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Reportage France

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RFI

Du lundi au vendredi, un reportage pour mieux connaître la société française et comprendre ses débats.

477 - Le secteur immobilier en crise met dans la tourmente promoteurs et constructeurs
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  • 477 - Le secteur immobilier en crise met dans la tourmente promoteurs et constructeurs

    En l'espace de moins de trois ans, la Banque centrale européenne est passée de taux d'intérêts négatifs, à des taux d'intérêts record (4% aujourd'hui). Si on ajoute à cela l'inflation liée au Covid et à la guerre en Ukraine, le résultat est clair : le marché de l'immobilier ralentit dans toute l'Union européenne. En France, les ventes de logements neufs et anciens ont reculé de plus de 20% l'an dernier par rapport à 2022. Une chute d'une ampleur jamais vue depuis 50 ans. Et les conséquences se font sentir pour les entreprises du secteur.

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    Thu, 16 May 2024
  • 476 - Football: Footsider, une application qui offre une chance supplémentaire aux jeunes joueurs

    Difficile de trouver sa place dans le football. Depuis 2023, Footsider tente d'aider les jeunes et déçus du ballon rond à séduire des clubs professionnels ou amateurs. L'application séduit plus de 120 000 footballeurs et prévoit bientôt de s'exporter en Afrique.

    « Oui, il y en a quelques-uns, très intéressants  », affirme Nelson Almeida qui travaille pour les Girondins de Bordeaux depuis plusieurs années. Il a l'œil pour détecter les talents. Comme une quarantaine d'autres recruteurs de clubs français et étrangers, il a répondu à l'invitation de l'application Footsider, qui organisait déjà sa cinquième journée de détection depuis sa création.

    « Ce qui est bien sur ce genre d'évènements, c'est que l'on a une bonne visibilité sur un bon nombre de joueurs hors de la région parisienne. Ça peut être un tremplin. Pour certains, ça le sera, c'est une certitude. »

    Face aux recruteurs, ils étaient une centaine, à tenter de se faire remarquer sur un terrain de l'Est parisien. Ibrahima a fait tout ce qu'il a pu. Arrivé de Côte d'Ivoire, il y a un peu plus d'un an, il joue sans licence en Île-de-France et se cherche un nouveau point de chute. « Avant, je jouais là-bas dans un club. Je suis venu faire un essai, tenter ma chance. Ça s'est bien passé, j'ai confiance en moi. Mon rêve, c'est d'aller le plus loin possible. Peu importe le club, je peux y aller, pas de souci. »

    Ces journées de détection sont l'un des piliers du fonctionnement de Footsider. Une application lancée début 2023 dont Riyane Mouhib est l'un des cofondateurs pour qui « ce projet vient d'un constat : depuis des années, on se posait la question de comment faire pour aider ces jeunes footballeurs à multiplier leurs chances pour être repérés, mais aussi les aider à trouver des clubs près de chez eux. »

    Déjà 125 000 utilisateurs

    La star Ronaldinho et l'international algérien Yacine Brahimi sont aussi cofondateurs de ce réseau social qui a déjà séduit 125 000 utilisateurs et 1 500 clubs professionnels ou amateurs. Présent lors de la journée de détection, Gabriel, 17 ans, a tout de suite été emballé : « C'est simple, c'est une application où l'on peut mettre des vidéos de soi qui nous mettent en valeur. Et pour ceux dans la cellule de recrutement, voir quel profil peut être intéressant. C'est un plus pour un footeux. »

    Un nouveau moyen de se démarquer dans un univers ultra-concurrentiel. Défenseur du PSG et champion du Monde avec les Bleus en 2018, Presnel Kimpembe soutient le projet : « C'est pour tous ces petits jeunes qui n’ont pas ou peu d’opportunités de se faire repérer par des clubs professionnels. C'est compliqué, on est tous passés par là ».

