamines et même le marteau qui a servi à enfoncer les clous sur la croix dans le pistil.
Les Amérindiens eux, cultivent ce fruit exotique parce qu’il est bon, tout simplement mais aussi pour ses vertus thérapeutiques. Son jus permet alors de soigner les blessures et les douleurs oculaires.
Encore aujourd’hui, le Brésil reste le plus grand producteur au monde de maracuja ou de grenadille, son autre petit nom. Le fruit de la passion a de nombreuses vertus, riche en vitamines C, il est aussi antioxydant.
Petit conseil, le fruit de la passion est à maturité quand il est fripé. Ça vous donne moins envie qu’on beau fruit bien rond mais c’est comme ça qu’il sera meilleur.
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Thu, 01 Feb 2024 - 1min - 1339 - Est-ce que l’IA va changer notre manière de cuisiner ?
Le jour où une IA fait un meilleur Paris-Brest que Philippe Conticini, l’humanité sera à tout jamais perdue. Mais bon, au delà de ma peur de vieille réac, il y a quand même une question à se poser ? Est-ce l’intelligence artificielle va redéfinir la cuisine ? Eh bien je vais vous le dire dans ce podcast.
Les robots intelligents vous aident déjà à couper vos fruits et vos légumes, à cuire des plats complets, simplement en jetant tout les ingrédients dans une marmite. L’électroménager a pris beaucoup de place dans notre cuisine. C’est bien plus simple de monter ses oeufs avec un batteur électrique qu’à la seule force de ces bras ! Inventé au XIXe siècle, comme le four fonctionnant au gaz d’ailleurs, ces objets ont facilité le quotidien des familles et plus la technologie avance, plus elle se met au service de notre alimentation. Là où l’IA pourrait maintenant s’immiscer, c’est dans notre cerveau de cuisinier, dans notre créativité.
Grâce à l’IA, une start-up américaine a réussi à créer de la fêta et du roquefort végétal. De là à dire que c’est du roquefort, faut pas charrier. Alors comment l’entreprise américaine a-t-elle imaginé son faux fromage ? Grâce à un algorithme. Il cherche la meilleure combinaison et donc la recette optimale pour inventer un produit. Sans l’aide de l’IA, il faudrait des années d’étude, de dégustation pour arriver à ce résultat selon les fabricants.
L’IA est déjà présente dans notre cuisine. La marque Samsung vient de présenter un réfrigérateur au salon international de l'high tech, le CES 2024. Son IA permet de détecter les produits qui entrent et sortent de votre frigo, va reconnaitre les produits frais ou encore signaler les aliments qui vont bientôt être périmé : c’est vrai que vos yeux ont du mal à constater que ce panais toute flétri dans le fond de votre bac à légumes ne va pas être sublimé par une cuisson rôtie et son jus d’herbes.
Est-ce que l’IA peut avoir du goût ? Non mais elle peut en revanche, associer des saveurs. C’est ce qu’on appelle le foodpairing. Whaa ! Comme je suis trop forte pour renvoyer à des épisodes précédents.
Mais il existe tout de même des limites. En Nouvelle-Zélande, une IA a proposé des recettes culinaires dangereuses pour la santé comme un cocktail sans alcool mais à base d’eau de javel. D’autres recettes à base de térébenthine ou encore un ragout de viande à base de chair humaine. Léger bug assez flippant. Donc, molo avec l’IA. Notre cuisine ménagère a encore de belles années devant elle !
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Wed, 31 Jan 2024 - 2min - 1338 - Qu’est-ce que le foodpairing ?
Vous ouvrez la porte de votre frigo, une sauce, trois bananes et quatre tranches de jambon, votre regard vide constate que le repas de ce soir sortira d’un fast-food ou d’une boite de conserve. Mais vous auriez peut-être pu faire un plat improbable avec ce reste de frigo grâce au food pairing. Comment ? eh bien, je vais vous le dire dans ce podcast !
"Food" pour nourriture et "pairing" pour association. Bref, des aliments qui font la paire. C’est une manière de combiner des gouts en s’appuyant sur la science et plus particulièrement sur la chimie. Le foodpairing s’appuie sur un principe : des ingrédients qui ont une composition chimique proche vont bien se marier. Aussi éloignés soient-ils sur le papier ou à la vue, certains aliments sont faits des mêmes molécules. Lorsqu’ils sont cuisinés ensemble, le mélange des saveurs fonctionne et crée un gout surprenant et harmonieux. La fraise et parmesan font aussi la paire, la banane peut être associé au persil. L’huitre s’accorde avec la pastèque. Bref, en cuisine, on n’a jamais vraiment fait le tour et il existe comme ça, des milliers de combinaisons possibles.
On peut s’appuyer aussi sur la science des couleurs de nos aliments. Ils sont déterminés par les flavonoïdes, des pigments naturellement présents dans les fruits, les légumes et les fleurs. On dit qu’en cuisine, les aliments de la même couleur vont généralement bien ensemble. Tomate et poivron, carotte et orange. Plus étonnant, le boudin noir et le chocolat.
Avec tous ces outils et un minimum de palais, on peut créer des mariages heureux et franchement improbables en cuisine. Dans ce domaine, il y a un chef, précurseur du food pairing. Le Britannique Heston Blumenthal prépare des plats à base de caviar et de chocolat blanc par exemple. Vous avez dit bizarre ? Peut-être mais ça marche ! Anne-Sophie Pic a testé l’association : huitre, café et bourbon. À Turin, l’un des spécialités, c’est le "vitello tonnato" ou "vitel tonné" : ce sont des tranches fines de veau froides servies avec une sauce à base de thon souvent agrémentée de câpres. Un duo un peu étrange mais qui fonctionne merveilleusement bien.
Avec ces astuces, fini de cuisiner toujours la même soupe !
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Tue, 30 Jan 2024 - 1min - 1337 - Est-ce que l’oignon permet de soigner une otite ?
Remède de grand-mère, pourquoi prête t-on à l’oignon un pouvoir de guérir les otites naturellement et rapidement ? Eh bien, je vais vous le dire dans ce podcast.
Sur Tiktok, on voit des vidéos courtes qui montrent comment un simple oignon peut vous sauver d’une mauvaise otite. L’otite, c’est quoi ? C’est une infection, une inflammation aiguë de l’oreille. Ça fait mal et malheureusement, l’otite touche plus souvent les enfants parce qu’ils évacuent moins bien les microbes logés dans leur nez et leur gorge et leur trompe d’Eustache, le tube qui relie tout ça à l’oreille est plus court que nous, adulte. En gros, ils se mouchent moins bien et l’infection remonte plus facilement dans le conduit auditif. L’oreille, c’est le dernier endroit où la maladie peut se développer.
Face à cette maladie, l’oignon. Lui, a des propriétés anti-inflammatoire, il serait aussi antiseptique et antibactérien. Le légume contient notamment de la quercétine. Un élément qui influe sur la microcirculation de l’oreille interne. C’est le jus de l’oignon qui va permettre de soulager l’otite. On recommande de l’utiliser en cataplasme. Vous pouvez mettre de l’oignon entre deux gazes et l’appliquer sur l’oreille infectée pendant une heure ou deux, ça soulage. Ce légume serait aussi un bon expectorant, c’est-à-dire qu’il favorise l’écoulement et l’expulsion du mucus. Le mieux, c’est de chauffer un peu l’oignon, la chaleur aide à calmer la douleur.
Par contre, il est déconseillé de mettre du jus d'oignon directement dans son oreille, ça pourrait vous irriter la peau et l’oreille qui est déjà enflammée. Après, vous n’êtes pas obligé de vous coller un oignon sur l’oreille pour aller mieux, vous pouvez aussi le manger tout simplement. Avec de l’ail, lui aussi, un bon allié contre les infections. D’autres aliments sont bons pour lutter contre les otites comme les pommes, l’aneth ou encore le thé !
C’est de la naturopathie ou un remède de grand-mère, appelez ça comme vous voulez, ça aide mais ce n’est pas magique non plus. En fait, pour éviter l’otite, il faut au maximum laver le nez, moucher, etc, au quotidien. Et puis, quand il y a une infection, il y a un traitement associé et le mieux c’est d’aller consulter un médecin avant d’ouvrir votre cellier !
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Mon, 29 Jan 2024 - 1min - 1336 - Pourquoi a-t-on envie de manger gras quand il fait froid ?
C’est l’hiver, il fait froid. J’enfonce une porte ouverte mais pas trop quand même parce qu’il caille dehors. Au menu de ce soir, raclette. Lundi, tartiflette. Mardi, petite salade niçoise… non je déconne ce sera croziflette. J’adore la salade niçoise mais j’ai plutôt envie de manger gras quand les températures sont fraîches, pas vous ? J’ai de quoi vous déculpabiliser, ce n’est pas de notre faute, enfin pas complètement, c’est la nature qui est faite ainsi et je vais vous l’expliquer dans ce podcast.
Lorsqu’il fait froid, notre organisme dépense davantage d’énergie pour maintenir notre température corporelle à 37 degrés. Qui dit dépenses d’énergie dit dépenses de calories. Notre cerveau nous indique alors qu’il faudrait manger plus pour avoir suffisamment de carburant et assurer la journée. Et on se dirige vers les matières grasses parce qu’elle nous permette de stocker.
Nous nous comportons comme les animaux que nous sommes après tout. L’écureuil garde des milliers de noisettes pour faire face à l’hiver sauf que lui n’a aucune idée de la météo, ne peut pas prévoir des vacances au ski et ne stocke pas ses précieuses noix sur ses hanches et dans son bide. Il fait des réserves. Le besoin de manger plus gras et généralement plus de nourriture pouvait se justifier lorsque notre espèce était très exposée aux variations de températures comme ce pauvre petit écureuil.
Mais tout ça, c’est fini, on vit confortablement au chaud sous un plaid. Nous sommes trop peu dans le froid pour avoir besoin de ses réserves supplémentaires. Si on est 1 à 2 heures par jour à l'extérieur en hiver, notre corps va d’abord puiser dans ses réserves en sucre pour se réchauffer. Il lui faudrait bien plus de temps pour commencer à s’attaquer à nos réserves de gras : 6 à 7 heures. Ceux qui travaillent toute la journée dehors, je pense aux ouvriers dans le BTP ou aux jardiniers par exemple. Eux, ont un laisser-passer A38 de la raclette jusqu’au printemps.
Bref, on n’a pas besoin de gras en hiver, on en a juste envie ! C’est un petit héritage de nos ancêtres, un reste de notre instinct primitif. C’est même contreproductif pour notre corps de manger gras. Les aliments comme le fromage sont composés de lipides, assez compliqués à digérer. Et la digestion, vous le savez, ça réclame de l’énergie, ça nous fatigue donc on fait bosser encore plus notre organisme. Il doit lutter contre le froid et contre votre tartiflette de la veille. En fait, il faut continuer de manger équilibré.
Je sais. Moi aussi, je suis assez déçue de cette réponse. Après, vous devez toujours manger à votre faim, alors faites vous plaisir ! Les viandes, les poissons apportent des bonnes graisses, on peut se permettre aussi de manger un peu plus de féculent et puis, on fait le plein de vitamines C avec les kiwis et les oranges.
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Sun, 28 Jan 2024 - 2min - 1335 - Quelle est la différence entre le bicarbonate ménager et alimentaire ?
Le bicarbonate de soude sert à tout faire mais c’est un peu perturbant de se dire que deux poudres blanches, qui ont l’air, a priori, identiques peuvent à la fois alléger nos gâteaux et récurer nos toilettes. Alors existe-t-il une différence entre le bicarbonate alimentaire et bicarbonate de soude ménager ?
Déjà, dans le bicarbonate de soude, il n’y a pas soude du tout. La soude est corrosive, elle est au max de l’échelle du pH, c’est un élément dit basique. Le bicarbonate qu’on utilise à la maison lui, a une base de sodium, il a un pH autour des 8,4, on dit qu’il est alcalin. Que ce soit pour la cuisine ou pour le ménage, la composition chimique des deux produits est la même, c’est grosso modo, du sel et du calcaire. On le trouve naturellement dans l’eau de mer par exemple et on connait ses bienfaits depuis longtemps. Dans l’Égypte antique, on se sert du natron, un minéral composé de bicarbonate et de carbonate de sodium. Il est extrait de l’évaporation des lacs salés. Notre poudre blanche est désormais fabriquée chimiquement par les industriels et il y a deux différences notables : la finesse du grain : plus grossier dans le ménager, et le taux d’impuretés. Le bicarbonate ménager en contient davantage que l’alimentaire. C’est pour cela qu’il est déconseillé d’utiliser le ménager pour faire la cuisine. À l’inverse, l’alimentaire peut servir à tout, vraiment tout, c’est assez magique.
Ce qui nous intéresse, c’est son usage en cuisine et la liste est longue. Avec tout d’abord, son effet gonflant qui permet de remplacer la levure chimique. Cette levure est elle-même composée de bicarbonate de sodium. Lorsque cet élément chimique est en contact avec l’humidité, il dégage du dioxyde de carbone et crée des bulles. Il sert à alléger vos préparations : les gâteaux, les omelettes, il permet d’attendrir les viandes, de laver vos légumes (on la connait cette astuce, on l'a tous fait pendant la pandémie) mais il permet aussi de conserver leurs couleurs. Il rectifie l’acidité des plats vu qu’il est, je vous dit plus tôt dans ce podcast, alcalin.
C’est un peu la même chose pour le vinaigre blanc alimentaire et ménager. Celui qu’on utilise pour nettoyer notre intérieur est davantage concentré en acide mais c’est le même produit à savoir du vinaigre d’alcool. Moins de 10% pour l’alimentaire, le vinaigre ménager a un taux en acide acétique qui dépasse les 12 %.
C’est une auditrice de Choses à savoir gastronomie qui m’a posée cette question sur l’usage du bicarbonate de soude. Merci à elle :) Ça me donne l’occasion de vous remercier d’écouter ce podcast, n’hésitez pas à le partager sur les réseaux et à vous abonner si ce n’est pas déjà fait !
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Thu, 25 Jan 2024 - 2min - 1334 - Qu’est-ce que le sucre muscovado ?
Le sucre muscovado, c’est un peu le sucre à la mode, oui, il y a des modes dans la gastronomie. Il y a bien eu une époque où tout le monde manger des avocados toasts jusqu’au moment où on a compris que la culture de l’avocat, c’était pas très green. Le sucre muscovado, c’est le sucre utilisé par Mercotte, par les plus grands chefs et c’est un sucre qui vient de l’île Maurice. Mais comment fabrique-t-on du muscovado ? Eh bien, je vais vous le dire dans ce podcast.
Le muscovado est issu de la canne à sucre. La plante pousse à l’Ile Maurice donc mais aussi à la Réunion ou aux Antilles : là où il fait chaud et humide.
Introduit par les colons hollandais au XVIIème siècle sur l’Ile Maurice, la canne sert, au départ, à faire du rhum. Il faudra attendre un siècle et la colonisation française pour que la production de la canne soit destinée au sucre. L’idée du premier moulin à sucre vient du gouverneur, Mahé de la Bourdonnais. L’industrie sucrière est donc lancée au XVIIIe siècle et ça rapporte gros. Les Français exploitent des dizaines de milliers d’esclaves dans les champs de canne. Il faut se rendre compte du travail que c’est, la plante peut atteindre les cinq mètres de haut, on la coupe à la machette sous une chaleur écrasante.
Et le métier de coupeurs de canne existe toujours à Maurice. Pour ne rien arranger, on brûle traditionnellement le champ avant la coupe pour faire fuir les petites bêtes qui ont élu domicile et détruire les mauvaises herbes. C’est assez impressionnant à voir. Ça se fait de moins en moins mais si vous voyez de la canne a sucre en feu là-bas, dites vous que c’est normal.
Pour transformer la plante en muscovado, on retire toutes les feuilles pour ne garder que la tige. On la broie. La pulpe qui en ressort est ensuite cuite plusieurs fois pour ressortir le saccharose.
Pour faire du muscovado, on laisse notre sucre tranquille, il n’est pas raffiné, c’est à dire-à-dire qu’on laisse la mélasse dans le mélange. Le tout va s’évaporer et le sucre se cristalliser. C’est pour cela qu’il est brun avec des gouts de caramel. Le muscovado, c’est l’étape précédant la cassonade en résumé.
On le considère plus sain qu’un sucre blanc parce qu’il n’y a pas eu d’étape de raffinage chimique. Mais cela concerne le sucre issu de la canne.
Parce qu’on peut faire du sucre à partir de betterave aussi. En France métropolitaine, c’est celui qu’on consomme le plus. C’est pas la même betterave qu’on mangeait à la cantoche, en petits cubes rouges. C’est une variété dite sucrière qui est naturellement blanche et donc son sucre l’est aussi. C’est d’ailleurs Napoléon 1er qui a imposé le développement de cette culture dans la nord de l’Hexagone dans les années 1810.
Et si vous chauffez le jus sucré de la betterave un peu plus longtemps, vous obtenez du sucre roux, c’est la vergeoise. C’est un peu le muscovado belge.
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Wed, 24 Jan 2024 - 2min - 1333 - Qu’est-ce que le soft power français (2/2) ?
Dans l’épisode précédent, je vous explique comment la gastronomie française est au service de la politique depuis la Renaissance. C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleurs soupes, surtout quand les pots sortent de la cuisine de Versailles.
Saut dans le temps avec le président De Gaulle. Il dégaine son arme diplomatique en invitant le couple Kennedy à dîner dans la galerie des glaces en 1961. À l’image de Louis XIV, le pouvoir se donne en représentation. Le repas du 1er juin reste dans les annales. Cristal de Baccarat, ornements en vermeil de Napoléon ; on mange du filet de charolais, de la volaille, du velouté. Le président de la République française veut séduire Jackie et impressionner son mari JFK. Sur le plan politique, les deux pays ne s’entendent pas mais cette réception est symbolique. L’idée c’est de dire, regardez comme la France est indépendante et souveraine donc nous en demandez pas trop avec votre guerre froide et laissez nous gérer l’Algérie. Et la ruse fonctionne. De Gaulle a le couple présidentiel dans la poche malgré leurs grandes divergences d’opinions.
Faire bonne chère, c’est se donner le pouvoir d’influencer son interlocuteur en fin de compte. C’est peut-être bien ce qu’il s’est passé pour l’attribution du mondial de football en 2022. Il aurait suffi d’un déjeuner à l’Élysée en 2010 orchestré par Nicolas Sarkozy avec Michel Platini et le futur émir du Qatar pour changer la donne. C’est ce qu’affirme Sepp Blatter, ancien président de la Fifa. C’est un peu le concours de celui qui traîne le plus de casseroles cette histoire. Et quand on voit le résultat de cette compétition, il y a de quoi s’étouffer.
L’Élysée reçoit et parfois l’Élysée décide de s’inviter à la table des Français. Valéry Giscard d’Estaing tente ce coup de com’ en 1975. Sa femme et lui partagent un dîner chez des familles lambdas pour discuter. Le président veut alors sentir ce qui préoccupe les citoyens. Ça montre une proximité avec le peuple, une forme d’intimité bien calculée grâce à la nourriture.
C’est malin et le maître absolu de l’usage de la bouffe en politique, c’est Chirac. La pomme est devenue l’emblème de sa campagne présidentielle de 1995. Mangeur de pommes, buveur de bière, servez lui une tête de veau et placez le dans la foule du salon de l’agriculture à Paris, il est chez lui.
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Tue, 23 Jan 2024 - 2min - 1332 - Qu’est-ce que le soft power français (1/2) ?
Le soft power français, c’est notre gastronomie. Alors, comment notre cuisine est un enjeu stratégique pour la politique française ? Eh bien, je vais vous le dire dans deux épisodes.
La gastronomie française brille dans le monde entier. Quand quelque chose marche, les personnalités politiques se disent qu’il y a toujours de quoi en tirer parti et de récupérer quelques faisceaux de lumière pour rayonner à leur tour à l’international.
Dans un rapport de 2021, la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale note que la gastronomie concentre les enjeux économiques, culturels, politiques, diplomatiques et de santé publique. Le soft power doit lutter contre la culture « mainstream ».
La cuisine française est perçue comme prestigieuse depuis la Renaissance. Au XVIIe siècle, la haute cuisine connaît son apogée. Un modeste écuyer dijonnais, François Pierre La Varenne. devient précurseur de la littérature gastronomique française. Il publie « Le cuisinier françois » en 1651 dont la devise est « santé, modération et raffinement ». Les recettes sont celles de la cuisine dégustée par le monarque. Elles seront diffusées dans l'Europe entière.
Le cérémonial des repas de Louis XIV est public, on assiste au Grand couvert du roi comme à une représentation de théâtre. Et quel spectacle ! Le roi soleil est connu pour son appétit d’ogre. La table du souverain sert aux discussions pour esquisser les conditions qui mettront fin à la guerre de Trente ans entre l’Espagne et la France. Le cardinal Mazarin laisse planer l’illusion d’une noce royale, il faut impressionner le camp d’en face. Louis XIV sort la vaisselle en or. Et on le sait grâce à choses à savoir gastronomie : l’or n’a pas de goût mais a du poids dans la dégustation et dans ce cas précis, dans les négociations. Mazarin signe le traité de Pyrénées en 1659, un tournant dans l’Histoire de l’Europe.
La gastronomie et l’art de manger à la française va devenir un levier dans la vie politique française mais ça, je vous le raconterai dans le prochain épisode !
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Mon, 22 Jan 2024 - 1min - 1331 - Est-ce que les couverts changent le goût des aliments ?
Des baguettes en Asie, des couverts en Occident, on mange avec la main sur le continent africain, en Inde et en Indonésie. Il y a autant de personnes sur cette Terre qui mangent avec leurs doigts que ceux qui mangent des couverts. Vous pensez que votre fourchette et votre couteau n’ont aucun goût, détrompez-vous !
Faites l’expérience. Mangez des frites avec une fourchette ou à la main, la sensation n’est la même. Il n’y pas d’obstacle entre notre nourriture et notre propre corps, on fait appel à notre toucher et ça rend la dégustation différente, plus sensorielle.
Eh oui, quand on mange, on active tous nos sens et pas que le goût ou l’odorat. La vue, l’ouïe et le toucher participent aussi au repas. Manger avec des couverts, c’est culturel ; manger avec la main, c’est naturel. Si vous pensez que c’est malpoli, sachez que la fourchette n’est apparue sur les tables de la monarchie française qu’au XVIIe siècle. Le roi soleil ne l’aime pas du tout, il mange ses repas gargantuesques avec les doigts.
On ne s’en rend pas vraiment compte parce que nous avons toujours été habitué à manger avec des couverts en Occident mais ils ont un goût. Si vous êtes né avec une cuillère en argent dans la bouche, vous aurez un fort goût métallique.
Une étude de 2015 réalisée en Angleterre révèle que la couleur de nos couverts changent notre perception des goûts. Dans leur expérience, les scientifiques proposent des yaourts, tous au même goût, à la même texture mais mangés avec des cuillères différentes. Résultats des participants : le yaourt dégusté avec un couvert blanc est plus onctueux ; plus dense si la cuillère est en plastique. Celui mangé avec une cuillère noire est perçu comme plus salé. La couleur qui ne passe pas, c’est le rouge. Des couverts et même des récipients de cette couleur nous couperaient l’appétit.
Cette étude tente aussi de démontrer que les matières utilisées changent aussi notre goût. Ainsi, la cuillère ne or serait la plus sympa parce que l’or n’a pas de goût mais ce métal est associé à quelque chose de cher donc de meilleur. Les couverts en cuivre et en zinc sont perçus comme aigre. Le fait de manger un aliment piqué au couteau et non à la fourchette le rendrait plus salé.
Ne pas couper la salade avec ses couverts, c’est mal vu mais au départ, ce n’est pas juste une injonction des règles de bienséances, c’est aussi pratique. Avec la salade, on sert de la vinaigrette sauf que l’argenterie s’abime au contact de l’acidité, elle s’oxyde. Les couverts en argent, c’est beau mais ce n’est pas idéal. C’est comme les couverts en bois, plus écolo que le plastique mais leur goût est suffisamment prononcé pour perturber notre dégustation.
Le mieux reste l’acier inoxydable et le mieux du mieux, c’est de manger avec les doigts quand on peut et quand on veut !
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Sun, 21 Jan 2024 - 2min - 1330 - Pourquoi le « ventre de Paris » est à Rungis ?
« Paris mâchait les bouchées à ses deux millions d’habitants. » Émile Zola décrivait le ventre de Paris comme « un grand organe central jetant le sang de la vie dans toutes les veines ».
Eh ouais les gars, le S, c’est Zola qui l’a inventé, pas Jul. Il parle de quoi ? Zola parle du marché des Halles, dans son livre le « ventre de Paris » publié en 1873. Le ventre de paris n’existe plus, du moins, il est parti s’exiler à Rungis mais pourquoi ? Eh bien, je vais le dire dans ce podcast.
Les halles datent de la fin du XIXe siècle, un projet né dans un Paris qui se transforme avec sa grande modernisation opérée par Haussmann et voulue par Napoléon III.
Les halles Baltard, du nom de l’architecte à l’oeuvre, ce sont 12 pavillons répartis sur plus de 30 hectares. À chaque pavillon sa spécialité. L’un pour les volailles, l’autre pour les fruits et légumes, le fromage, les gibiers, les pains, on trouve de tout et dans des quantités gargantuesques. Plus de 5 000 personnes y travaillent. Ca grouille de monde et de vie, 24h sur 24. Les cafés restent ouverts de jour comme de nuit.
Un siècle après sa construction, les halles sont bondées, insalubres. Il est temps de partir. En 1969, le général de Gaulle signe le déménagement du ventre de Paris et inaugure le marché international de Rungis. Les halles sont détruites pour laisser place à une station de métro de l’enfer.
À Rungis, c’est une tout autre échelle. On parle du plus grand marché de produits frais au monde. On passe des 33 hectares parisiens à plus de 230. 3 millions de tonnes de marchandises y transitent en 2022. Ce marché international est réservé aux professionnels du secteur.
Le marché de Rungis n’a plus rien à voir avec les halles parisiennes mais a su conserver une petite tradition, celle de la soupe à l’oignon. D’ailleurs son autre nom, c’est la gratinée des halles. On la mange au début d’une longue journée de travail qui démarre souvent très tôt pour se réchauffer et désormais, on la consomme dans toute bonne fin de soirée qui se respecte.
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Thu, 18 Jan 2024 - 2min - 1329 - Qu’est-ce-que le mukbang ?
Ah les réseaux sociaux, un terrain de jeu infini pour la créativité, la liberté et où tout le monde se retrouve à faire les mêmes trucs…comme le mukbang ! Mais qu’est-ce-que c’est ? Eh bien, je vais vous le dire dans ce podcast !
Le mukbang, c’est manger une quantité astronomique de nourriture tout en se filmant et en commentant ce que l’on déguste. Vous connaissez ce phénomène sous le nom de food challenge ou même de food-porn. Et dans ce genre de vidéos, il n’y a pas de quinoa et une petite salade mais plutôt des kilos de gras.