    Loin du faste de la Ligue des champions, les laissés pour compte sont nombreux. Et le réseau social prévoit aussi de les aider sur le continent africain : « On a beaucoup de demandes en Afrique, vraiment beaucoup. Et L'objectif est double : aider les clubs locaux à trouver des joueurs qui évoluent sur les plages ou dans les rues et peuvent postuler,explique le fondateur.Mais il y a aussi un combat que l’on veut mener, lutter contre les faux agents et intermédiaires. C’est un message important à expliquer aux jeunes joueurs africains. »

    Footsider a d'ores et déjà prévu une journée de détection à Casablanca au Maroc début juillet. L'application devrait ensuite être lancée sur le continent à la fin de l'année, au plus tard début 2025.

    Wed, 15 May 2024
  • 475 - Avant les JO, la ville de Paris traque les locations touristiques illégales

    Si vous prévoyez d’assister aux Jeux olympiques en France cet été, vous l’avez sûrement constaté : difficile de trouver une chambre d’hôtel ou un Airbnb à un prix raisonnable, même pour une nuit. Pour les propriétaires, la tentation peut être grande de mettre un logement en location, vu les gains potentiels. Officiellement, 60 000 locations touristiques de type Airbnb sont déclarées auprès de la ville de Paris. Officieusement, il pourrait y en avoir 20 000 à 30 000 en plus. Alors, pour repérer les fraudeurs avant les JO, la mairie multiplie les contrôles.

    Tue, 14 May 2024
  • 474 - Pierre-Emerick Aubameyang, un talent forgé dans la petite ville de L’Huisserie

    Fer de lance de l’attaque marseillaise cette saison, le buteur gabonais Pierre-Emerick a remporté, lundi 13 mai 2024, le Prix Marc-Vivien Foé pour la deuxième fois de sa carrière, récompensant le meilleur joueur africain du championnat de France. Derrière la carrière déjà bien remplie de l’attaquant, entre Saint-Etienne, le Borussia Dortmund, Arsenal ou encore le FC Barcelone, se cache la petite ville de L’Huisserie, au sud de Laval, dans l’Ouest de la France. C’est sur le terrain d’honneur du club local que le petit Pierre-Emerick a esquissé ses dribbles, au contact de sa première éducatrice, Clarisse Guinoiseau qui a accepté de revivre pour RFI cette période située au milieu des années 1990, quand Pierre-Emerick Aubameyang débutait tout juste la pratique du football.

    La hauteur du gazon et la présence importante de mauvaises herbes témoignent de l’usure du terrain, à l’image des cages à la peinture décrépie. Pourtant, c’est sur cette pelouse qu’en 1995, un jeune garçon tape ses premiers ballons en club. Marchant d’un pas décidé, le regard figé, Clarisse Guinoiseau se souvient de son arrivée : «Il a débarqué quand il avait six ans », explique-t-elle, lunettes noires fixées sur le nez, avant de compléter : « Il habitait à L’Huisserie, car son papa jouait au Stade lavallois. Il allait à l’école à côté, à seulement 20 mètres d’ici et du coup, il s’est inscrit à l’école de football. »

    « Nous sommes toujours en contact avec Pierre »

    Pierre-Emerick Aubameyang n’est resté que trois ans, entre 1995 et 1998, dans ce petit club à l’ambiance familiale, avant de rejoindre l’équipe des jeunes de Laval. Un premier chapitre qui a de l’importance pour le joueur gabonais, toujours lié de près ou de loin à son ancien club et à Clarisse Guinoiseau. « Nous sommes encore en contact avec Pierre, même si les aléas de la vie ont fait qu’on se voyait moins, mais là, on se retrouve depuis qu’il évolue avec l’Olympique de Marseille, je suis allé le voir récemment pour son match à Rennes [le 17 mars 2024, défaite de l’OM 2-0, NDLR]. »