Le food challenge, c’est donc l’héritage du mukbang. Une pratique qui nous vient d’Asie, de Corée du Sud plus particulièrement. Mukbang, c’est la contraction de deux verbes en coréen : "mukja" pour manger et "bangsong" pour diffuser.
En Corée du Sud, on attache beaucoup d’importance au repas, on les partage en famille avec plusieurs plats différents et tout le monde se sert. Bref, c’est culturel et c’est un beau moment de convivialité. Sauf que désormais, on passe de moins en moins de temps autour de la table, on est de plus en plus isolé face à son ordinateur pour bosser et même pour dîner. La pandémie n’a fait qu’accroitre cette solitude. Se filmer en train de manger, c’est une manière de partager un moment avec d’autres personnes même si ça ne reste que virtuel.
Les premières vidéos de mukbang apparaissent en 2009 et depuis il y a des milliers de foodchallengers. Qui fera le plus de vues ? Quelle vidéo sera la plus dingue ? C’est parfois drôle, toujours excessif et parfaitement inutile. Enfin, plus maintenant, parce que le food challenge, ça rapporte du cash ! L'Américaine la plus suivie sur les réseaux, spécialiste du mukbang,aurait gagné un million de dollars avec se genre de vidéos. Ça vaut bien une bonne indigestion !
Alan, youtubeur français aux plus de 800 000 abonnés a cru sentir le bon filon. Il s’est fait remarqué à l’été 2023 pour avoir ingurgité plusieurs tacos XXL. Accusé de tricherie, il a voulu prouver la véracité de sa vidéo en se plantant magistralement en live. Le pauvre Alan s’est fait lynché, il a même reçu des menaces, le monde est fou. Et heureusement pour sa santé qu’il n’a pas réussi son défi idiot ! On le sait, manger en grande quantité des repas trop riches, c’est augmenter les risques d’obésité, d’hyper-tension, de diabète, de tout ou presque. C’est même changer son rapport à la nourriture et potentiellement développer des troubles du comportement alimentaire. Bref, c’est tomber dans des extrêmes dangereux en gaspillant de la nourriture en plus et pour quoi ? Quelques likes.
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Wed, 17 Jan 2024 - 2min - 1328 - Pourquoi le fenouil a-t-il un goût d’anis ?
L’anis, c’est un goût assez particulier. Ca sent le sud de la France et la pastaga. On peut l’adorer ou le détester. Moi, je ne suis pas fan. Et ce goût, on le trouve dans d’autres aliments et notamment le fenouil. Pourquoi ? Eh bien, je vais vous le dire dans ce podcast.
Le fenouil est composé d’une molécule qui donne cette saveur, c’est l’anéthol. Ce légume a un cousin qu’on appelle le fenouil bâtard, c’est l’aneth. Aneth, anéthol, vous faites le lien ? Pas très sympa pour cette plante aromatique de se faire insulter de bâtard comme ça, alors qu’on aime la parsemer sur nos poissons. L’anéthol, on le retrouve évidemment aussi dans l’anis ou encore la badiane.
Pour en revenir à notre fenouil, c’est un légume qu’on retrouve dans le bassin méditerranéen. Et on le mange depuis très longtemps. Il est évoqué dans la mythologie grecque. L’un des Titans, Prométhée aurait caché le feu céleste volé aux dieux dans une tige de fenouil pour le donner aux hommes. Ça aurait moins bien marché avec un chou de Bruxelles.
Je vous fais une description comme si vous étiez dans « Question pour un champion » : En botanique, la plante appartient à la famille des apiacées, elle est originaire de Syrie. Ramenée en Italie où sa culture se développe au cours du XVIe siècle. Je suis, je suis, je suis ? L’Histoire raconte que Catherine de Médicis, (encore elle !), l’aurait rapporté dans ses valises en France. Elle avait des sacrés valoches la future reine, on a l’impression qu’elle a importé toute la gastronomie italienne dans l’Hexagone, ce qui n’est pas tout à fait vrai mais j’aurais l’occasion de vous en reparler.
Le fenouil, devient magique au Moyen-Âge. On croit qu’il éloigne les mauvais esprits, on le pense aussi aphrodisiaque. On lui prête plein de vertus, il est d’ailleurs toujours utilisé pour soulager les troubles digestifs, les coliques des petits, l’inflammation des voies respiratoires...Le fenouil stimule la lactation, on utilise ses graines, on en fait des infusions. Le fenouil est antioxydant, riche en vitamines C, il est peu calorique et diurétique. L’anis et toutes les plantes au gout anisé ont toujours été perçues comme bonne pour notre santé. L’anis vert était d’ailleurs consommé pour ses vertus thérapeutiques par Hippocrate. Le père de la médecine le conseille en cas de toux ou d’aigreurs d’estomac.
En Asie, on suce de l’anis étoilé quand on a mauvaise haleine...Prenez de la badiane Émile, et parlez moi encore !
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Tue, 16 Jan 2024 - 2min - 1327 - Qu’est-ce que la trêve des confiseurs ?
Vous avez peut-être entendu cette expression à la fin de l’année. Cette trêve se fait pendant la période entre Noël et le nouvel An. On croit par cette expression que les confiseurs se déchirent tout le reste de l’année pour se reposer pendant une semaine, eh bien, pas du tout !
Mais alors, qu’est ce que c’est ? Eh bien, je vais le dire dans ce podcast.
Cette trêve est réservée au monde politique. L’origine de cette expression date de 1874. Bonaparte est mort, la IIIe République française est proclamée mais elle est encore jeune et fragile. Elle est secouée par des débats enflammés sur la question de la future constitution. Le gouvernement en place n’est que provisoire. Les parlementaires républicains, les monarchistes et les bonapartistes ne s’entendent pas. Au mois de décembre, il est convenu que tous feraient une pause pour mieux dégoupiller au début de l’année suivante.
Et qui profitent de cette accalmie ? Les confiseurs, ils font leur plus gros chiffre d'affaires à cette période de l’année. La presse de l’époque trouve alors cette expression de trêve des confiseurs pour se moquer de certains responsables politiques…qui comment dire…mangent bien à la cantine !
Au tout début de l’année 1875, les politiques trouvent un accord et posent les fondements de la IIIe République. Ça valait le coup de se calmer, non ?
Depuis, il est admis par la classe politique de respecter ce repos pour les fêtes et de laisser le commerce s’épanouir et les familles se retrouver. D’ailleurs, pendant la trêve des confiseurs, les parlementaires et les sénateurs ne siègent pas. C’est devenue une tradition républicaine. Une pause sur les grands débats et les grands blabla. Une accalmie, trop courte parfois…souvent.
Comme les épisodes de choses à savoir gastronomie ! Alors n’hésitez pas à vous abonner !
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Mon, 15 Jan 2024 - 1min - 1326 - Connaissez-vous le briani ?
Vous vous dites qu’il y a une erreur dans le titre de ce podcast. Qu’on ne dit pas briani mais biryani. Eh bien non, et je vais vous dire pourquoi.
Je vous parle souvent de mes racines normandes mais j’ai aussi des origines bien plus exotiques : l'Île Maurice. Ma mère est né là-bas, mon père n’est pas né là-bas. Bref, je suis métisse.
L'Île Maurice, ce sont, certes, des plages magnifiques, du soleil et des cocotiers mais c’est aussi une culture gastronomique riche où tous les continents se retrouvent à table. Et le plat emblématique de l’île, c'est le briani. Il est à base de riz, de pomme de terre et d’épices avec de la viande ou parfois du poisson.
Le biryani, c’est un plat indien. Le briani, c’est un plat mauricien. Les deux sont liés. Le biryani trouve ses origines en Inde du Nord, importé par les Monghols au XVe siècle. Le plat arrive à l'Île Maurice dans les bagages des immigrés indo-musulmans venus travailler dans les plantations de canne à sucre aux alentours du XIXe siècle. Le biryani devient briani ou brié comme on dit en créole à Maurice. La différence, c’est le mélange d’épices : plus subtil à Maurice et moins pimenté qu’en Inde.
Et sa préparation relève de l’art. Comme pour le maître canardier (petit clin d’oeil à l’épisode du canard au sang), il existe un métier spécifique à la réalisation du briani. Celui qui le prépare, c’est le bhandari.
Donc, dans ce plat, il y a de la viande puis des pomme de terre puis du riz, des oignons et un beau mélange d’épices. Les ingrédients sont disposés en couches successives et tout ce beau monde se retrouve dans une même marmite, qu’on appelle le deg. Tout réside dans la cuisson, le briani est cuit à l’étouffée. Le deg est traditionnellement scellé par une pâte à luter pour enfermer et conserver toutes les saveurs des ingrédients et des épices qui cuisent ensemble.
Impossible de faire un brié pour une personne, c’est un plat de partage. Un incontournable des mariages, des fêtes de famille. Le bhandari peut cuire des brianis pour des centaines de personnes dans un seul deg. Vous verriez la taille de la marmite ! Obélix aurait largement pu tomber dedans étant petit. Je crois que ça a été un peu mon cas.
J’aimerais dédier cet épisode à ma grand-mère mauricienne : Noor, ma Nanie, qui nous a quitté en ce début d’année 2024. Ce sont toujours les meilleurs qui partent trop tôt.
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Sun, 14 Jan 2024 - 2min - 1325 - Pourquoi le raisin est-il astringent ?
Pourquoi le raisin est-il astringent et pourquoi j’ai autant de mal à prononcer le mot astringent ? Mdr.
L’astringence, c’est cette sensation d’avoir la langue âpre, un goût amer et la bouche un peu sèche alors qu’on vient de mangez le fruit pourtant gorgé d’eau. Le raisin est astringent parce qu’il contient des tannins. Les tanins sont des polyphénols naturels, ils se situent plus particulièrement dans les pépins, la peau du fruit et les rafles, ces petits pédoncules qui tiennent les grains de raisin pour former la grappe. C’est la réaction des tanins contenues dans le raisin au contact des protéines de la salive qui crée cette astringence. Les tissus de notre bouche se resserrent.
Chaque variété de raisin à une concentration plus ou moins élevée en tanins donc une âpreté différente aussi. Quand on parle d’un vin tannique, on pense tout de suite à un vin rouge, fort et jeune. Mais pas du tout au blanc. C’est la macération du fruit dans son jus qui diffère. Lors de la fabrication d’un vin blanc, cette étape de vinification ne dure que quelques heures et donc les tanins ont moins le temps de s’exprimer dans le mélange. Pour le vin rouge, la macération peut prendre plusieurs jours.
Les tanins vont participer à donner des notes particulières au vin. Au vigneron de trouver le juste équilibre par la suite pour qu'il ne soit pas trop amer. C’est donc en fonction de la variété des raisins, qu’on appelle les cépages, et des terroirs sur lesquels les pieds de vigne poussent qu’on obtient différents vins. Pas très dry january friendly cet épisode. Sorry.
D’autres éléments entrent en compte dans l’astringence d’un raisin. Son taux de sucre par exemple. La saveur sucré atténue celle de l’amertume.
Il n’y a pas que dans le raisin qu’on retrouve des tanins. Ils sont présents dans le bois de chêne, d’où son utilisation en fut pour fabriquer et complexifier certains alcools. On le trouve dans le cacao, la rhubarbe ou encore les thés. Laissez un sachet de thé trop longtemps dans votre eau chaude, vous sentirez tout de suite l’amertume.
C'est le mois de janvier, un mois sans alcool alors j'arrête de vous en parler et je vous lâche la grappe avec ça !
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Thu, 11 Jan 2024 - 2min - 1324 - Qui a osé inventer le tacos français ?
Le tacos français. Le french tacos. J’ai essayé. C’est de la nourriture, on peut se sustenter mais c’est un peu une insulte à la gastronomie pour moi. Mais ça fait une tel carton (oui, je suis une milléniale et alors ?), je suis obligée de me demander qui à oser faire ça ? Dénoncez-vous !
Le tacos français est inventé dans les années 2000. Et il y a deux villes qui s’affrontent pour sa paternité. Lyon face à Grenoble. Moi, je le connais sous le nom de tacos lyonnais et pour cause ! Ce serait le patron d’un snack de Vaulx-en-Velin, en banlieue est de Lyon qui aurait eu l’idée de le créer. Il met de la viande, de la sauce froide, des frites et enveloppe le tout dans une galette de blé qu’il replie en carré. Le restaurateur n’aurait pas été convaincu par les traditionnels tacos, il est peut-être atteint d’agueusie mais a-t-il vraiment goûté ou vu un jour un tacos mexicain ? Allez savoir !
D’autres disent que c’est en Isère que le tacos français est né. En fait, c’est un Grenoblois qui a créé l’enseigne O’tacos en 2010. Et là, c’est un véritable succès. Le french tacos conquit tout le pays avec ces trios de viandes, ses frites détrempées dans une sauce fromagère bien grasse.
Il en faut pour tous les goûts. Et c’est ce qui plaît. On peut mettre tout et à peu près n’importe quoi dedans. Le client crée lui-même son tacos. C’est gras, c’est rassasiant et ça reste moins cher qu’un autre fast-food.
Pour l’amour du tacos, des youtubeurs ont parodié la chanson de PLN "au DD", je vous laisse sur ces paroles : "mon ventre fait ouhla lala, cette crise de foie que j’me mets ! Je vis dans un rêve calorique, c’est un suicide gastronomique !"
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Wed, 10 Jan 2024 - 1min - 1323 - Qu'est-ce qu'un oeuf de cent ans ?
J’adore les oeufs, il y a mille et une manière de les cuisiner. Et il faut croire qu’en Chine, ils avaient fait le tour de toutes les recettes pour inventer l’ultime étrangeté : l’oeuf de cent ans. Mais alors c’est quoi ? Eh bien, je vais vous le dire dans ce podcast.
J’ai déjà annoncé dans l’intro d’où vient l’oeuf de cent ans. Cette spécialité est chinoise.
Au départ, vous voyez à quoi ressemble l’intérieur d’un oeuf. Le blanc est liquide et translucide, le jaune est crémeux. Jusqu’ici, tout va bien. L’oeuf de cent ans, lui, a un jaune, couleur verdâtre tirant sur le noir et un blanc qui s’est transformé en gelée brune voire marron. Il ressemble clairement à un oeuf sorti tout droit de l’enfer.
Quel est le procédé ? On laisse vieillir un oeuf de canne dans un liquide à base de chaux, de cendres, d’argile, de feuilles de thé ou encore d’aromates. Après une courte ébullition de ce mélange, on y plonge l’oeuf pour le laisser macérer. L’oeuf change de couleurs et de texture car son vieillissement modifie son ph, c’est à dire son taux d'acidité. Plus le ph de l’oeuf augmente, plus les protéines contenues dans l’aliment coagulent. L’oeuf au ph neutre, autour des 7,5 passe rapidement à 9 et jusqu’à 12. Cet oeuf va macérer comme ça pendant plusieurs semaines et non pas pendant 100 ans comme pourrait laisser présager son nom. Les Chinois ont autre chose à faire que de poireauter un siècle pour manger un oeuf.
On l’appelle pidan en Chine, son nom d’oeuf de cent ans vient des Occidentaux, qui, en voyant son aspect si particulier, ont pensé que l’oeuf avait été conservé très longtemps. Cette recette remonterait au temps de la dynastie Ming, il y a plus de 500 ans. On le mange froid, il dégage une odeur d’ammoniaque et aurait un arrière-goût de pourri.
Vous trouvez ça peu ragoûtant ? En France, il y a des fromages qui refoulent comme jamais : le roquefort, c’est de la moisissure sur du brebis et c'est un délice alors qui sommes nous pour juger !
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Tue, 09 Jan 2024 - 1min - 1322 - Pourquoi l’alcool nous rend ivre ?
Vous l’avez annoncé au lendemain du nouvel an : "L’alcool, plus jamais !" Pour les plus courageux, vous allez tenter de faire le dry january, le mois de janvier sans alcool. Une semaine déjà et je vous félicite. Mais, pourquoi l’alcool nous rend ivre ? Eh bien, je vais vous le dire dans ce podcast !
L’alcool, c’est quoi ? C’est un processus de fermentation. Des levures absorbent le sucre contenu dans les fruits, plantes, légumes pour les transformer en éthanol, elles dégagent aussi du gaz carbonique mais ce qui nous intéresse ici, c’est bien la molécule d’éthanol. Le saké, le vin en passant par les bières, toutes les boissons alcoolisées qui existent en sont composées, à des degrés différents.
Cette molécule est d’abord absorbée par l’estomac mais elle arrive à traverser les parois du système digestif pour arriver directement dans le sang. Et c’est là que ça complique pour le corps humain.
Il faudrait à peine une demi-heure pour que les effets de l’alcool se fasse ressentir. C’est le temps de trajet de la molécule d’éthanol vers notre cerveau. Les molécules vont directement toucher certains neurotransmetteurs, l’alcool est donc psychoactif. L'éthanol accélère des parties de notre cerveau. On commence par être euphorique, désinhibé, bref vous connaissez les effets de l’alcool. On pense avoir la voix de Céline Dion, la beauté de Robert Redford…enfin plus Robert que Redford ! Mais consommé à une trop forte dose, c’est tout l’inverse. L’alcool est sédatif. On finit en black-out.
En fait, quand on boit de l’alcool, on perturbe notre cerveau qui ne peut plus fonctionner normalement. Et le corps aussi douille pas mal. L’éthanol va se décomposer dans notre organisme et créé de nouveaux composés chimiques. Le foie par exemple va transformer l’éthanol en acétaldéhyde et c’est lui qui vous fait courir aux toilettes, la tête dans la cuvette pour vomir votre combo 5 pintes / 5 cacahuètes de la soirée.
Et certaines personnes peuvent être ivre sans boire une goutte d’alcool. Elles sont atteintes du syndrome d’auto-brasserie. C’est leur organisme qui crée seul un état d’ébriété.
Ce syndrome serait du à la présence de levures dans le tube digestif qui créent la fermentation et elles produisent de l’alcool. Ce phénomène se déclenche si la personne mange un repas riche en glucides ou en sucres rapides. Cette maladie est très rare donc impossible de faire passer votre état du nouvel an pour autre chose qu’une grosse cuite !
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Mon, 08 Jan 2024 - 2min - 1321 - Qui a inventé la galette des rois ?
Vous l’avez deviné, je vais vous parler de la galette des rois. Vous connaissez déjà ses traditions dans la religion chrétienne. Si Si, on vous l’expliquait dans un épisode de Choses à Savoir Gastronomie, il y a déjà deux ans ! Un bref rappel des faits ne fera pas de mal mais moi, gourmande comme je suis, j’ai surtout envie de vous faire découvrir qui a inventé cette tourte, délicieusement garnie de frangipane.
Pour célébrer l’Épiphanie le 6 janvier, autrement dit l’arrivée des Rois Mages à Bethléem, la religion catholique s’est en fait inspirée d’une tradition païenne.
Partager une galette serait un héritage de l’Antiquité. Dans la Rome antique, on partage un gâteau pendant la semaine du solstice d’hiver. On appelle ces célébrations les Saturnales. Pendant ces festivités, on oublie les barrières sociales. Maîtres et esclaves se retrouvent à la même table et au même niveau. Un convive est alors tiré au sort et désigné prince des Saturnales. Mais à cette époque, pas encore de galette des rois.
La recette de cette tourte à la crème frangipane arrive bien plus tard. Elle aurait été créée au sein de la famille Frangipani au XVIe siècle. Ce gâteau est alors destiné, non pas aux Rois Mages mais à Catherine de Médicis. Le comte Cesare Frangipani lui offre cette douceur lors de son mariage avec le futur roi de France, Henri II. D’autres attribuent le nom de la crème au frangipanier, un arbre aux fleurs jaunes et blanches qui dégage la même odeur ou encore au marquis Frangipani, maréchal de Louis XIII qui aurait créé un parfum ayant lui aussi la même odeur.
Dans tous les cas, les premières recettes connues de la galette des rois, appelée alors tourte à la frangipane sont évoquées aux alentours de 1650. La frangipane est composée traditionnellement d’un tiers de crème pâtissière et de deux tiers de crème d’amandes. La galette en est garnie recouverte de pâte feuilletée. Désormais, on peut la manger avec de la compote de pomme, du chocolat, version mini ou XXL comme au Palais de L’Élysée. Celle dégustée par le président de la République ne cache aucune fève et porte le simple nom de galette. C’est logique, il n’y a plus de roi, plus de reine en France. Il n’y a que des locataires, élus par le peuple dans une république. On ne verra donc jamais Emmanuel Macron sur le trône !
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Sun, 07 Jan 2024 - 2min - 1320 - Comment le cognac a-t-il été sauvé par le rap US (2/2) ?
Comme dans la chanson de Busta Rythmes, ce podcast a deuxième partie. Dans l’épisode précédent, je vous explique comment un titre de rap aux Etats-Unis a relancé la consommation du cognac dans le pays. Le rap aux Etats-Unis, c’est une culture, un son et une manne financière non négligeable pour l'industrie du cognac en difficulté à la fin des années 90.
En fait, le cognac est bu déjà depuis quelques décennies aux Etats-Unis par les jazzmen notamment. Il est consommé majoritairement par les Afro-Américains. Pendant longtemps, le cognac était la boisson de cette communauté en opposition avec le whisky, un alcool bu par les Blancs.
Au-delà d’être synonyme de luxe à la française, le cognac est surtout associé à la réussite. Et dans le rap, quand on arrive à sortir de son quartier difficile et de ses années de galère, on le montre avec opulence et arrogance. On organise des fêtes à la Louis XIV sauf que les carrosses sont remplacés par des grosses bagnoles / on aime la bagnole / on balance des billets verts, on s’entoure des plus belles femmes et on boit du « yak » parce qu’on a désormais de quoi se les payer.
Le rappeur Tupac parle déjà de sa passion pour la « brown bottle » dans les années 90. Au départ, les industriels ne flairent pas forcément le coup marketing d’associer leur marque aux rappeurs US qui se présentent souvent comme des gangsters repentis, pas top pour l'image mais quand ils voient les ventes boostées par Busta Rythmes, la filière cognaçaise se dit qu’il y a un truc à faire.
Ce qu’il faut savoir c’est qu’on boit du cognac partout dans le monde sauf en France. Plus de 97% du cognac est consommé à l’étranger. Et les plus gros consommateurs sont toujours les Américains, plus de la moitié du marché international. La commune de Cognac a vu les plus grandes stars du hip-hop débarquer. Jay-Z est propriétaire avec Bacardy de la maison d’Ussé depuis les années 2010. Son cognac concurrence même les plus grandes maisons. 50 cent a lui aussi investi dans le spiritueux. L’ambassadeur du cognac Rémy Martin n’est autre que Usher. Et Pharrell Williams a composé une musique pour le cognac Louis XIII qu’on ne pourra écouter que dans un siècle.
Je vous le dis dans l’épisode précédent, Drake dans « One Dance », boit du Hennessy. C’est le H du groupe LVMH, Nas est en collaboration avec la maison depuis une décennie, il a même une bouteille à lui, créée à l’occasion des 50 ans du hip-hop en 2023. La filière du cognac a dégagé près de 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires cette même année. De quoi faire tourner les têtes !
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Thu, 04 Jan 2024 - 2min - 1319 - Comment le cognac a-t-il été sauvé par le rap US (1/2) ?
« J’ai besoin d’une unique danse, j’ai un verre d’Hennessy dans une main », ce n’est pas moi qui le dit, c’est Drake. Le rappeur canadien ne boit pas n’importe quoi. Il boit du cognac. Les rappeurs outre-atlantique adorent ce spiritueux français. Ils en parlent dans leurs chansons et montrent des bouteilles, bien jolies et bien chères dans leurs clips. Et le cognac leur dit merci ! Cette eau-de-vie française a retrouvé ses lettres de noblesse grâce au rap us mais pourquoi ?
Eh bien, je vais vous le dire non pas dans un épisode mais deux ! C’est le début de l’année, on fait des folies.
Déjà, il faut savoir ce qu’est le cognac. Il est fabriqué depuis le XVe mais sa production n’est définie par une AOC, une appellation d’origine contrôlée qu’en 1936. Réalisé à partir de vin blanc, le cognac est produit sur un territoire limité, la Charente. Sa double distillation, les cépages utilisés, tout est consigné dans un cahier des charges strict.
Cet alcool est, au départ, réservé à la haute-société. L’Histoire raconte que Napoléon aurait emporté une caisse de cognac Courvoisier lors de son exil sur l’île de sainte-Hélène en 1815. D’ailleurs, le cognac napoléon est une méthode de distillation comparable aux bouteilles XO pour extra old. Un assemblage d’eaux-de-vie vieilles d’au moins 10 ans. Mais au fil de temps, le cognac perd en notoriété et le marché du spiritueux est en déclin. On parle même de crise du cognac dans les années 1990. Le marché japonais chute et embarque avec lui l’appellation. Les viticulteurs sont en colère, les ventes s’effondrent. Mais c’était sans compter sur le hip-hop.
En 2002, Busta Rythmes, légende du rap US sort « Pass the Courvoisier part.2 » avec P.Diddy et en featuring : une autre future star planétaire, Pharrell Williams. Bizarrement, sur le site internet de la maison française, on ne parle pas du rappeur et pourtant, grâce à lui, les vente du cognac Courvoisier ont explosé. Il y a deux raisons : la première, c’est le succès de la chanson et l’autre c’est le placement du produit dans le clip, gratos selon les dires de l’artiste. Des bouteilles de Courvoisier XO partout, des filles pas trop habillées, des mecs qui boivent, ça sent le cognac partout. Les ventes de Courvoisier auraient augmenté de 30% aux US dans l’année de sortie du titre.
Aux Etats-Unis, ils appellent ça du « yak » et grâce à ce titre, boire cette eau-de-vie de raisin un peu vieillotte devient hyper stylé. Totalement boomer de dire ça.
C’est un grand écart magistral entre la commune de cognac peuplée d’à peine 20 00 âmes et la culture du rap US avec derrière, une grosse industrie de la musique pleine de billets verts.
Et là, on s’est dit que c’était pas mal d’associer sa marque de cognac avec la réussite des artistes hip-hop mais ça, je vous le raconterai dans le prochain épisode !
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Wed, 03 Jan 2024 - 2min - 1318 - Pourquoi mange-t-on avec des baguettes en Asie ?
C’est tout un art de se servir de baguettes à table même si franchement, on n’a pas tous l’air classe quand on s’en sert. Mettons les pieds dans le plat. Impossible de savoir qui a inventé les baguettes ni quand exactement. Il y a plusieurs légendes autour de leur invention. On peut par contre s’avancer pour dire que c’est en Chine que l’usage est né.
Une première croyance raconte que l’utilisation des baguettes vient de l’empereur de Chine, Yu Le Grand de la dynastie Xia, 2 000 ans avant notre ère.