    À lire aussiPrix Marc-Vivien Foé 2024: Pierre-Emerick Aubameyang, l’éloge de la longévité

    Son transfert vers la cité phocéenne a permis ce rapprochement, ce qui n’est pas pour déplaire à Freddy, le fils de Clarisse et membre historique du club de l’Huisserie. Habillé aux couleurs de son club de cœur, Freddy n’a pas été associé à Aubameyang chez les jeunes, mais a pu l’observer à ses débuts. Un des lieux marquants de la jeunesse du joueur marseillais, les vestiaires. Situé, à quelques dizaines de mètres derrière le terrain, le bâtiment blanc, habillé de fresques footbalistiques sur sa façade, n’a pas changé d’un poil : «Pierre-Emerick venait souvent dans ce vestiaire juste après l’école sans repasser chez lui. C’était le football, tout le temps», sourit Freddy, heureux de nous montrer les infrastructures du club.

    « Même quand il allait chercher le pain, Pierre entrait avec son ballon au pied »

    Un gamin fait pour le football et aux qualités déjà évidentes pour Freddy : «Il était beaucoup trop rapide pour les autres. Malgré le fait qu’il était au-dessus du lot, il avait un état d’esprit déjà irréprochable. Il offrait des buts à ses coéquipiers.»

    Une vitesse hors du commun, que l’enfant de L’Huisserie a pu travailler sereinement non loin de son domicile, à quelques centaines de mètres du club de foot. Pierre-Emerick Aubameyang vivait avec sa mère et ses grands-parents dans une petite maison blanche faisant face à la route. Tout près, un terrain vague avec des jeux pour enfants : « Pierre avait juste une vingtaine de mètres à traverser, il y a une grande plaine, il avait l’habitude de jouer avec les copains » confie Clarisse Guinoiseau qui se souvient de l’adresse exacte de la famille Crespo, nom de famille de la mère du joueur gabonais. « Même quand il allait chercher le pain, Pierre entrait dans la boulangerie avec son ballon au pied. Il avait toujours un ballon avec lui. »

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    La maison est toujours officiellement la propriété de la famille du joueur, comme l’indique le nom « Crespo » inscrit sur la boîte aux lettres. L’ancienne collaboratrice de l'école de foot, accoudé près du petit portillon blanc de la maison, garde de très bons souvenirs de sa famille : « Son grand-père venait à tous les entraînements, c’était un fidèle supporter. Sa grand-mère venait, sa mère aussi. Son papa était présent quelques fois également. Il était bien accompagné par sa famille.»

    « Il n'a pas changé, c'est le même avec son large sourire et sa simplicité »

    Clarisse Guinoiseau et son fils Freddy ne sont pas avares d’efforts lorsqu’il s’agit de mettre en lumière l’enfance de leur chouchou. L’éducatrice habite désormais en Bretagne, mais n’hésite pas à revenir à L’Huisserie de temps en temps pour témoigner : « C’est pour Pierre que je le fais», explique-t-elle avec une certaine émotion dans la voix. «Il n’a pas changé, c’est le même avec son large sourire et sa simplicité. C’est beaucoup d’émotions, car il aurait pu mener sa vie de son côté. Il est tellement attaché à la Mayenne, à L’Huisserie et Laval qu’il revient souvent. Franchement, c'est que du bonheur !», conclut Clarisse Guinoiseau, les yeux brillants.