Il interdit l’usage des couteaux parce qu’il a peur d’être assassiné. Et à cette époque, la fourchette n’existe pas encore. Un jour, pour pouvoir manger sa soupe à la viande qui était très chaude, il aurait eu l’idée d’arracher les branches d’un arbre pour se créer des couverts de fortune. Un MacGyver avant l'heure ! La pratique se répand dans le pays pour éviter de manger avec ses doigts. Faites en bambous, les baguettes sont faciles et peu chères à fabriquer.
Une autre théorie explique que Confucius aurait conseillé à ses adeptes d'utiliser des baguettes en Chine puis plus généralement en Asie parce que le philosophe chinois prône la non-violence. Les baguettes sont preuves de bienveillance et de respect des convives contrairement au couteau, une arme blanche.
Dans tous les cas, les baguettes ont traversé les frontières pour arriver en Corée puis au Japon vers l’an 700 avant JC.
Il existe plusieurs types, les Chinoises sont longues. On vient se servir dans de grands plats à partager par toute la famille. Au Japon, les hashi sont plus courtes, en bois laqué et chacun mange dans son assiette.
C’est une manière raffinée de manger et il y a donc une série de règles à respecter et la liste est longue. Il faut entres autres, utiliser sa main droite pour manger avec des baguettes, même pour les gauchers, pas pratique cette histoire. On ne pique pas les aliments, on ne croise jamais les baguettes. Ce serait le signe qu’on n’a pas aimé le plat et puis, on ne joue pas avec pour se faire des dents de vampires, c’est drôle, moi, ça me fait rire mais c’est mal vu.
Sachez qu’au Japon, les suhis se mangent à la main et pas avec les baguettes. Alors la prochaine fois qu’on se moque de vous au resto devant vos makis, allez y franchement avec vos doigts et ressortez ce podcast en n’oubliant pas de proposer à vos amis de s’abonner à Choses à savoir gastronomie au passage !
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Tue, 02 Jan 2024 - 2min - 1317 - À quoi sert l’échelle de Scoville ?
Si vous connaissez l’émission Hot Ones, vous avez une petite idée du thème du podcast. Sinon, je vous le dis. Des personnalités mangent des sauces piquantes de plus en plus fortes en parlant d'elles. Et pour déterminer à quel point ça arrache leurs tronches, on classe les piments grâce à l’échelle de Scoville.
Cette échelle est inventée par l’Américain Wilbur Scoville en 1912. Logique. Il allait pas donner le nom de son voisin. Ce pharmacologue s’intéresse au piment et veut mesurer la chaleur qu’il fait ressentir au corps. Un peu maso mais pas complètement fou le Wilbur. Son expérience, il la réalise sur des cobayes.
Et pour connaître leur intensité, il faut d’abord comprendre ce qu’il se passe dans notre organisme. Quand on mange du piment, le cerveau reçoit et traduit un message de douleur. La faute à un molécule en particulier, la capsaïcine. C’est elle qui pique. Elle se trouve en majorité dans les petites graines à l’intérieur du légume et dans ses veines. La capsaïcine stimule en fait les récepteurs de la chaleur, d’où cette sensation de brûlure alors qu’aucune chaleur n’est vraiment produite in fine. Le cerveau pense alors être en danger, il nous dit que ça brûle et que ça fait mal. C’est pour cela que vous avez l’impression d’avoir la bouche en feu mais le piment ne blesse pas physiquement. En revanche, le reste du corps peut être perturbé si vous faites les malins. Le piment a beaucoup de qualités mais trop en manger, c’est s’assurer une digestion difficile parce que les parois de votre intestins peuvent être irritées par exemple.
Alors notre compère Scoville, pour son expérience, décide de réduire en purée les piments et les mélange avec de l’eau sucrée. Il fait goûter ses purées pimentées à plusieurs personnes. Tant que ça arrache, le scientifique dilue sa purée de piment et arrête d’allonger le mélange quand la sensation de brûlure disparait. Il faut par exemple diluer 1500 à 2500 fois le piment d’Espelette dans de l’eau sucrée pour que ça ne pique plus.
Ainsi, les poivrons sont les plus bas dans l’échelle de Scoville puisqu’il ne contiennent que très peu de capsaïcine. Le piment le plus fort du monde s’appelle le Pepper X, il est classé à plus de 2 millions 600 000 mille unités. Il a été créé par un Américain en 2023. Le créateur raconte qu’il a eu des crampes terribles et a gémit de douleur après avoir goûté son piment hyper-puissant…et il est content. Quel intérêt ? Aucun à part celui de battre un record et d’avoir la diarrhée du siècle.
Après avoir dit ça, comment calmer l’incendie dans votre bouche ? Vous êtes tenté de boire un litre d’eau mais ça ne fonctionnera pas vraiment. La capsaïcine est trop peu soluble dans l’eau mais elle l’est dans un corps gras. La meilleure solution pour apaiser cette sensation désagréable, c’est de manger des produits laitiers, mieux du fromage. Il contient du gras et de la caséine, cette protéine nettoie le palais en emportant la fameuse capsaïcine.
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Mon, 01 Jan 2024 - 2min - 1316 - Pourquoi boit-on du champagne pour les fêtes ?
Des bulles pour les anniversaires, pour Noël et pour ce soir alors ? Évidemment du champagne ! On sort les bubulles pour toutes les grandes occasions de la vie mais pourquoi ? Eh bien, dans ce podcast, je vais vous raconter comment le vin pétillant d’une petite région française est devenu symbole de la fête dans le monde entier.
Au départ, l’ancienne province de Champagne n’est pas une grande région de vin comparée à la Bourgogne ou au Bordelais. On y fait de l’alcool plutôt médiocre d’ailleurs…la région Champagne-Ardenne est une terre d’industrie textile. On y fait de la laine. Rien à voir donc.
Pour booster les ventes de ce vin, on crée un mythe autour de son origine. On raconte que le champagne est inventé par un certain Pierre Dom Pérignon à la fin du XVIIe siècle. Ce moine bénédictin dirige un monastère à Reims et les religieux exploitent un vignoble et produisent du vin qui a la qualité d’être effervescent. Dom Pérignon serait donc l’inventeur du champagne ! Eh bien non.
Le vin pétillant existait bien avant lui. Le champagne serait un vin de fête grâce à Clovis, plus de mille ans avant Dom. Baptisé à Reims peu avant l’an 500, le roi des Francs est célébré avec une ripaille et on boit quoi à sa santé ? Le vin local. Les couronnements de ses successeurs se feront par la suite à Reims avec, à chaque fois, le même alcool dans les verres. On associe donc naturellement le champagne à la célébration de grands événements et au luxe parce qu’il est la boisson des rois.
Par la suite, on fait des dégustations à l’exposition universelle de Paris en 1889. Le tout premier film publicitaire, réalisé par les frères Lumières est consacré au champagne. Fierté culturelle, il le voit au cinéma, dans les grands dîners, Voltaire considère le champagne comme l'image brillante de notre nation ! Rien que ça. Bref, le tour de force des producteurs de ce vin pétillant, c’est en fin de compte, le marketing.
On prête au champagne la qualité d’antioxydant et il serait moins calorique que le vin. Après ça reste de l’alcool donc oui pour quelques coupettes mais attention à ne pas finir dans la cuvette !
Allez ! Bonne année à tous !
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Sun, 31 Dec 2023 - 2min - 1315 - Que fait un maître canardier ?
Tout part d’une recette qu’à Rouen on connait bien ou alors, on ne la connait pas et grâce à ce podcast, vous allez découvrir ! La recette du canard au sang trouve ses origines à la fin du XIXe siècle. Le père Denise, restaurateur dans un village près de Rouen achète des volailles non saignées, vendues moins chers par les fermiers du coin. Le canard élevé à Duclair est une race ancienne, il a une robe toute noire avec une tâche au niveau du cou, on le surnomme l’avocat. Le chef imagine une recette à base du sang de l’animal pour lier la sauce, « le caneton à la Duclair » est né.
Pas de frigo à son époque. Dans la demi-heure, le caneton était étouffé, plumé, décapité, « c’est ça que vous voulez M.Bramard ? »
Bref, plusieurs chefs vont s’inspirer de cette recette et la faire connaitre au-delà des boucles de la Seine. Le cuisinier d’Édouard VII d’abord puis Michel Guéret. Lui, va inventer le caneton rouennais « Félix Faure » en 1933. C’est lui qui va créer l’ordre des canardiers. Fondé dans les années 80 à l’hôtel de Dieppe de Rouen. C’est un ordre très select, où il faut montrer pâte blanche enfin de pâte de canard pour devenir membre !
Cet ordre veut préserver la production locale de canard et sauvegarder la recette du caneton à la rouennaise. Il y a 27 étapes en tout pour la réaliser. Une partie en cuisine, le reste en salle devant les convives et c’est là qu’intervient notre maître canardier.
Il presse la carcasse du canard dans une presse spécialement conçue en métal argenté pour en extraire le sang et les sucs de la volaille. Il prépare la sauce à base d’abats, de vin, de cognac, de porto et du fameux sang de la bête. Ça ne donne pas envie comme ça mais c’est un vrai délice. Le maître canardier est formé, il reçoit un diplôme et l’insigne de l’ordre. Ça ne rigole pas !
On connaît le canard au sang dans le monde grâce Frédéric Delair. Il exporte la recette et l’adapte lorsqu’il rachète la Tour d’Argent en 1890, l’un des plus vieux restaurants de Paris. Chaque volaille est numéroté depuis la fin du XIXe siècle.
Édouard VII a mangé le 314e canard de l’établissement, Charles Trenet, Tom Cruise, les plus grandes stars sont venues manger à la Tour d'Argent. Serge Gainsbourg a dégusté le canard le numéro 536 814 : ne vous déplaise, en mangeant le canard à la rouennaise !
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Thu, 28 Dec 2023 - 2min - 1314 - Pourquoi le homard est-il si cher ?
Si vous avez de la chance ou plutôt un porte-feuille bien rempli, vous allez peut-être déguster du homard pendant les fêtes de fin d’année. Oui, faut pas être une pince pour en acheter ! Mais pourquoi est-il cher ? Eh bien, je vais vous le dire dans ce podcast.
Le homard n’a pas toujours été un produit de luxe, il s’est fait une place de choix avec le temps et avec la surpêche. Au XVIIe siècle, les colons anglais arrivent en terre pas trop connue outre-atlantique, l’Amérique, ils posent leur bagage sur un territoire qui deviendra par la suite la Nouvelle-Angleterre. Au menu, il y a du homard à n’en plus pouvoir. Le crustacé « homarus americanus » prolifère. Il y en a tellement qu’on le surnomme le "cafard de la mer", il est servi aux plus démunis et aux prisonniers. Il sert même d’engrais pour les terres.
Au départ donc, le homard, c’est un plat de pauvre. Sauf que, à force de le pêcher un peu trop et surtout n’importe comment, il y a de moins en moins de homard. Et la rareté, ça se paie ! C’est dans les années 1920 que le homard gagne ses lettres de noblesse. De cafard, il passe à "cardinal des mers".
On consomme deux espèces ; le homard américain et l’européen. Le homard américain est d’une couleur plutôt brune. On le trouve des côtes nord-est américaines jusqu’au Canada. Sa chair serait moins fine et délicate que le homard européen mais bon, je n’ai pas le budget pour comparer les deux là, tout de suite. Et pour le crustacé de nos côtes bretonnes, même combat. Le homard breton, surnommé le « petit bleu » parce qu’il est…plus petit et bleu, a longtemps subit la surpêche. Désormais, la loi encadre strictement la pratique.
Denrée de luxe, le homard peut se manger toute l’année mais comme pour les fruits et légumes, les crustacés ont aussi leur saisonnalité. Le homard lui, se pêche entre les mois d’avril et d’août. Le crustacé n’aime pas trop les eaux froides de l’hiver donc on en trouve moins. Vous voyez le décalage ? On ne mange pas le homard a la bonne saison et comme tous les mets, il est beaucoup plus cher s’il est acheté hors-saison. Le petit bleu peut coûter moins de 30 euros le kilo en Bretagne pendant l’été. En ce moment, il coutera deux voire trois fois plus cher. 120 euros en commande sur internet, à ce prix là, il est vivant…enfin moi, homard m’a tuer !
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Wed, 27 Dec 2023 - 2min - 1313 - Pourquoi a t-on envie de dormir après un gros repas ?
Je commence à vous connaitre, vous vous êtes explosés le bide pendant les fêtes. Et il y a des restes dans votre frigo. C’est pas fini cette histoire ! Vous vous êtes moqués de l’oncle au bout de table qui piquait du nez alors qu’on était même pas encore au dessert. On a tous un gros de fatigue après avoir mangé mais pourquoi ? Eh bien, je vais vous le dire dans ce podcast.
Qui dort dîne et surtout qui dîne dort. La faute à la digestion. Dès qu’on a fini de manger, l’organisme se met au travail. Lors de ce processus complexe, le corps va fabriquer de l’insuline qui va augmenter la sécrétion de sérotonine, l’hormone du bonheur. Cette dernière est cruciale pour notre bien-être et elle est en quasi-totalité produite par l’intestin. Tout le système digestif est composé de millions de neurones. C’est pour ça qu’on dit que notre ventre est notre deuxième cerveau.
La sérotonine est un neurotransmetteur qui agit directement sur notre sommeil et elle favorise l’endormissement. Vous mangez, votre taux de sérotonine augmente, vous avez envie de dormir. Ce phénomène, on l’appelle la somnolence post-prandiale ou le coup de barre d’après repas, à vous de choisir. Une autre explication serait celui de l’afflux sanguin. Le corps envoie un maximum de sang vers les organes de la digestion et du coup, le reste tourne un peu au ralenti.
Quand on est petit, c’est la base de partir à la sieste après le repas. Adulte, c’est tout ce dont on a envie mais c’est déconseillé. Si on s’endort, on ralentit la digestion, les aliments ont davantage de mal à descendre, ils stagnent dans l’estomac. La position allongée peut aussi créer des remontées acides, des reflux qui brûlent et provoquent parfois de l’apnée du sommeil. Bref, pas top.
Et ce qu’on mange va forcément avoir des conséquences sur notre manière de digérer : plus on mange des éléments gras, salés, riches en protéines ou encore certaines fibres, plus notre corps a du mal à les digérer et on tombe de fatigue. Bref, prenez un hamburger/frites, mettez y un coup de rouge, un café et l’addition par dessus et vous êtes foutu.
Et en même temps, la sieste en pleine journée est hyper à la mode en ce moment parce que personne ne dort assez la nuit. Donc on fait quoi ? Au prochain gros repas de fête, attendez 3h avant de vous écrouler, moitié moins si vous avez un appétit de moineau.
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Tue, 26 Dec 2023 - 2min - 1312 - Quelles sont les traditions culinaires dans le monde pour Noël ?
J’avais fait un super teaser sur les spécialités culinaires pour Noël ! Aujourd’hui, on fête Noël donc c’est parti pour un petit tour du monde insolite et gourmand. Ce n’est évidemment pas une série exhaustive de toutes les traditions mais plutôt celles qui ont retenu mon attention.
Le Japon, c’est KFC, c’est déjà fait. Pour les retardataires, c’est l’épisode du 12 décembre, vous pouvez toujours l’écouter sur toutes les plateformes. C’est bien fait Choses à savoir Gastronomie !
J’aime bien la tradition en Australie. Nous, on se caille en France pendant eux vont fêter Noël à la plage. Au menu, ils mangent des fruits de mer et ils les font griller au barbecue, c’est une institution le barbeuc chez eux. Noël au soleil, en maillot de bain, j’en rêve.
Aux Philippines, il mange un gâteau de riz pour Noël, jusque là, rien de fun mais là-bas, ils aiment tellement cette fête qu’elle démarre au 1er septembre. Chez nous, on n’a pas compris quand on vu les déco de Noël pendant Halloween, eh bien, les Philippins, ils le fêtent pendant quatre mois.
Autre férus de Noël, les USA. Avec leurs concours de décorations de maisons, ils sont à fond ! Les Américains cachent un cornichon dans leur sapin. Synonyme de chance pour l’année à venir à celui qui le trouve. Là-bas, on laisse un verre de lait et des cookies au Père Noël pour qu’il reprenne des forces (il a un peu de boulot ce soir là). Les Norvégiens, eux propose un bol d’avoine au Nisse, une créature mythologique qui les protège.
Retour en France direction la Provence. Il n’y a pas de bûche de Noël sur les tables mais plutôt 13 desserts. L’idée est de représenter la Cène, le dernier repas de Jésus entouré des 12 apôtres. On y retrouve des noix, des dattes ou encore la pompe à huile, un pain à la provençale.
Autre référence aux apôtres et à Jésus : l’incontournable Christmas pudding en Angleterre est préparé avec 13 ingrédients. Ce gâteau bouilli est composé entres autres, de raisins secs, de pommes et de cannelle et vous n’y trouverez pas de beurre ou de l’huile mais de la graisse de rognons de boeuf.
So bizarre mais so british !
Qu’importe les traditions religieuses, petits rituels païens et autres pratiques saugrenues, profitez un maximum de ce moment. Je vous souhaite de passer un beau et joyeux Noël !
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Mon, 25 Dec 2023 - 2min - 1311 - D'où vient le vin chaud ?
Le vin chaud, on le boit dans deux situations : soit au ski après une journée sur les pistes, soit au marché de Noël. On l’aperçoit, fumant au loin dans une grande marmite : ça sent les épices, le sucre, les fruits et peut-être la future barre au crâne !
Ses origines remonterait au temps des Romains. Au Ve siècle avant notre ère, on savait déjà faire du vin. Et on le buvait chaud pour faciliter la digestion. Les Romains l’appelaient « Condotum paradoxum », j’ai l’impression d’être dans Harry Potter !
Le vin était alors assaisonné de dattes, de poivre ou encore de miel. Ces ingrédients permettaient de conserver la boisson plus longtemps. Hello, l’épisode du mois de novembre sur le miel impérissable !
C’est au Moyen-Âge que la recette du vin chaud va évoluer : au fur et à mesure que l’on découvre de nouvelles épices en Europe comme le clou de girofle ou la cannelle. Les recettes d’aujourd’hui sont d’ailleurs quasi les mêmes qu’à cette époque.
Cette tradition du vin chaud à Noël, on la retrouve principalement dans les pays d’Europe du Nord et de l’Est mais il est désormais consommé dans le monde entier. Chacun a sa petite variante. En Suède par exemple, on l’appelle le glögg. Au Brésil, on boit du quentao avec un peu de cachaça.
Petite idée reçue à oublier : le vin chaud serait peu ou pas alcoolisé. Détrompez-vous, même si le vin est chaud, il contient toujours de l’alcool. L’éthanol ne s’évapore qu’à partir de 80 degrés environ. Et au contraire, l’alcool contenu dans votre verre sera plus rapidement absorbé par l’organisme sous l’effet de la chaleur et du sucre. Donc on y va molo sur le vin chaud.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, l’abus de piquette aussi. Autre idée reçue, c’est de le préparer avec un vin de piètre qualité. Je ne vous dis pas de prendre un Romanée-Conti ou un Chateau Latour, ce serait un crime ! Un cru assez jeune et pas trop tannique fera l’affaire. Les bonnes recettes se font toujours avec de bons ingrédients. Après, c’est à vous de voir…ou plutôt à vous de boire !
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Sun, 24 Dec 2023 - 1min - 1310 - France vs Belgique : Qui a inventé les frites ?
Des frites ! Des frites ! Des frites ! On en aurait consommé plus de 11 millions de tonnes dans le monde en 2022. Ça en fait de la corvée de patates. En Belgique, c’est bien plus qu’un accompagnement, c’est une institution ! Elles sont tellement sacrées là-bas qu’en 2014, un détenu incarcéré à la prison de Lantin n’a pas voulu sortir parce que c’était jour de frites à la cantine. Un génie.
Et là, je m’attaque à un sujet qui fâche. La frite ne serait en fait pas Belge mais Française. Oui, c’est un vieux match France/Belgique où à la fin, Thibault Courtois risque aussi d’avoir le seum !
Alors, pourquoi pense-t-on que la frite a été inventée en Belgique ? Eh bien, je vais vous le dire dans ce podcast.
Tout part d’une conclusion colportée par un historien belge, Jo Gérard. Dans les années 80, il affirme avoir la preuve que les habitants de Namur faisaient frire des pomme de terre en forme de poissons depuis la fin du XVIIIe siècle. L’homme déduit de ce fait que les Belges avaient inventé la frite. Dans les Flandres, pas de doute, la frite est 100 % Belge même si dans le monde, on la connait sous le nom de « french fry ». Selon le site de l’office de tourisme des Flandres, cette confusion vient de l’erreur des soldats américains de la Première Guerre mondiale. Ils ont goûté la frite en pensant être en France alors qu’ils étaient en Belgique. C’est pas joli-joli de jouer sur le cliché des Américains nuls en géo. Surtout que ces derniers ont raison, la frite serait bel et bien french !
Ce bâtonnet de pomme de terre frit a été inventé à Paris dans les années 1800. Ce sont des vendeuses de beignets installées sur le Pont-Neuf qui ont eu l’idée de plonger de la patate dans la friture. On trouve les premières mentions de la frite dans un livre de recette datant de 1794. La cuisinière française, madame Mérigot explique comment préparer en friture des patates coupées en tranche et cuites dans du saindoux.
La frite débarque en Belgique quarante ans plus tard grâce un immigré bavarois. Frédéric Krieger, formé dans les cuisines de la rôtisserie Chez Pélerin à Paris, décide de devenir son propre patron. Il part en Belgique et crée la première baraque à frites du pays lors d’une foire à Liège, c’est un succès !
Oui, on s’accorde à dire que la toute première frite est parisienne mais ce sont bien les Belges qui savent la cuisiner comme jaja. Le secret réside dans leur cuisson, il l’a font frire deux fois à des températures différentes. La frite belge appartient au patrimoine immatériel de l’Unesco, en plus d’avoir sa journée internationale célébrée le 1er août.
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Thu, 21 Dec 2023 - 2min - 1309 - Pourquoi l’ail donne mauvaise haleine ?
Aïe Aïe Aïe, je suis fan d’ail, j’en mets partout, cru, cuit, confit. L’ail relève les plats, c’est un must have dans nos cuisines. On lui trouve toutes les vertus. Il serait antioxydant, anti-inflammatoire, il nous protègerait contre les maladies cardiovasculaires et même les cancers. Bref, un allié pour votre santé, moins pour votre haleine. Pourquoi ?
C’est encore une fois le coup de la composition chimique de l’aliment. L’ail contient de l’allicine. Toutes les bienfaits reposent sur cette molécule en particulier. On peut aussi la retrouver dans les oignons ou encore les poireaux. Le point commun de ces produits, c’est leur forte odeur. Eh oui, l’allicine est aussi à l’origine de ce méfait. On ne peut pas être parfait !
La gousse d’ail est maligne. Dès qu’elle est attaquée, elle utilise l’allicine comme mécanisme de défense. Elle se protège ainsi des insectes, des champignons ou de votre hachoir. Cette molécule se transforme au contact de l’air et c’est son oxydation qui va donner à l’ail puis plus tard à votre haleine son petit fumet si piquant. Et vu que cette molécule est instable, elle libère des substances soufrées….le soufre, toujours celui qui vient déranger nos naseaux. Mais les composés chimiques soufrés de l’ail sont plus ou moins vite assimilés par notre organisme. Celui qui nous enfume, c’est le sulfure de méthyl allyle. Le corps peut mettre jusqu’à 24 heures à l’éliminer. Et après digestion, il passe par nos autres organes, peau, rein et même notre respiration donc tout ou presque sent l’ail, notre haleine d’abord, mais aussi notre sueur et notre urine.
L’une des techniques pour atténuer son goût, c’est de le blanchir, c’est-à-dire, de le passer dans de l’eau bouillante. Sauf que pour que l’ail garde tous ces bienfaits, il faut manger la gousse crue.
Il existe des remèdes de grands-mères : on utilise de la cardamome en Inde, du thé vert en Chine ; la pomme, le persil ou encore la menthe permettent aussi d’atténuer les odeurs liées à l’ail cru. Des scientifiques américains pense avoir trouver la solution ! Dans une étude menée à l’été 2023, ils ont identifié le yaourt comme étant la kryptonite de l’ail. Les graisses et les protéines qui le composent agissent comme des désodorisants naturels. Plus le yaourt est riche en graisse, mieux ça fonctionne. Tournée de yaourt à la grecque pour le dessert et votre date devrait bien se finir !
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Wed, 20 Dec 2023 - 2min - 1308 - Pourquoi mange-t-on une bûche à Noel ?
Oh du dessert, c’est une bûche ? Non, c’est Kloug !
La tradition de la bûche de Noël en dessert est française, vous ne trouverez pas de bûche aux USA ou en Norvège. Ils ont d’autres coutumes dont on parlera dans un prochaine épisode. Quel teaser !
La bûche, au départ, est réservée à la cheminée. On réunissait tous les habitants du logement autour du foyer et on la faisait brûler le plus longtemps possible. Cette coutume marque la fin du solstice d’hiver, jour le plus court de l’année. Elle tirerait ses origines des cultes germaniques et celtiques soit environ 2 000 ans avant notre ère. On faisait alors un feu pour éloigner les mauvais esprits et garantir une bonne récolte l’année suivante. Cette tradition se perd avec le temps. Déjà, parce que tout le monde n’a pas de cheminée et puis, par où passe le Père Noël si on fait un feu dans la cheminée ?
La bûche que l’on mange, elle, serait apparue vers la fin du XIXe siècle. Composée au départ d’une génoise avec de la crème au beurre que l’on parfume au chocolat et décorée de petits friandises qui rappellent la forêt. Le biscuit est roulé à la main pour ressembler à un tronc d’arbre, logique.
La paternité de la recette originale est discutée. Un certain Félix Bonnat, chocolatier lyonnais l’aurait inventé dans ses cuisines dans les années 1860 mais pour d’autres, la bûche aurait été inventée par un pâtissier parisien 30 ans plus tard, du nom de Pierre Lacam. C’est après la Seconde Guerre mondiale que la bûche de Noël se retrouve sur la table des Français et conquit peu à peu les pays francophones.
Désormais, la bûche prend mille et une forme. Celle de la maison Ladurée, célèbre pour ses macarons a remporté un titre de meilleure bûche de l’année 2023. Créée par le chef pâtissier Julien Alvarez, on est loin du Kloug ou de la bûche tout court. Elle tient à la verticale et renferme 6 petits entremets. 300 euros la bûche tout de même. De quoi finir le repas en beauté et finir d’épuiser ses étrennes !
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Tue, 19 Dec 2023 - 2min - 1307 - Est-ce que nos goûts changent avec l’âge (2/2) ?