    Immanquable lorsqu’il arrive en ville avec sa voiture «qui sort de l’ordinaire et qui fait beaucoup de bruit» plaisante Freddy, tout sourire, Pierre-Emerick Aubameyang s'investit pleinement au niveau local. Parrain de l’équipe de futsal de Laval, championne de France en titre, le Gabonais peut se vanter d’avoir un gymnase baptisé à son nom depuis 2017. Du côté de l’Huisserie, le buteur de l’OM a récemment fait parvenir un maillot dédicacé pour la tombola annuelle du club. En attendant peut-être plus ? « C’est une légende de notre club, tous les jeunes, et les moins jeunes le connaissent. Ce serait sympa qu’il joue avec les enfants», imagine Freddy, le regard en direction de sa mère. «On est toujours là, le club n’a pas bougé donc qu’il vienne nous faire coucou, ça nous fera vraiment plaisir ! »

    Mon, 13 May 2024
  • 473 - Les ateliers généalogiques du CM98 pour retrouver ses ancêtres esclaves

    À Mayotte, à La Réunion, en Guyane, en Guadeloupe et en Martinique, des millions de femmes et d'hommes ont vécu esclaves pendant 213 ans. Aujourd'hui, pour construire une mémoire apaisée autour de ce crime contre l'humanité, l'association mémorielle CM98 organise des ateliers de généalogie à destination des personnes d'origine antillaise qui souhaiteraient retrouver leurs ascendants esclaves. 

    Lina est assise devant une large feuille blanche composée d'une vingtaine de cases. Tout en bas, elle a inscrit le nom de son papa, un homme né à Marie-Galante, en Guadeloupe, et qui ne lui a jamais parlé de ses grand-parents.

    « Ça m'intéresse de connaître la vie des anciens, de mettre non pas des visages, mais des noms. J'apprends des choses intéressantes, qu'ils ont été esclaves puis libres. Je ne savais pas qu'il y avait des matricules aussi. Je ne savais pas tout ça... », constate-t-elle. 

    À écouter aussiGénéalogie: à la recherche du nom de ses ancêtres esclaves

    Dans les dédales des archives numériques

    Dans sa recherche, elle est accompagnée d'Evelyne, de l'association CM98. Sur l'écran d'une tablette, les deux femmes naviguent parmi les archives numérisées. Les actes de naissance, de mariage ou de décès établis il y a plus de cent ans sont aujourd'hui accessibles à tous.

    « C'était relativement simple, parce que ce sont des personnes de Saint-Louis, de Marie-Galante et qui n'ont pas beaucoup bougé. Donc ça, ça facilite quand ce n'est dans la même commune. Là, pour le moment, on remonte jusqu'à une personne qui est née en 1797. C'est très compliqué de pouvoir aller plus loin, mais on va s'y atteler.»

    Une case en particulier retient l'attention de Lina : celle de son arrière-arrière-grand-mère, Mathurine, domestique née esclave : « Elle m'interroge, cette femme. Elle a été émancipée à 61 ans, elle a eu cinq enfants qu'elle a rachetés», indique-t-elle. « Ça veut dire qu'elle a fait beaucoup de choses pour le maître pour qu’il l’affranchisse à 61 ans, c'est qu'elle a été sa compagne, ou alors, je ne sais pas, elle a rendu vraiment de bons services, quoi. Ce qui est embêtant, c'est qu'on ne peut pas remonter jusqu'à la provenance africaine... »

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    Compilation de données colossale

    Une tâche impossible ? Evelyne n’est pas aussi catégorique : « Je ne dirais pas que c'est impossible. La plupart d'entre nous n'arrivons pas du tout à remonter puisque l'esclavage a duré plusieurs siècles. Et quand il les prenait à des kilomètres et qu'ils leur faisaient marcher pendant des jours et des jours pour arriver sur la côte, ce n’était pas leur problème de savoir d'où ils venaient, ces gens », souligne Evelyne.

    Derrière ces ateliers se cache un travail de compilation de données colossale. L'association CM98 a d'ailleurs sa propre base, appelée Anchoukage, qui recense tous les patronymes donnés à la deuxième abolition de l'esclavage en 1848. Pour aller encore plus loin, l'association se penche aujourd'hui sur les actes notariés, des documents sur lesquels figuraient les achats des propriétaires, puisque les esclaves avaient, à l'époque du « code noir », le statut de meuble.

    Fri, 10 May 2024
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