Nos préférences alimentaires à l’âge adulte seraient déterminées dès l’enfance mais d’autres éléments sont à prendre en compte. À partir de la cinquantaine, nos papilles se régénèrent de moins en moins et donc, détectent de moins en moins les contrastes entre l’amer, le salé, le sucré, l’acide. Elles acceptent mieux les saveurs plus fortes et nous, en grandissant, sommes de plus en plus friands d’andouillette, de chocolat 99% de cacao sans sucre ou encore de ce fromage qui embaume tout le frigo. Aussi parce que nous le sentons moins bien ! Nos capacités olfactives diminuent elles aussi avec l’âge.
Quand vous êtes malade avec un "rhube", comme moi depuis deux semaines, vous perdez le goût. Faites une dégustation à la maison. Prenez deux sauces qui ont la même texture, du ketchup et de la moutarde par exemple, et proposez-les à quelqu’un qui a les yeux bandés et le nez bouché. Il lui sera impossible de distinguer l'une de l'autre.
Nos capacités à goûter et à sentir sont peu à peu dégradées avec l'âge et donc on perd aussi un peu l’appétit. Mais ce n’est pas une altération générale, certains aliments ou certaines odeurs seront moins fortes donc non, tout n’a pas le même goût pour les séniors. Une étude réalisée en 2017 par l’Inrae, l'institut national français de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l’environnement l’a démontré. Des scientifiques ont fait passer le même test à deux générations différentes. Il fallait identifier les goûts de deux compotes de pommes, l’une était plus acide, l’autre était plus sucrée. Les 60 ans et plus ont su faire la différence entre les deux d’une manière quasi-similaire au moins de 40 ans.
Nos goûts font appel à nos sens et à notre mémoire. Il y a aussi la peur de goûter un nouvel aliment, c’est la néophobie alimentaire. Commune chez les petits, on retrouve cette crainte chez les animaux comme le rat, certaines espèces d’oiseaux ou encore notre cousin lointain, le singe. Plus on vieillit, plus on est audacieux et curieux de découvrir ou redécouvrir des goûts. Vous détestez les huitres, retentez votre chance dans 15 ans, sur un malentendu, ça peut marcher ! Et quand on a de la bouteille, on associe notre nourriture avec des bons ou des mauvais souvenirs. La cuisine, c’est de l’émotion. Chacun a sa madeleine de Proust.
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Mon, 18 Dec 2023 - 2min - 1306 - Est-ce que nos goûts changent avec l’âge (1/2) ?
Si vous m’aviez proposé du roquefort avant mes 20 ans, je serais partie en courant…10 ans plus tard, j’adore ! Pourquoi ?
Le goût se développe tôt, très tôt chez nous. Nous sommes encore en train de nager dans le liquide amniotique de notre mère que déjà, nos papilles gustatives sont créées ! Et vu que le foetus avale un peu de ce liquide, il goûte ce que maman mange. L’éducation aux bonnes choses commence donc dès la grossesse et se poursuit avec l’allaitement. Votre lait maternel change de saveur en fonction de vos repas. Vous influencez déjà les goûts futurs de votre enfant. Plus il sera exposé à une saveur, mieux il l’acceptera par la suite.
On possède davantage de papilles gustatives à la naissance qu’adulte. Environ 10 000 petits capteurs rien que sur notre langue. C’est eux qui vont détecter, analyser et aimer ou non ce que l’on ingère.
L’expression veut que le gourmet a le palais fin et pas la langue fine. C’est vrai, nous goûtons aussi avec notre palais, les côtés de notre bouche et même l’arrière de notre gorge ; ce serait à ce dernier niveau que nous sentons l’umami.
Les enfants aiment particulièrement le sucré, c’est dans leur nature. Ils préfèrent cette saveur parce que leur cerveau indique que les aliments sucrés vont leur apporter de l’énergie et ils vont en avoir besoin pour bien grandir ! L’amer ou encore l’acide sont perçus comme des saveurs pouvant être toxiques donc les enfants rejettent davantage ces goûts. Ils s’en méfient et au moment où ils comprennent qu’ils ne risquent rien à manger du pamplemousse ou des cornichons, ils sont à même de les apprécier. Je vous ai déjà parlé des enfants qui n'aiment pas les légumes verts par instinct primitif. Pour le goût c’est peu ou prou la même chose !
Au-delà de la saveur, il y a aussi la manière de faire goûter les aliments. Si l’expérience est positive lorsqu’un enfant le découvre, sa réaction l’est aussi. En fait, l’environnement fait pour beaucoup. En gros, forcer un enfant à manger un truc qu’il ne connait pas, c’est pas le bon plan parce que l’enfant va associer les épinards à un truc vraiment pas cool. Plus facile à dire qu’à faire, je l’avoue.
Tout finit par vieillir qu’on le veuille ou non, notre peau, nos cellules et nos papilles gustatives. Paie ta déprime à la fin de cette première partie. La seconde arrive demain, bah oui, je ne vais pas vous laisser sur votre faim !
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Sun, 17 Dec 2023 - 2min - 1305 - Êtes-vous certain de maîtriser la langue française ?
Pour écouter le nouveau podcast "Franc-parler":
Apple: https://podcasts.apple.com/us/podcast/franc-parler/id1719737952
Spotify: https://open.spotify.com/show/4ebaP6J0tjC8QTJaYHiUbu
Deezer: https://deezer.com/show/1000488492
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Sat, 16 Dec 2023 - 1min - 1304 - Pourquoi les Normands se battent-ils pour sauver leur camembert ?
C’est le fromage français le plus connu dans le monde, je n’exagère rien, je suis Normande et alors ? Je ne vois pas le rapport ! Il est, avec l’emmental, le fromage le plus consommé en France. Sauf que le camembert est victime de son succès. Vous voulez savoir pourquoi ? Je vais vous le dire dans ce podcast !
Oui, il y des bons camemberts et des faux clacos.
Petit point d’Histoire : Ce fromage a été créé par Marie Harel à la fin du XVIIIe siècle dans le département de l’Orne sur les hauteurs de Camembert. C’est Napoléon Bonaparte, qui par la suite, va le populariser. Apprécié de tous, on le retrouve dans les rations des Poilus mais les producteurs normands ont du mal à répondre à la demande de l’armée française. Le camembert commence à être fabriqué en dehors de la région. Le S.V.C.N, le syndicat des fabricants de véritable camembert de Normandie veut alors stopper cette production par les voies de la justice. Les producteurs normands perdent cette bataille et la dénomination de "camembert" tombe dans le domaine public dans les années 20.
Désormais, les consommateurs trouvent un peu tout et n’importe quoi sous ce nom. Lait pasteurisé, lait dont l’origine n’est pas clairement affiché et fabrication obscure. Il y a sûrement des bons fromages dans toutes ces propositions mais pas de calendos à l’horizon.
En 2018, le prix du meilleur camembert du monde a été décerné à un fromage…québécois. Un camembert au lait pasteurisé québécois ! Bug dans la matrice.
On ne fabrique pas de reblochon à Montpellier ! Alors pourquoi fabriquer du camembert à l’autre bout du monde ? Et c’est là que l’AOP intervient.
L’appellation d’origine protégée du Camembert de Normandie (la localisation est importante) existe depuis 1983. Le cahier des charges est strict. C’est un fromage à pâte molle et croûte fleurie fabriqué à partir de lait cru, produit par des vaches de race normande, moulé à la louche. Sa forme, son poids, sa taille, tout est répertorié. Et là, on a un vrai clacos qui claque !
Sauf que respecter une AOP, c’est un peu contraignant pour les grands industriels alors ils ont trouvé une parade pour enfumer le consommateur, non pardon, pour lui plaire autrement. Ils inscrivent les mentions, « fabriqué en Normandie », « au bon lait normand », etc.
C’est une véritable bataille à couteaux tirés ou plutôt à couteaux à fromage que mènent les producteurs normands face aux géants de l’agro-alimentaire.
Le Conseil d’Etat a tranché au début de ce mois décembre 2023 : toutes les mentions qui font référence à la région sans respecter l’AOP devront disparaitre des boites de camembert…mais la haute juridiction a quand même trouvé le moyen de protéger les gros groupes comme Lactalis et Richmonts dans l’histoire…de quoi en faire tout un fromage.
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Thu, 14 Dec 2023 - 2min - 1303 - Le coca est-il efficace contre la gastro ?
Hello, hello, c’est le retour de la gastro ! Dans ce podcast, pas de tabou, on parle de tout. L’épidémie revient chaque hiver avec son lot de symptômes bien désagréables et après on ose me demander pourquoi je préfère l’été !
Lorsque l’on a une gastro-entérite, déjà, on essaie de ne pas trop le dire. Chers collègues, j’ai un léger rhume, je suis un peu patraque. En réalité, vous vous videz dans tous les sens, c’est un calvaire et vos chers collègues le savent très bien. « Prend un coca, tu vas voir, ça va te faire du bien ! » Et si Martine de la compta avait raison ?
Le problème principale de cette inflammation qui touche l’estomac et les intestins, c’est la déshydratation. Vous éliminez trop rapidement l’eau, le sucre et les minéraux de votre organisme.
Le coca étant majoritairement composé d’eau et de sucre, il pourrait compenser ces pertes. Votre corps s’épuise à lutter contre la gastro et il a donc besoin de sucres. Autrement dit, si vous prenez un coca pour vous soulager mais ne le prenez pas light et consommer le en quantité raisonnable.
Parce que le coca, c’est loin d’être une boisson miracle contre la gastro.
On l’a dit, il contient beaucoup de sucres et quand notre corps en reçoit trop dans le sang, il essaie d’éliminer plus rapidement le glucose en augmentant la production d’urine et le risque….eh bien, c’est de se déshydrater !
Le coca contient des sels minéraux, à savoir, le sodium et le potassium. C’est bénéfique mais il n’en apporte pas assez pour votre organisme.
Autre conseil entendu sur le coca et la gastro, c’est qu’il faudrait touiller la boisson pour la "dégazéifier". Ce n’est pas bête mais là encore, ce n’est pas suffisant. Le gaz contenu dans les sodas va obliger votre estomac à travailler davantage. Donc, vous en buvez pour éviter de vomir mais les contractions gastriques, elles, peuvent vous faire vomir. Pas le bon plan.
Enfin, il est conseillé de boire du cola à température ambiante parce que consommer une boisson trop fraîche accélère un peu plus le transit et c’est exactement ce qu’on veut éviter pendant une gastro.
L’idée de boire un coca, tiède et sans bulle : un, ce n’est pas vraiment efficace contre la gastro. Deux, c’est juste immonde à boire ! Les solutions de réhydratation vendues en pharmacie seront bien plus efficaces.
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Wed, 13 Dec 2023 - 2min - 1302 - Pourquoi les Japonais mangent-ils du KFC pour Noël ?
Oh oh oh, je me rencarde déjà sur le repas de Noël. Dans l’idée, repas de fête oblige, on devrait retrouver sur les tables : des huitres, du foie gras ou encore de la dinde. Sur la table des Japonais, il y a aura du Kentucky Fried Chicken ! Pourquoi ? Eh bien, je vais le vous dire dans ce podcast
Au Japon, la majorité des écoles ferme avant le 25 décembre et on célèbre davantage la fin de l’année que la naissance du petit Jésus ou la venue du Père Noël. Le pourcentage de Chrétiens reste très faible, il n’y a pas d’engouement particulier pour cette fête. C’était sans compter sur la globalisation.
Manger du KFC à Noël, c’est devenu une coutume récente au Japon. Bel oxymore, vous me direz mais quand on sait que la cérémonie du thé a plus de 1 200 ans, une tradition qui a démarré dans les années 1970, c’était hier en fait !
On la doit à un employé opportuniste du tout premier KFC au Japon. On est en 1974. La légende raconte qu’il a entendu un client, un religieux chrétien se plaindre de ne pas avoir de dinde à Noël. L’employé lance alors une offre promo sur un bucket de poulet frit. Le Kentucky Fried Chicken, KFC se transforme en Kentucky for Christmas ! Les voeux du religieux sont exaucés et l’opération de com’ conquit tout un pays ! Encore un miracle de la mondialisation.
Le poulet frit de l’enseigne ressemble à un plat japonais fait de morceaux de poulet pané au panko dont les Nippons raffolent. Ils ont su apprécier les plats du fast-food KFC assez facilement.
KFC propose désormais des menus en pré-commande et le colonel Sanders se travestit en Père Noël. Comptez tout de même 30 euros pour un repas de fête. Et pourquoi pas, le plus important, c’est d’être entouré de sa famille ou de ses amis pendant cette fête, non ?
Soyanara !
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Tue, 12 Dec 2023 - 1min - 1301 - Pourquoi le curry que nous mangeons n’est pas vraiment du curry ?
Le curry, on sait tous à peu près à quoi ça ressemble. Et non, je ne parle pas de ce joueur de basket quadruple champion NBA avec les Warrios, j’espère que vous êtes plus de 12 à avoir la ref.
Je veux vous parler de cette poudre jaune qui colore nos plats et titille nos papilles. Sauf que, le curry…eh bien, ce n’est pas vraiment du curry ! Quoi, comment, stupeur et tremblement ? Vous voulez savoir pourquoi ?
Eh bien, je vais le dire dans ce podcast !
Contrairement au poivre, à la cannelle ou encore la noix de muscade, le curry n’est pas une épice. C’est un terme générique pour désigner un mélange d’épices principalement utilisé dans la cuisine indienne.
Les Indiens, eux, ne l’appellent pas le curry mais le massala, ça veut dire « mélange » en Tamoule, langue du sud de l’Inde et nom bien plus cohérent ! Le curry tient ses origines de cette partie du globe. Ce sont les colons anglais du XVIIIe siècle qui l’ont baptisé curry pour rappeler le mot "kari", qui signifie "plat en sauce". Les sauces des karis mangés en Inde étant épicés, voilà comment le curry est devenu le curry dans le monde entier.
Les premières traces du curry remonterait au temps de la vallée de l’indus, environ 2 000 ans avant Jésus-Christ. La base d’un curry, c’est de l’ail, du gingembre, de la graine de coriandre, de la cardamome et du curcuma… C’est ce puissant colorant naturel qui va donner cette joli couleur jaune.
Mais il n’y a pas de nombre d’ingrédients limite à sa création : épices, herbes, aromates. Il y a autant d’Indiens sur Terre qu’il y a de currys différents !
Le curry existe bien naturellement, c’est un arbre dont on consomme les feuilles. On l’appelle aussi le kaloupilé. Il ressemble à du laurier et on l’utilise de la même manière, infusé dans une sauce. En revanche, la feuille de curry n’a pas le même goût. Elle a des notes d’agrumes, un peu amère.
Pour en revenir à petites préparations de poudre d’épices, c’est bien pratique mais n’hésitez pas à regarder leur composition sur l’étiquette. Vous pourriez voir des trucs bizarres, comme de la maltodextrine : c’est de l’amidon de blé ou de maïs, ça n’a aucun gout mais ça a un bel intérêt pour l’industriel. C’est ce qu’on appelle un agent de remplissage. Autrement dit, la maltodextrine augmente le volume de votre curry. On vous fait croire artificiellement que le petit pot est généreusement rempli d’épices chères venues d’ailleurs alors que…non, pas tant que ça !
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Mon, 11 Dec 2023 - 2min - 1300 - Pourquoi le jus d’orange pasteurisé n’a pas le goût d’orange ?
J’ai besoin d’une cure de vitamines, un jus d’orange me fera le plus grand bien. Mais lequel choisir ? Celui au rayon frais coûte un bras mais celui en brique à température ambiante n’a pas le goût d’orange. Pourquoi autant de différence d’ailleurs ? Eh bien, je vais vous le dire dans ce podcast !
Que ce soit l’industriel, le petit producteur ou nous à la maison, pour fabriquer un jus d’oranges, on presse des…oranges mais c’est la suite de la préparation qui crée une différence avec la pasteurisation.
La pasteurisation, c’est une révolution dans la manière de consommer et de manger. On la doit à Louis Pasteur à la fin du XIXe siècle. Le savant cherche alors à lutter contre les maladies du vin, qui se conserve très mal lors des transports. Louis Pasteur découvre qu’en chauffant la boisson alcoolisée pendant quelques minutes à plus de 55 degrés et en l’absence d’oxygène, les germes sont détruits.
Pasteur dépose le brevet de la débactérisation en 1871. Le procédé va être utilisé par un chimiste allemand pour conserver le lait 15 années plus tard. Chaque liquide à sa température de pasteurisation mais le résultat est le même. Moins il y a de germe dans un liquide, plus il se conserve longtemps.
Dès que le jus est pressé, sa composition chimique change. En contact avec l’air, il s’oxyde. Il commence sa fermentation par les levures naturelles qui le compose.
Pour le conserver au mieux, les industriels vont donc le chauffer à haute température. Autour des 100 degrés, il bout et la quasi-totalité des bactéries sont détruites. Sauf que pendant ce process, la chaleur élimine aussi les vitamines, elle détériore son goût en cassant les molécules de protéines et de glucides, même la couleur va être altérée.
On a donc inventé le flash pasteurisé, on monte le jus à une température qui avoisine les 75 degrés pendant seulement quelques secondes (15 à 30) et on refroidit immédiatement le liquide pour tenter de converser un maximum de nutriments. Mais la durée de conservation retombe de un an en moyenne à quelques semaines seulement.
Quant au jus pressé à froid, il se consomme dans les 3 jours. Le mieux, c’est de manger le fruit tel quel. Je n’ai plus qu’à aller chercher des oranges chez le marchand mais je crois que quelqu’un les a volées mais qui ?
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Sun, 10 Dec 2023 - 2min - 1299 - Pourquoi l’urine sent mauvais après avoir mangé de l’asperge ?
Avouez que vous vous êtes déjà posé la question en sortant des toilettes après avoir mangé des asperges ! L'asperge n’est pas vraiment de saison mais je n’allais pas attendre le printemps pour répondre à cette énigme.
Déjà, il faut noter la vitesse à laquelle ce phénomène se produit. À peine avalées, les asperges diffusent leur doux fumé en quelques minutes. Ce légume est tout d’abord diurétique, c’est-à-dire qu’il augmente notre sécrétion urinaire. Autrement dit, notre vessie se remplit plus vite et notre envie d’aller aux toilettes aussi. En fait, l'asperge est très riche en eau et en potassium, elle est facilement assimilée par notre organisme et permet de faire un petit nettoyage des reins. Le légume favorise notamment l’élimination de l’eau et du sodium donc du sel. Et ça fait du bien à notre corps.
Mais pendant la digestion, comme tout les aliments, l’asperge va se décomposer en plusieurs éléments. Celui qui va agir plus tard sur l’odeur de notre urine, c’est l’acide asparagusique. En se dégradant, il évacue des composés chimiques souffrés. Et on le sait, quand ça sent le souffre, eh bien, ça ne sent pas bon. Certains diront que l’odeur ressemble à des oeufs pourris. Normal, le souffre est encore responsable dans la dégradation de l’oeuf et d’autres ne sentiront rien du tout ! Une étude scientifique de 2017 révèle que 6 personnes sur 10 ne sentent pas cette odeur tout simplement parce qu’elles ne le peuvent pas. Elles n’ont pas les récepteurs olfactifs pour ! Ce serait du à une mutation génétique. Une autre explication tient dans le fait que l’asperge ne se dégrade pas de la même manière chez tous les individus. L’asperge modifierait l’odeur de pipi, disons le comme ça, pour seulement 40% de la population. Grosso modo, les chiffres sont les mêmes mais les raisons différentes.
Il existe plein d’autres aliments qui modifie nos urines notamment dans sa couleur. Je vous ai parlé cette semaine de l’effet des couleurs sur notre corps ! La betterave par exemple, va tout colorer. Des mains quans vous les découpez jusqu’au petit cadeau que vous allez laisser dans la cuvette. Ça tombe bien, c’est bientôt Noël ! 😉
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Thu, 07 Dec 2023 - 1min - 1298 - Quel effet à la couleur de nos aliments sur notre corps ?
Demandez à un enfant s’il aime les brocolis, les épinards, la salade…Non, non et sûrement non. Mais pourquoi autant de haine pour les légumes verts ? Ce n’est peut-être pas un caprice, vous voulez savoir pourquoi ? Une fois n’est pas coutume, je vais vous le dire dans ce podcast.
Selon l’étude de deux scientifiques de Yale, notre cerveau serait programmé pour ne pas aimer les légumes verts. Dans leur expérience, ils ont mis des enfants âgés de 8 mois à un an et demi devant plusieurs objets : deux plantes artificielles, deux vraies plantes et deux autres objets en métal et plastique.
Résultats, les enfants se méfient farouchement des plantes comme si leur survie en dépendait. Ce serait un souvenir ancré dans notre cerveau reptilien, la plante pouvant potentiellement être dangereuse, toxique, elle peut blesser donc l’enfant, dans ce qu’il a de plus primitif, son instinct lui dit d’éviter de la toucher ou de la mettre à la bouche.
Avec l’apprentissage, les enfants vont développer leur sens du goût et donc une appétence pour les légumes verts. Il faut du temps, et pour nous, les parents : un peu voire beaucoup de patience. Ce n’est qu’une étude mais elle donne un début de réponse sur notre espèce humaine.
Il y a des "warning" que la nature nous délivre assez facilement avec des couleurs flamboyantes. Vous voyez un piment très rouge, le piment vous envoie le signal : "Attention ! Je pique", un champignon de la même couleur, c’est pareil, "Attention, je suis toxique".
Les fruits et légumes indiquent aussi par la couleur, leurs qualités nutritionnelles. Quand on vous dit que manger des carottes rend aimable, c’est faux. En revanche, elle vous donne de la vitamine A et un joli teint de pêche ou plutôt de carotte vu qu’elle est composée de…bêtacarotène. Il est un puissant colorant. Dans sa version industrielle, vous pouvez le retrouver dans les longues listes d’ingrédients des produits transformés sous le petit nom de E160a.
Chez les animaux aussi, la couleur des aliments a une incidence sur leur organisme. Prenons l’exemple du flamand rose : il né parfaitement gris. C’est en mangeant des petits crustacés présents dans les lagunes, les artémies, qu’il devient rose.
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Wed, 06 Dec 2023 - 2min - 1297 - Pourquoi pouvait-on manger des boules de Noël ?
Vous avez déjà entamé votre calendrier de l’Avent. Noël approche et j’ai déjà hâte de déguster le repas du réveillon ! Dans ma hotte, j’ai une question un peu bizarre…Pourquoi pouvait-on manger des boules de Noël avant ? Eh bien, je vais vous le dire dans ce podcast.
Il faut d’abord se demander d’où viennent les boules de Noël. C’est dans ses origines que l’on trouve de la gourmandise ! Le sapin de Noël et ses décorations ne font leurs apparitions en France qu’au XIXe siècle mais cette tradition serait bien plus ancienne chez nos camarades alsaciens : au XVIe siècle.
Difficile de trouver un sapin avec ses pommes de pin alors les familles le décorent avec des pommes tout court : un fruit de saison et bon marché. Sauf qu’en 1858, dans les Vosges, la météo est terrible pour la pomiculture, les habitants sont privés de leur petite pomme ronde et rouge et n’ont donc pas de décorations pour leur sapin de Noël. C’est là qu’intervient un artisan verrier de Goetzenbruck, petit village de la Moselle. Voyant ses enfants tristes de ne pas pouvoir décorer leur beau sapin, roi des forêts, il fabrique des boules en verre soufflé et c’est un carton ! C’est du verre qui fait un carton en dans le monde entier.
Les boules en verre ont progressivement été remplacées par du plastique et la fabrique de boules de Noël a failli disparaitre dans la région. Elle a été relancée au nom de la conservation du savoir-faire et de la tradition dans un autre village dont je ne prononcerais pas le nom ! Désormais, les pommes ne sont plus accrochés au sapin mais on les retrouve plutôt dans le sorbet pour un trou normand pendant les ripailles des fêtes de fin d’année.
La petite info en plus : Je vous prépare un épisode consacré à Noël chaque semaine jusqu’à l’arrivée du Père Noël et des cadeaux qu’il laissera au pied du sapin.
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Tue, 05 Dec 2023 - 1min - 1296 - Quel est le lien entre une imprimante 3D et les carottes ?
Votre cuisine est équipée comme jaja. Vous avez le robot cuiseur de riz, celui qui monte vos blancs en neige, celui qui ne vous a jamais servi mais qui est là mais vous n’avez pas d’imprimante ? Ah, vous n’êtes clairement pas dans le futur.
On sait cultiver ou créer à peu près tout en laboratoire : des légumes, de la viande, on peut reproduire des goûts complexes à partir de molécules, c’est de la chimie. Il est aussi possible de créer de la nourriture à partir d’une imprimante 3D. Deux étudiants qataris ont récemment imprimé une carotte.
Ils ont cultivé des cellules végétales pour les transformer en encre d’imprimante. Exposée à un rayonnement ultraviolet, l’encre est ensuite moulée et imprimée. L’impression 3D de fruits ou de légumes existe depuis les années 2000. La différence avec cette nouvelle percée scientifique, c’est qu’au lieu d’imprimer la carotte à partir d’une purée, eux l’ont fait directement à partir de cellules. C’est important pour les qualités du produit. Les deux étudiants l’affirment : leur prototype de carotte a la même valeur nutritionnelle qu’une carotte cultivée de manière conventionnelle.
En mars 2023, des chercheurs américains ont réussi à créer un cheesecake grâce au procédé d’impression 3D. Mieux encore, ils l’ont cuit. Ils ont acheté des produits dans le commerce, des biscuits, de la pâte à tartiner, de la confiture de fraise, du beurre de cacahuète…J’ai l’impression de lire une liste de courses réalisée par un enfant de 8 ans mais non, c’est bien celle de chercheurs de la prestigieuse université de Columbia qui n’ont clairement aucune idée de la recette d’un cheesecake. C’est un peu dommage pour des New-yorkais.
Bref, tous ces beaux produits ont du être réduits en pâte, en liquide pour pouvoir servir d’encre à l’imprimante. En 30 minutes, le cheesecake prenait vie. Le gâteau a été imprimé en plusieurs couches, le résultat ne donne pas trop envie, je ne vais pas vous mentir. Même les chercheurs reconnaissent que le goût n’y est pas.
Est-ce que l’impression 3D est le futur de notre alimentation ? Pourquoi pas ! Si on avait dit à nos arrières-grands-parents que des ondes ressemblant à celles de leur de poste de radio allaient cuire notre plat, ils nous auraient pris pour des fous !
C’est quoi l’intérêt de toute ces expériences ? Au lieu de transformer et détruire notre planète pour créer des hectares de culture à l’infini, il suffirait d’imprimer en labo nos futures denrées alimentaires et de contrôler un peu mieux nos apports nutritifs. On adapterait chaque carotte imprimée à chaque mangeur de carotte. On en pense ce qu’on veut, c’est une piste supplémentaire pour tenter de nourrir les milliards d’êtres humains.
Il faut cultiver notre jardin...ou bien avoir assez d’imprimantes 3D, je ne sais plus trop ce que Candide a dit.
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Mon, 04 Dec 2023 - 2min
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